Crise à l’UFDG: Que réclament les frondeurs? (Interview)

Cellou Dalein Diallo, leader de l'UFDG

CONAKRY- Que réclament les frondeurs au niveau de la principale formation politique de l’opposition guinéenne? Réussiront-ils à faire plier l’équipe de la Direction nationale de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée à sa tête Cellou Dalein Diallo? L’un des signataire du memorandum qui a été adressé à la Direction nationale de l’UFDG, El hadj Bocar Bokoum, a bien voulu se confier à notre redaction…Exclusif!!!


 

AFRICAGUINEE.COM:  Elhadj Bocar Bokoum bonjour!

EL HADJ BOCAR BOKOUM : Oui bonjour

Dans une lettre que vous venez de publier, vous demandez la refonte de l’UFDG. Pourquoi une telle demande ?

Parce que pour nous, l’UFDG ne fonctionne pas comme un parti normal. C’est plutôt une administration, c’est comme un département ministériel avec un super chef et un secrétaire général. En bref comme un cabinet. Nous avons dit dans notre document que le président du parti dirige avec son cabinet, pas avec les  structures du parti.

Que réclamez-vous ?

Dans ce mémorandum qui est très clair, nous voulons amener le parti à avoir une structure normale. Avec une direction  que nous pourrions appeler bureau politique ou Bureau exécutif, qui va être la seule instance de décision du parti. Malheureusement  les statuts sur lesquels les gens sont en train  de se fonder pour parler de l’UFDG n’ont jamais été validés ni par un congrès, ni par un conseil national depuis 2002. Depuis l’arrivée de Bah Mamadou, de Saliou Bella ou de  Cellou Dalein Diallo, aucun statut n’a été validé par un congrès ou un conseil national. Dans les statuts, il est pourtant dit que c’est seul un congrès ou un conseil national qui peut modifier un statut et un règlement intérieur.

Nous savons qu’il ya une crise qui mine le sommet du parti, notamment entre  Bah Oury et Cellou Dalein Diallo, alors pourquoi avoir attendu la veille du retour de votre vice-président pour poser de telles exigences ?

Ce document n’est pas récent. Nous l’avions fait lorsque Bah Oury ne pouvait pas venir en Guinée, mais il devait rencontrer Elhadj Cellou à Dakar. A cette époque, ils nous ont dit que ce n’est pas un problème politique, mais plutôt d’ordre social entre le président et le vice-président. Quand on a annoncé le congrès de 2015, nous nous sommes dit que ce problème sera débattu au congrès… Il est prévu normalement  d’annoncer le congrès et l’ordre du jour deux mois avant le congrès. Décider des problèmes à débattre un mois à l’avant. Mais le congrès n’a fait l’objet de discussion que deux ou trois jours  avant sa mise en œuvre, et l’ordre du jour  ne portait sur aucun de ses sujets.

Nous avons seulement assisté à l’investiture du candidat du parti .Nous avions même eu l’impression que c’est l’ancien parti Etat qui était investi, avec le vieux Gaoual aux manettes, avec le culte de la personnalité.

Pourquoi n’avoir pas protesté pendant ce temps ?

Vous, vous amusez. Quand une résolution a été lue là-bas concernant par exemple la libération des détenus politiques. Il y a un des membres du forum qui a pris la parole  pour dire qu’il faut nommer le vice-président dans cette résolution. Ce n’est qu’un exemple que je vous donne. La salle était organisée de telle sorte qu’il fallait partir dans le sens des discours.

Le deuxième vice-président, en l’occurrence Docteur Fodé Oussou Fofana estime que les signataires du mémorandum ne sont pas du bureau exécutif de l’UFDG. Que répondez-vous ?

Dans la lettre que j’ai signée, il est marqué que  les membres du congrès du premier bureau exécutif, à l’arrivée d’Elhadj Cellou n’ont pas été élus. C’est après le congrès que le président du parti a signé une note de service pour dire, voilà les membres du bureau exécutif. Le congrès  de 2015, auquel vous faite allusion n’a pas élu les membres du bureau exécutif.

Donc c’est le président du parti qui les a nommés ?

