Décès d’Alassane Ly : « ce qui s’est réellement passé à Donka », selon le ministre Rémy Lamah

CONKARY-Le Ministre guinéen de la Santé est fou de rage contre les allégations portées contre les médecins qui ont pris en charge M. Alassane Ly décédé il y a quelques jours au service de réanimation de Donka. Interrogé par Africaguinee.com, le médecin Colonel Rémy Lamah a pris fait et cause pour les médecins qui selon lui ont tout fait pour sauver M. Ly dont le décès a suscité une avalanche de réactions indignées dans le pays et même au sein de la diaspora.
Le ministre de la santé a balayé d’un revers de la main les accusations des proches du défunt sur le corps médical qui est au centre des critiques. Voici les explications du colonel Rémy Lamah sur ce qui, selon lui, s’est réellement passé. Il a été joint ce vendredi 8 mai 2020 par un journaliste d’Africaguinee.com.
« Ce monsieur a d’abord été dans des structures parallèles privées pour se faire soigner de paludisme. Il est rentré au CTPI de Donka dans un tableau de complication. Quand il a été reçu, les parents qui l’accompagnaient ont pensé que c’était un palu dont le traitement n’a pas réussi. Donc tout de suite comme nous sommes en période de pandémie, quand vous êtes face à de tels signes, la première alternative c’est de penser d’abord aux signes d’appel liés à la pandémie. Il a tout de suite été prélevé, il était à l’attente du résultat. Comme les signes répondaient à la description du cas, les médecins n’ont pas attendu, la prise en charge a été faite au niveau de la réanimation parce qu’il souffrait de détresse respiratoire.
A la réception ils l’ont mis l’oxymétrie pour voir le taux d’oxygène. Il ne se saturait pas très bien. Je crois qu’il était autour de 40 et 45. Donc, dès qu’ils lui ont mis sur oxygène, il a commencé à saturer jusqu’au tour de 75. Il est resté sur cet appareil. Mais il y a l’extracteur d’oxygène qui donne l’oxygène au malade et il y a l’appareil respiratoire. Ce sont deux appareils totalement différents. La mise en place des deux appareils nécessite des conditions. Il fallait d’abord le remonter pour qu’il ait un taux d’oxygène acceptable avant de lui placer le respirateur. Comme je l’ai dit tantôt, quand ils lui ont placé l’oxygène il a commencé à bien saturer allant jusqu’autour de 75. C’est avec cet appareil qu’il est resté jusqu’à ce qu’il ait rendu l’âme.
Ceux-là qui disent qu’on lui a retiré le respirateur pour le donner à une tierce personne, est-ce qu’ils étaient avec les médecins dans cette salle dont l’accès est interdit ? C’est la première question que les gens doivent se poser. Celui qui a dit ça, il était où quand on a enlevé l’appareil sur son frère ? Il aurait réagi s’il était là, mais l’accès est interdit à toute personne étrangère. Je dois dire qu’on a affaire à des médecins assermentés, pas à des animaux. Si on ne les motive pas, mais on ne doit pas leur coller des étiquettes d’une telle cruauté. Donc je m’inscris en faux par rapport à cette allégation.
Le monsieur est arrivé très fatigué. Les médecins ont tout fait pour le sauver. Voilà ce qui s’est passé. Dire qu’on lui a retiré le respirateur pour le donner à une tierce personne (…). Mais quelle est la différence entre cette tierce personne et cet autre malade ? Tout ça c’est pour ternir l’image de ces médecins. J’apporte un démenti formel par rapport à cette allégation ».
Diallo Boubacar 1
Pour Africaguinee.com
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