Damantang Albert Camara : « Ce que nous faisons pour qu’aucun agent ne sorte avec une arme… »

Damantang Albert Camara, Ministre de la Sécurité et de la Protection civile

CONAKRY- Comment éviter les violences lors des manifestations ? Le Gouvernement guinéen compte t-il prendre de nouvelles mesures pour assurer la sécurité des leaders politiques ? Damantag Albert Camara qui dirige désormais le Département de la Sécurité et de la Protection Civile s’est confié à Africaguinee.com.


Le Ministre Damantang Albert Camara promet également de sévir tout agent de police qui se rendrait coupable d’abus de pouvoir. C’est une exclusivité Africaguinee.com !

 

AFRICAGUINEE.COM : Les opposants au projet de référendum constitutionnel envisagent de manifester une nouvelle fois ce mardi 10 décembre 2019. Est-ce qu’il y a des dispositions particulières que vous avez prises pour éviter des cas de violence ? 

DAMANTANG ALBERT CAMARA : Je crois comme d’habitude nous sommes tributaires de ce qui va être discuté avec les autorités qui organisent et les organisateurs. J’espère que cette fois-ci encore ils vont se mettre d’accord sur le trajet et nous nous ferons le maximum pour assurer la sécurité en espérant qu’on fera une bonne entente avec les organisateurs. Mais juste une parenthèse, voilà toute l’ingratitude du maintien d’ordre public. Je l’ai dit lors du rassemblement il y a quelques jours, la dernière manifestation il y a eu zéro accident, le lendemain il y a un accident entre Mamou et Faranah où il y a eu 12 morts, cela s’est passé presque inaperçu, on a fait un communiqué les gens ne sont pas émus pourtant ces 12 morts sont des guinéens. Et nous la sécurité publique on aimerait ne pas être en permanence en train de discuter des manifestations des politiciens qui mettent peut-être en danger d’une manière ou d’une autre la vie d’autres citoyens. Nous dans une manifestation, et l’opposition et la police nous avons la maîtrise de ce qui va se passer. Un accident c’est une mort violente qui survient certes parce que quelqu’un a perdu le contrôle, parce que quelqu’un a été imprudent et qui surprend les gens qui meurent. Là où on a la maîtrise, là où on peut dire faisons la manifestation de telle manière, sur tel trajet, de manière à ce qu’on évite au maximum des victimes. Nous maintenons l’ordre de manière à éviter la provocation. On devrait tous faire des efforts qui sont les nôtres pour éviter que cela ne survienne parce que nous au niveau du ministère de la sécurité, notre responsabilité est aussi forte que les gens qui meurent dans la manifestation que ceux qui meurent dans un accident de la circulation. 

Qu’est-ce que vous comptez faire pour qu’aucun agent des forces de l’ordre ne sorte avec une arme non conventionnelle ? 

Nous les fouillons, nous faisons des communiqués avant (…), ils ont des circulaires, ils sont informés pour ça. Et vous discuterez avec un certain nombre d’experts qui s’intéressent au maintien d’ordre en Afrique ils vous diront que la Guinée a franchi un très grand pas parce que les gendarmes et les policiers vont sans armes létales sur les lieux de manifestations. Regardez les images et allez sur un moteur de recherche, comparez les images de maintien d’ordre sur le pont de 8 novembre en 2007 et ce qui se passe maintenant. 

Ce que vous dites est contradiction avec certaines images que nous voyons notamment sur les réseaux sociaux avec des agents avec des armes à feu…

Est-ce que vous, sur un lieu de maintien d’ordre, sur un trajet d’une marche, vous avez personnellement vu ? Et j’aimerais avoir des preuves de ça. Un agent avec une arme en train de viser une foule moi je ne crois pas ; En tout cas je n’en ai pas vu. J’ai vu des images comme vous d’agents avec des armes dans des endroits où il est très difficile de déterminer et le lieu, et le moment où ça été pris. Si en dehors d’une manifestation, des jeunes se retrouvent devant un policier qui est en fraction devant un commissariat, une gendarmerie ou ailleurs avec son arme, on ne parle plus de maintien d’ordre, on parle d’une situation exceptionnelle où à un moment donné des jeunes se sont trouvés face à quelqu’un qui est armé, qui est détenteur légitime d’une arme, c’est une situation différente. Pour rechercher la vérité il faut bien camper le décor. Lorsqu’on pose la bonne question on arrive à la réponse. Dès l’instant qu’on a une démarche politicienne on sort de là où se trouve la vérité et que ça rend les choses plus difficiles. Sur le terrain du maintien de l’ordre, là où nous disposons nos forces, où nous disons vous n’avez pas le droit d’avoir des armes, je ne crois pas qu’il y ait mort d’homme par balle. Peut-être que ça serait démontré autrement et en ce moment on ira plus loin dans nos recherches mais c’est déjà un élément important pour nous permettre de savoir dans quelle circonstance, qui tue, à quel endroit et pourquoi.

