Dossier 28 septembre : « Nous ne voulons pas d’un procès bâclé… », prévient le camp des victimes
CONAKRY-Le camp des victimes du massacre du 28 septembre 2009 restent très « prudent » par rapport à la "nouvelle promesse" faite par le président de la transition, colonel Mamadi Doumbouya d’organiser le procès de ces crimes d’ici le 28 septembre 2022, date anniversaire de ces crimes.
Le 28 septembre 2009, un rassemblement des forces vives a viré au bain de sang en Guinée. Selon les conclusions d’une enquête de l’ONU, 157 civils avaient été tués, une centaine de femmes violées en pleine rue, des portés disparus et des milliers de blessés. L’instruction du dossier a été clôturée depuis 2017. Une dizaine de personnalités dont le capitaine Moussa Dadis Camara, à l’époque des faits, chef de l’Etat, sont inculpées. La prudence des organisations de défense des victimes est surtout liée au fait plusieurs promesses ont été tenues mais qui n’ont pas été respectées.
« Nous avions toujours estimé que c’est le manque de volonté politique qui fait que ce dossier n’est pas encore jugé. Donc, nous saluons cette annonce. Ça fait plus de douze ans qu’au niveau de -l’OGDH, la FIDH, l’AVIPA-, nous nous battons pour obtenir ce procès. Depuis la clôture de l’instruction du dossier, il y a eu plusieurs promesses qui ont été tenues, d’abord par les autorités de l’ancien régime, ensuite par les autorités actuelles, qui s’étaient engagées lors d’une mission de la CPI en Guinée fin 2021 d’organiser le procès au plus tard dans le premier trimestre 2022. Toutes ces promesses n’ont pas abouti », explique Alsény Sall, responsable de communication de l’Organisation guinéenne de défense des droits humains et du citoyen (OGDH).
Ce jeudi 14 juillet, le Président de la Transition a instruit avec « insistance » le nouveau ministre de la Justice, Charles Alphonse Wright de prendre toutes les dispositions en vue d’organiser le procès au plus tard le 28 septembre 2022.
« Nous saluons la volonté affichée, mais on veut avoir un procès juste et équitable dans lequel toutes les préoccupations des victimes seront respectées. Or aujourd’hui, officiellement, parmi les 14 personnes inculpées, il n’y a que deux en détention. On s’interroge aussi sur le mécanisme qu’ils vont utiliser rapidement pour que les autres soient aussi présents en vue de la tenue d’un procès juste et équitable. Nous ne voulons pas d'un procès bâclé, on veut un procès juste et équitable. Si tel n’est pas le cas, on discutera de la suite à donner », précise Alsény Sall.
Depuis le week-end dernier, le capitaine Moussa Dadis Camara est annoncée en Guinée. Alors que son retour reste tabou, l’OGDH rappelle que l’ancien chef de la junte a toujours affiché toute sa disponibilité à prendre part au procès. « Cette volonté affichée est une bonne chose. Maintenant, il appartient aux autorités de créer toutes les conditions pour que toutes les personnes inculpées soient présentes lors du procès. C’est ce que nous souhaitons. Mais nous allons les juger à l’acte, parce qu’on sait qu’il y a des préalables à réunir pour la réussite du procès. D’ici là, on va évaluer le processus jusqu’à la date annoncée ».
A suivre…
Oumar Bady Diallo
Pour Africaguinee.com
Créé le 15 juillet 2022 13:26Nous vous proposons aussi
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