CONAKRY- Des objets emportés et plusieurs lieux de commerces détruits par les forces de sécurité. Voilà le constat qui se dégage le long de la route Niger au quartier Coléah. Les citoyens du quartier Lansebougni et Domino qui ont été victimes de déguerpissement jeudi soir aux environs de 21 heures, dénoncent la brutalité des opérations, a constaté africaguinee.com.
Ce vendredi, on pouvait constater des toitures conteneurs et hangars cassés. C’est une œuvre des forces de sécurité composées de gendarmes et de policiers qui sont venues nuitamment. Selon nos informations recueillies sur place, la sécurité a exécuté les ordres qui lui ont été donné par le gouverneur de la ville de Conakry dans le cadre du déguerpissement des voiries urbaines de la capitale.
Par un cri de désespoir, un jeune diplômé sans emploi s’est hâté de déclarer : ‘’J’ai perdu ma machine photocopieuse et d’autres objets et même de l’argent’’, s’est-il lamenté sans décliné son identité.
Dans le même cas, un commerçant et père de famille ne sait plus à quel saint se vouer. Mamadou Aliou Diallo, a expliqué qu’ « ils étaient trois groupes le premier est passé, le deuxième groupe qui s’est dirigé vers mon conteneur, ils ont décoiffé la toiture. Ils ont commencé à déguerpir à l’école national des arts et métier (ENAM) jusqu’à Domino », a-t-il témoigné.
Face à ces situations, aujourd’hui, il se demande comment assurer l’éducation des enfants et surtout la survie de sa famille puisque toute la dépense de sa famille était basée sur ce commerce. Tout en justifiant il affirme que « là où je suis est un peu loin de la route, ils ont détruit le conteneur seulement », a-t-il déploré .
Cette autre victime, Mohamed Bangoura étudiant sortant et coiffeur affirme, qu’il n’était pas informé du déguerpissement.
‘’Nous avons vus ce qui s’est passé sur la route de Niger et vers la Camayenne, mais c’était à cause des Émirats Arabes Unies qui sont venu ici. C’est pourquoi on a rendu la ville propre. On n’était pas informé sinon nous allions quitter les lieux avant qu’on casse nos biens’’, a-t-il témoigné.
Cette victime voit d’ailleurs du deux poids deux mesures dans ces opérations de déguerpissement, ‘’ Ils n’ont pas détruit le kiosque de Guinée Games qui est au bord de la route, c’est la marginalisation ou c’est parce qu’il apporte beaucoup à l’Etat. Nous aussi, ils n’ont qu’à nous fixer un quota au lieu de nous faire ce mal’’, a dénoncé Mohamed Bangoura.
Pour terminer, il a lancé un appel au gouvernement d’aider les jeunes à avoir de l’emploi, ‘’au lieu de venir les enlever là ou ils peuvent gagner leur vie’’.
Mariama Sow
Pour africaguinee.com.
Créé le 28 décembre 2013 23:19