Dr Bassirou Bah : ‘’Comment prévenir l’hypertension artérielle‘’

Dr Bassirou Bah

CONAKRY- Comment prévenir l’hypertension artérielle ? Dr Mamadou Bassirou Bah, cardiologue nous parle sans détour de cette maladie devenue de plus en plus fréquente en Guinée. 


 

AFRICAGUINEE.COM : Qu’est-ce que l’hypertension artérielle ?

DR BASSIROU BAH : L’hypertension artérielle est définie par une tension artérielle supérieure ou égale à 140 millimètres de mercure de systolique ou 90 millimètres de mercure de diastolique. Si vous avez une tension artérielle supérieure systolique et diastolique c’est une hypertension.

Parlez-nous des symptômes ?  

Il y a trois possibilités de découvrir l’hypertension artérielle. C’est pourquoi nous l’appelons le ‘’ Silent Killer’’, le tueur silencieux, parce que l’une des découvertes de l’hypertension, c’est une découverte fortuite. La personne ne présentait aucun signe. A l’occasion d’une consultation x, on prend la tension et on découvre qu’elle est élevée. L’autre possibilité de découvrir la maladie, c’est d’avoir de petits signes non spécifiques : des céphalées, des bourdonnements d’oreille, un flou visuel. Le patient consulte un médecin, on découvre qu’il est hypertendu. Mais ces signes ne sont pas spécifiques de la tension. On peut parfois avoir ces signes sans pour autant être hypertendu.  La troisième possibilité, malheureusement c’est à l’occasion des complications parce qu’on a fait un AVC (accident vasculaire cérébral). On est paralysé d’un côté, on est hypertendu, on a un problème cardiaque ou rénal.      

Quelles sont les causes de cette maladie chez nous en Guinée ? 

Il faut le distinguer les situations. Chez les sujets âgés, l’hypertension artérielle est dite le plus souvent essentielle parce qu’il n’y a pas de cause évidente. Dans 90% de cas, il n’y a pas de cause. C’est seulement 5 à 10% de cas où on peut retrouver une cause durable.  Il y a des facteurs qui peuvent expliquer la survenue de l’hypertension et ces causes sont multifactorielles.  

La chaleur et l’hypertension sont-elles liées ?

Il n’y a pas de liaison directe entre la chaleur et l’hypertension artérielle. Donc il n’y a aucune relation entre elles.

Parlez-nous des sujets qui sont beaucoup plus exposés…

Il y a certains qui sont plus exposés que d’autres. Quand on a d’autres facteurs de risque cardiovasculaire, quand on fume, quand on est alcoolique, obèse, sédentaire, stressé, diabétique, ou lorsqu’on a un taux de cholestérol élevé,  ces personnes-là sont plus exposées.  Ces gens-là qui ont ces facteurs de risque peuvent être plus exposés que les autres à faire de l’hypertension. Quand on consomme beaucoup du sel et qu’on ne métabolise pas bien ces sels, on peut être plus exposé à faire de l’hypertension que d’autres.  

Que doit-on faire face à une personne hypertendue ?

Elle doit consulter les spécialistes qui s’occupent de l’hypertension artérielle. Une personne qui vient chez nous, il faut que nous confirmions que c’est une hypertension artérielle parce que nous éliminons tout ce qui est fausse hypertension artérielle. Si nous retenons que la personne a la maladie, il y a des examens cliniques et d’autres examens à faire. Il y a la mesure de la tension au cabinet médical, mais parfois cela ne suffit pas, il y a l’auto-mesure tension. C’est la personne elle-même qui prend sa tension à domicile avec une tension électronique, avec des précautions à prendre. Et la mesure ambulatoire de la pression artérielle, on pose l’appareil au patient, il rentre avec et vaque à ses occupations, il dort avec. La tension est prise toutes les 15 minutes le jour et toutes les 30 minutes la nuit. Le lendemain nous récupérons et analysons les données à l’ordinateur. Pourquoi cette possibilité de mesure ? Parce qu’il y a des personnes dès qu’elles arrivent devant le médecin, elles palpitent, elles ont peur. C’est ce qu’on appelle effet « blouse blanche ».  

Est-ce que les structures sanitaires guinéennes ont des équipements adéquats pour traiter ce type de maladie ?

En Guinée, il y a des possibilités de traiter l’hypertension artérielle. Ce n’est pas compliqué de poser le diagnostic de la tension. On a un tensiomètre, on respecte les conditions de mesure. Une fois qu’on retient que la personne est hypertendue, il y a un minimum de bilan à faire : c’est de voir si la personne n’a pas d’autres facteurs de risque cardiovasculaire à savoir le diabète, ou si la tension a eu un retentissement sur le cœur et les reins. Ce ne sont pas des examens compliqués. Partout où nous sommes, on devrait bénéficier de ce bilan. C’est ce qu’on appelle le bilan minimum de l’OMS (organisation mondiale de la santé). 

Comment se fait la prise en charge ?

L’objectif du traitement c’est de prévenir les complications. Il faut les empêcher de venir.  C’est dommage de voir une personne active de la société se retrouver dans un fauteuil roulant à cause de l’hypertension artérielle, ou d’avoir un problème cardiaque ou un problème rénal. Si la tension est bien traitée on peut éviter ces risques de complications. Traiter la tension, c’est d’avoir des mesures d’hygiène, de diététique et des médicaments. Il y a des médicaments à prendre. Quand on les prescrit, Il faut que la personne les prenne tous les jours et malheureusement c’est toute la vie. C’est un traitement à vie.  C’est le médicament qui normalise la tension. Quand la tension est normale, il ne faut pas arrêter le médicament. C’est l’erreur que beaucoup font quand la tension est normale, on dit il faut arrêter le médicament. Il faut maintenir le médicament. Les prix sont variables d’une famille à l’autre. C’est vrai, ceux qui sont chers peuvent aller jusqu’à 500 mille francs guinéens. Par contre, il y a des boites de 300 mille francs guinéens. 

Quel est le niveau de consultation par jour dans votre centre ? 

 La plupart des consultations que nous recevons, l’hypertension occupe la première place. Si nous faisons les statistiques, elle occupe environs 60% de nos consultations par jour.

Comment prévenir l’hypertension artérielle ?

Il faut avoir une bonne hygiène de vie. Il ne faut pas fumer et ne pas accepter d’être obèse.  Malheureusement en Guinée c’est culturel, plusieurs jeunes ont le gros ventre et les filles prennent du poids parce que si on n’a pas du poids on n’est pas bien vu dans la société. On consomme beaucoup de sel, de sucre et d’huile. Il faut revoir son alimentation, manger des fruits et légumes, faire des activités physiques, perdre un peu de poids si la personne est obèse.  Aujourd’hui, on ne fait pas d’activité physique en Guinée. On ne dira pas qu’on n’a pas le temps pour notre santé en faisant du sport. Aux autorités de construire des airs pour des activités physiques.  Aux jeunes aussi de changer le mode de vie.  

 

 Interview réalisée parBah Aissatou

Pour Africaguinee.com

Tél. : (+224) 655 31 11 14

Créé le 27 avril 2019 16:12

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