Et ça c’est vraiment un véritable défi qui interpelle tout le monde. Et les organisateurs des marches et nous-mêmes. Et je souhaite qu’on connaisse ces collaborations. J’avoue qu’avec l’enquête qui parfois se heurte à des refus de présenter des familles de témoins et ça le procureur en parlera, on devrait pouvoir collaborer sans rentrer dans des positions de principe comme si on avait quelque chose à prouver ou à cacher. 

Je veux pouvoir faire de telle sorte que les policiers soient respectés. Pour ça il faut qu’ils soient respectables et dans leur comportement de tous les jours ; Et même dans leur manière d’être. Une culpabilité ça se prouve. La pire des choses c’est quelqu’un soit en service, un service dangereux, un service qui lui demande de mobiliser 24h/24h, et qu’on commette une injustice en le condamnant ou en le blâmant pour une faute qu’il n’a pas commise ou pour laquelle il a une justification. Nous sanctionnons dès l’instant que la faute est prouvée et là nous seront intransigeant là-dessus. 

C’est une évidence Monsieur le Ministre. Des agents de sécurité se rendent parfois coupables d’abus…

Je dis encore qu’il y a une inspection générale, il faut pouvoir prouver ce qui se passe parce qu’il y aussi des diffamations et la délation et parfois des gens qui sont de mauvaise foi. Mais je ne prendrais jamais la défense aveugle d’un agent sachant qu’effectivement ces genres des choses sont possibles, et sont déjà arrivées. De ce point de vue là je suis intransigeant. 

Un dernier mot…

Je dis aux guinéens qu’on a une seule police, on en aura pas une autre. Demain moi je ne serai pas là mais les agents qui sont sur le terrain seront toujours là. Demain peut-être il y aura un autre régime politique mais il ne va pas changer d’un coup de baguette magique des dizaines de milliers de policiers qui sont sur le territoire national. C’est ensemble que nous pourrons faire de telle sorte que nous respections la police et qu’elle soit respectable en dénonçant les agissements malheureux mais surtout en respectant la loi. C’est en respectant la loi qu’on est fort de dire que j’ai respecté la loi cette personne ne l’a pas respecté, elle a trahi son serment, elle a trahi sa mission de police et de détenteur de la puissance publique je souhaite qu’elle soit sanctionnée avec des éléments des preuves.

Lors de la manifestation du 14 novembre dernier, Sidya Touré a été contraint d’abandonner son véhicule à Gbessia. Avez-vous pensé à prendre des mesures pour assurer la sécurité des leaders politiques ? 

Ce qui s’est passé avec monsieur Sidya Touré, c’est deux versions totalement différentes. Une unité de gendarmerie qui dit être venue le secourir parce qu’ils ne voulaient pas qu’il soit touché et ensuite monsieur Touré qui a dit qu’on a plutôt cherché à attenter à sa vie. En tout cas c’est lui qui était visé. Le devoir de la police c’est de protéger tout citoyen qui soit leader ou pas, il n’y pas quelqu’un qui a une vie supérieure à une autre. 

Que comptez-vous faire pour palier au déficit d’agents de sécurité dans les villes de l’intérieur du pays ? 

Ce qui est vrai pour l’ensemble de l’administration, que ce soit les enseignants, les médecins qui veulent toujours tous être à Conakry, est vrai malheureusement pour les forces de sécurité notamment la police. J’en ai fait l’expérience quand je suis allé sur l’axe Sangarédji-Boké et Boffa et ça effectivement c’est un gros défi qu’on essaye d’adresser en adoptant des dispositions et un environnement qui rendent attractives. Mais il faut trouver un moyen pour le logement, des prestations sociales. 

 

Entretien réalisé par SOUARE Mamadou Hassimiou

Et Boubacar 1 Diallo

Pour Africaguinee.com

Tél. : (+224) 655 31 11 11

Créé le 9 décembre 2019 11:54

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