Crise politique en RDCongo: M. Bemba exclu de la présidentielle…
L'ex-chef rebelle Jean-Pierre Bemba Gombo, dont l'exclusion de l'élection présidentielle en République démocratique du Congo a été confirmée lundi soir par la Cour constitutionnelle, a dénoncé mardi une "parodie d'élection". "C'est très inquiétant, au delà même de ma personne, le fait que l'on choisisse des opposants", a réagi sur la chaîne de télévision France 24 M. Bemba, investi par un parti d'opposition au scrutin de décembre qui doit désigner le successeur de Joseph Kabila.
"La Cour constitutionnelle est aux ordres du pouvoir en place (…). Tout ça n'est qu'une mise en place qui veut que le candidat du pouvoir puisse ne pas avoir de candidat sérieux devant lui", a-t-il poursuivi.
Nous allons "assister à une parodie d'élection" en décembre, a affirmé l'ancien rebelle, qui avait été acquitté en appel par la Cour pénale internationale (CPI) de sa condamnation à dix-huit ans pour crimes de guerre et contre l'humanité commis par sa milice en Centrafrique.
Mais la CPI l'avait condamné dans une affaire annexe, pour "subornation de témoins", une condamnation qui a motivé son exclusion de la présidentielle selon la Cour constitutionnelle.
Pour la Cour constitutionnelle congolaise, "la subornation de témoins est une circonstance aggravante dans l'infraction de corruption" en RDC. "C'est en bon droit que la Céni (Commission électorale nationale indépendante), a conclu à l'inéligibilité de M. Jean-Pierre Bemba".
Les partisans de M. Bemba affirment au contraire que la subornation de témoins est différente de la corruption et ne fait pas partie des motifs d'invalidation d'une candidature, selon la loi électorale.
Figure de l'ouest du pays face aux "Katangais" du pouvoir, M. Bemba, 55 ans, ancien vice-président de la RDC, avait déposé sa candidature après un retour triomphal à Kinshasa en août.
Il passait pour un candidat sérieux à la succession du président Joseph Kabila, dont le second mandat aurait dû s'achever en décembre 2016 et qui ne pouvait plus se représenter, et qui a finalement désigné un "dauphin", l'ex-ministre de l'Intérieur, Emmanuel Ramazani Shadary.
Rival malheureux de M. Kabila à l'élection présidentielle de 2006, M. Bemba avait quitté la capitale sous escorte des Nations unies en avril 2007 après des combats entre sa milice et l'armée qui avaient fait entre 200 et 300 morts.
AFP
Créé le 6 septembre 2018 07:27Nous vous proposons aussi
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