Décès du roi Abdallah d’Arabie saoudite, Salman nouveau roi

Le défunt roi Abdallah

RYAD-Le roi Abdallah d'Arabie saoudite, 91 ans, est décédé et le prince héritier Salman lui succède à la tête du royaume saoudien, a annoncé la cour royale dans un communiqué diffusé par la télévision publique, vendredi matin.


Le texte précise que Salman, en tant que nouveau souverain, a convoqué le Conseil d'allégeance et a désigné le prince Moukrine comme son héritier et prince de la couronne.

«Son altesse Salman bin Abdelaziz Al Saoud et tous les membres de la famille et toute la nation pleurent le Gardien des deux saintes mosquées, le roi Abdallah bin Abdelaziz, qui est décédé à 01h00 exactement ce matin», annonce le communiqué.

Le roi Abdallah, qui serait né en 1923, était hospitalisé à Ryad depuis le mois de décembre en raison d'une pneumonie. Il était monté sur le trône en 2006 après la mort de son demi-frère Fahd.

En réalité, à son accession, il gouvernait de fait le royaume en raison de la mauvaise santé de Fahd victime d'un infarctus.

Le roi Salman, qui serait âgé de 79 ans, était prince héritier et ministre de la Défense depuis 2012. Il avait été gouverneur de la province de Ryad pendant un demi-siècle auparavant.

En désignant immédiatement Moukrine comme héritier au trône, Salman coupe court à toutes les spéculations sur son accession à la tête du premier pays exportateur de pétrole. La désignation de Moukrine doit maintenant être approuvée par le Conseil d'allégeance composé des membres de la famille royale.

Cette succession intervient dans un contexte de tension exceptionnelle au Proche-Orient où l'Arabie saoudite, le principal allié des États-Unis dans la région, apparaît comme le premier partisan de l'islam sunnite.

Le roi Abdallah a joué un rôle influent dans le soutien de son pays au gouvernement égyptien après la reprise en main par les militaires en 2013 ainsi que dans l'appui aux rebelles syriens en lutte contre le pouvoir de Bachar al Assad.

Le conflit en Syrie est devenu le théâtre de la lutte d'influence régionale que se livrent l'Arabie saoudite et l'Iran, principal appui de l'islam chiite.

CONCILIER LES INTÉRÊTS

Sur le plan intérieur, le roi Abdallah a introduit des changements de manière prudente, élargissant certains droits des femmes ou pratiquant la dérégulation économique sans toutefois s'engager vers une transition démocratique.

L'arrivée de Salman, qui appartient au cercle de la cour depuis des décennies, ne devrait pas être de nature à remettre en cause les relations entre Ryad et les États-Unis, que ce soit sur le plan stratégique ou sur le contrôle du marché de l'énergie.

Lors des cinquante années passées à la tête de la province de Ryad, Salman a montré sa capacité à concilier les intérêts des groupes religieux, ceux des organisations tribales et ceux du pouvoir. C'est cet équilibre qui semble de nature à guider à nouveau la politique saoudienne et garantir de bonnes relations avec les Occidentaux.

Sur le long terme, le pouvoir saoudien va devoir se poser la question d'une population marquée par une forte croissance démographique et touchée par une hausse du chômage dans une économie qui demeure totalement dépendante des revenus pétroliers et est soutenue par de somptuaires subventions.

L'Arabie saoudite, qui détient plus du cinquième des réserves pétrolières mondiales, exerce également une influence sur les 1,6 milliard de fidèles musulmans puisque les deux premiers lieux saints de l'islam, La Mecque et Médine, se trouvent sur son territoire.

La plupart des membres de la famille royale sont, semble-t-il, favorables à une poursuite de la politique menée jusqu'à présent sur le plan diplomatique et sur le plan énergétique.

Par tradition, le nouveau souverain nomme à son arrivée de nouveaux ministres en charge des portefeuilles les plus sensibles comme le Pétrole ou les Finances.

Le président de la République François Hollande a exprimé sa tristesse à l'annonce du décès du roi Abdallah et a exprimé son attachement à l'amitié entre la France et l'Arabie saoudite, indique un communiqué diffusé par l'Élysée.

Barack Obama a fait part de ses condoléances personnelles et des sympathies du peuple américain. Il a salué la conviction «constante et sincère» du souverain dans l'importance des relations entre son pays et les États-Unis.

REUTERS

Créé le 24 janvier 2015 09:00

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