Direct- Tension à Kounsitel : Accrochages entre orpailleurs clandestins et forces de l’ordre
GAOUAL- La tension monte à Kounsitel après la fermeture de la mine. Ce vendredi 11 juin, la tension est montée d’un cran dans l'après-midi après une descente inopinée des forces de l’ordre dans les zones d’exploitation clandestine de l’or.
A l’arrivée de la patrouille mixte, les orpailleurs ont pris la fuite pour aller se cacher en brousse abandonnant sur les lieux leurs motos et machines d’exploration. Ces engins ont été saisis.
“Habituellement, nous n’exploitons pas les vendredis, mais compte tenu de la décision surprise des autorités de fermer la mine, chacun a voulu profiter ce vendredi dans l'espoir de trouver les moyens de rentrer. C’est pourquoi, nous sommes venus dans le but de trouver quelques grammes. Malheureusement, une visite inopinée des agents accompagnés d'une voiture V.A dont nous ne connaissons le propriétaire est venue tomber sur nous. Ils ont frappé certains d'entre-nous, ils ont pris les motos et les machines. Chacun profitait de son côté quand ils sont arrivés. Nous ne sommes pas à l'aise. J'ai un message pour le président Alpha Condé, je lui demande de nous comprendre. Etre orpailleur est mieux que d'être coupeurs de route, c'est mieux que d'être un bandit ou des gens qui manifestent. Nous ne demandons rien sauf qu'on nous laisse travailler. Nous voulons vivre”, explique Mamadou Bobo Sow, orpailleur venu de Dianguiraye.
Orpailleur originaire de Siguiri, Amadou Cisse accuse les forces de l'ordre de l'avoir violenté au centre de Kounsitel. “Nous étions au rond-point Kounsitel loin de la mine. Nous avons vu les agents venir de la mine avec des motos et des machines. Plus ils approchaient de nous, nous avons compris que si on ne fuit pas, ils vont nous frapper. J'ai décidé de ne pas laisser ma moto c'est là qu’ils m'ont rattrapé et frappé. Mais un agent a dit de me laisser que je suis acheteur de l'or et non exploitant. Pourtant, nous n'étions pas dans les mines mais à Kounsitel centre. Ceux qui étaient dans les mines sont là-bas, ils laissent ceux-là pour venir nous frapper. Les agents ne sont pas régulièrement dans les mines, ils font des va et vient. Les autres aussi profitent”, dénonce Amadou Cisse.
Mohamed Keita est orpailleur venu de Diatiféré dans Dinguiraye. Pour lui, les choses se sont passées si vite qu'il n'a rien vu arriver. “Ils sont venus de façon inattendue au rond-point de Kounsitel pour nous disperser alors que la mine est loin de là. Je loge près du rond-point. Ils crient pour nous dire de rentrer chez nous, de quitter définitivement la ville de Gaoual. Nos motos sont aussi partout, nous ne savons pas où. A Gaoual centre aussi, ils ont dit aux orpailleurs de quitter le carrefour sinon ils reviendront avec force. Avec les descentes musclées, nous avons quitté les lieux pour nous réfugier par petit groupe dans la brousse parce qu'ils confondent tout le monde", a-t-il témoigné.
Un agent de sécurité sous anonymat précise à Africaguinee.com que les forces de l’ordre sont sur le terrain pour démanteler les campements clandestins. “Nous sommes sur le terrain, les orpailleurs ont pris tout le monde par le contre-pied. Les vendredis, les orpailleurs n’ont pas l’habitude de descendre dans les mines, mais aujourd'hui, ils ont fait le contraire. Nous avons été informés vers midi qu'ils sont sur l'un des sites fermés. A notre arrivée, ils étaient là. Ils ne veulent pas partir, mais il faut qu'ils partent définitivement. Ils sont allés s'établir dans les zones loin des villages", a expliqué cette source sécuritaire.
Joint au téléphone, le nouveau préfet de Gaoual, Lanfia Kouyate a indiqué que tout est calme pour le moment. Il souhaite le départ des orpailleurs. Pour le moment, le gouverneur de Boké reste injoignable.
Alpha Ousmane Bah (AOB)
Pour Africaguinee.com
Créé le 11 juin 2021 21:29
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