J’ai dis que le premier congrès n’avait pas élu les membres du bureau exécutif. C’est après cela qu’une note de service a été signée à l’époque par Elhadj Cellou Dalein  pour présenter les membres du bureau Exécutif. Pourtant, il est inscrit  dans les notes que les organes dirigeantes du parti doivent être élus.

Si vous votre demande n’est pas prise en compte. Que comptez-vous faire ?

J’ai lu Fodé Oussou qui disait que l’ancien UFDG ressemblait à une cabine téléphonique. Selon lui,   notre parti n’est ce qu’il est aujourd’hui que grâce à l’arrivée de Cellou Dalein Diallo. Il n’a même fait allusion à feu Bah Mamadou. Je m’inscris en faux contre ces allégations. On ne peut pas  dire qu’à l’arrestation de Bah Oury ici en 1992, que le monde ne s’était pas mobilisé pour lui. Même les Organisations de défense des droits de l’homme se sont mobilisées pour sa libération. Tous les partis politiques et la société civile s’étaient mobilisés pour lui.

 A l’arrivée de Bah Mamadou en 2002, on ne peut pas dire que ce vieux n’avait pas mobilisé du monde. S’il se permet de dire que c’est avec l’arrivée de Cellou à la tête que ce parti a commencé à mobilisé du monde, c’est d’occulter l’histoire.

A votre avis qu’est-ce qu’il faut pour sauver le navire UFDG qui bat de l’aile ?

A écouter ceux qui sont dans le parti, vous voyez bien ce qu’ils veulent. Même à entendre le président du parti sur les ondes de certaines radios, on comprend bien que la question sur l’exclusion de Monsieur Bah Oury est envisageable de leur côté. Je suis quand même fier de dire  que pendant que nous étions à l’UFDG et de l’opposition  avec des partis comme le RPG, l’UFR, le FRAD, ceux qui parlent aujourd’hui étaient dans le PUP.

Comme on nous traite de frondeurs depuis 2014 à Dakar, je vais être pragmatique. Si nous avions sorti notre memo avant la présidentielle, on aurait dit que c’est nous qui l’avions empêché de devenir président. Ce qui est faux, notre souhait est qu’il (Cellou Dalein) devienne président. Donc on a préféré attendre après les élections pour qu’on corrige le parti.

Monsieur Bah Oury est attendu à Conakry le 24 Janvier .Quel message avez  vous à ce niveau ?

Je n’ai aucun message particulier à lancer. J’ai entendu le message de l’UFDG, par la voix de son président et de son vice président  et même Ousmane Gaoual qui est député. Tous ont tendance à dire que Bah Oury est vendu, il est à la solde du président Alpha Condé et qu’il venait pour casser le parti. En tout cas le Bah Oury que je connais, n’a pas cette mentalité en ce que je sache. Mais puisqu’apparemment on ne veut plus de lui ici, les gens ont même la tendance de dire que tant que Alpha Condé est au pouvoir, Bah Oury ne sera pas en Guinée.  Ils ont pensé que l’UFDG leur appartenait. Maintenant, Dieu a fait qu’Alpha Condé a décidé de faire rentrer Bah Oury dans son pays, la vérité est que ce que cela dérange au sein de l’UFDG.

Pensez-vous qu’il soit nécessaire de lui réserver un accueil populaire ?

A ce niveau  il y a deux problèmes. D’abord à écouter le porte parole de l’UFDG,  Monsieur Fadiga qui a presque traité Bah Oury de chiffon qui ne représente rien. Alors s’il n’est pas accueilli par une liesse populaire on dira qu’il ne représente rien. Mais si on l’accueille avec fougue on risque de dire ‘’qu’on a amené le loup dans la bergerie’’. Personnellement je pense qu’il faut rendre à César ce qui appartient à César’’. Pour moi c’est un prisonnier  qui est libéré, donc personnellement si cela, ne tenait qu’à moi, je rentre tranquillement chez moi et je remercie le bon Dieu. Mais puisque tout le monde est au courant de son arrivée, s’il est accueilli avec liesse, je pense que ce serait normal pour qu’on sache qu’il représente quelque chose.

 

Entretien réalisé par Diallo Boubacar 1

Pour Africaguinee.com

Tel : (00224) 655 31 11 12

 

Créé le 23 janvier 2016 07:07

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