Dixinn : Quand Charles Wright « sort » le maire Samba Diallo des griffes d’un groupe de jeunes en colère

Charles Alphonse Wright, procureur général de la Cour d'Appel

CONAKRY-A Dixinn centre ce mercredi 27 avril, il y avait de l'électricité dans l'air. Des jeunes mécontents de l'incarcération de leur de chef de quartier Abrama Fatoumata Camara, ont exprimé leur colère en scandant des propos injurieux à l'encontre du maire Mamadou Samba Diallo. Il a fallu l'intervention du Procureur général près la Cour d'appel pour calmer les esprits et « extirper » l’édile des griffes de ces jeunes en colère.


Tout est parti d'un conflit domanial opposant un particulier au chef de quartier. Ce citoyen qui se réclame propriétaire de la maison des jeunes a assigné en justice le chef de quartier de Dixinn centre, Abrama Fatoumata Camara. Convoqué au TPI de Dixinn, il lui a été demandé de signer des documents pour reconnaître que c’est lui qui perçoit de l'argent auprès des jeunes pour la maison des jeunes. Une demande qu'il aurait refusée. Automatiquement, il a été placé sous de mandat de dépôt. Une décision qui a mis le feu aux poudres. 

Les jeunes, mécontents de l'emprisonnement du chef de quartier ont battu le pavé. Ils ont été à la mairie pour exiger du maire la libération de leur chef de quartier. Informé de ce qui se passe, le procureur général près la Cour d'appel de Conakrya très vite débarqué sur les lieux. 

" On était au bureau quand j'ai appris que les jeunes ont envahi la commune en proférant des injures et des menaces à l'égard du maire. Je suis à Dixinn centre pour écouter ces jeunes qui disent que leur président du quartier a été placé en détention provisoire. En tant que représentant du ministère public dans ce ressort je viens pour leur dire que la résolution des litiges, que ça soit domaniaux ou autres, ne peut se régler en dehors de la justice. Et que la violence désormais, n'est pas la voie royale par laquelle les jeunes vont aboutir leur revendication", a déclaré Alphonse Charles Wright. 

Après avoir écouté les explications des représentants des jeunes, le Procureur général a annoncé qu'il va donner des instructions pour la libération du chef de quartier en attendant la fin des enquêtes. "J'ai écouté toutes les parties, je suis le coordinateur et l'animateur au niveau de toutes les juridictions d’instance. Je donnerai des instructions pour qu'il y ait une enquête sérieuse pour savoir qui a revendu ? A qui il a revendu ? Celui qui a porté plainte, quels sont les documents qu'il détient ? Est-ce que le lieu en question appartient à l'Etat ? C'est extrêmement important pour nous. Ces genres de situation nous ne tolérerons pas. Pour le moment, nous sommes aptes à ce que le chef de quartier recouvre sa liberté de manière provisoire par rapport à cette procédure qui est pendante devant les juridictions", a martelé le procureur général Alphonse Charles Wright.

Alex, responsable au niveau du bureau du quartier, a expliqué comment le chef de quartier a été mis en prison. 

" Il a été convoqué au tribunal par le procureur. Il m'a dit qu'il va y aller parce qu'il ne se reproche de rien. Arrivé, on lui a demandé de signer un engagement (…) Le chef de quartier a dit non, parce qu'il ne perçoit aucun franc des mains des jeunes. Face à son refus, le juge d'instruction l'a placé sous mandat de dépôt", explique Alex, un des responsables du quartier. 

Selon lui, le monsieur qui réclame la propriété de la maison des jeunes détiendrait des documents "falsifiés". 

"Le titre foncier original date de 1957. Et c'est écrit 472. Des enquêteurs étaient venus chez moi dans le but de vérifier l'authenticité des documents que nous détenons pour cette maison des jeunes, je lui ai montré. J’ai le numéro 472, il me dit encore que l'autre monsieur se réclame propriétaire a le même numéro dans ses documents. Mais pour moi, les documents datent de 1957, je lui ai dit que ceci doit l'interpeller. Qui a vendu je n'en sais rien. Sinon, le domaine appartenait aux blancs, ça, c'est depuis Sékou Touré, c'est par après qu'il est entré dans le contentieux franco-guinéen", a précisé M. Alex. 

Le maire Samba Diallo qui a été hué dans la matinée par les jeunes du quartier est revenu sur la genèse du problème. De ses explications, il dédouane le chef de quartier d'avoir vendu le domaine où est construite la maison des jeunes. 

"Le chef de quartier qui a été arrêté aujourd'hui n'a rien à voir avec cette histoire de vente de la maison des jeunes. Çà c'est depuis le temps du CNDD que ça été fait. Le chef de quartier qui avait participé à cette vente avait été limogé et arrêté. Il est déjà décédé depuis longtemps. C'est pendant le règne de M. Alpha Condé qu'il a été limogé et emprisonné à la maison centrale. A l'époque, il fut un moment où Alpha condé était de passage dans ce quartier, les sages avaient plaidé pour qu'il soit libéré et il avait été libéré par la suite. Celui qui a acheté la maison, l'a acheté dans les mains d'une famille qui s'était servie du manteau de l'ancien chef du quartier pour avoir des documents", a expliqué le maire de Dixinn.

Suite à l'intervention du Procureur Charles Wright, les jeunes du quartier Dixinn centre ont présenté des excuses au maire Samba Diallo et lui ont demandé pardon. Chose qu'il a accepté tout en précisant que si les jeunes l'avaient écouté, le problème du chef de quartier allait trouver une suite favorable sans passer par la violence où les injures. 

 

Siddy Koundara Diallo 

Pour Africaguinee.com 

Tél. : (00224) 655 311 114

Créé le 28 avril 2022 13:53

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