Crise guinéenne : les prélats sous « pression » à la veille d’un nouveau conclave décisif…
CONAKRY-Entamée en début mars dernier, la médiation des leaders religieux dans la crise guinéenne s’enlise. L’équipe d’Elhadj Mamadou Saliou Camara, Monseigneur Vincent Koulibaly peine à arracher les concessions nécessaires de part et d’autre pour sortir de l’impasse politique et aller en fin vers le dialogue tant attendu.
Les pourparlers évoluent à pas de caméléon avec en toile de fond une « méfiance » entre les protagonistes de la crise qui grippe la machine de la transition. Près de deux mois après le début des tractations, il n’y a pas encore des avancées concrètes allant dans le sens du dénouement de la crise.
Au sein des forces vives de Guinée, constituées par « le Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC), le Forum des Forces Politiques (FFP), le Forum des Forces Sociales de Guinée (FFSG), l’Alliance Nationale pour l’Alternance Démocratique (ANAD), le FNDC-politique et le RPG-AEC et Alliés », on commence à s’impatienter.
Certains membres de cette entité hétéroclite accusent la junte de « manoeuvres dilatoires » alors que l’on se dirige vers la fin de la trêve des manifestations. « Dès au départ, mon optimisme était mesuré par rapport à la réelle volonté de la junte de satisfaire nos revendications. Depuis deux mois, on tourne en rond, il n’y a pas d’avancée réelle », fulmine un membre des forces vives.
Les points de frictions sont nombreux entre les deux protagonistes. En effet, pour s’assoir autour de la table avec la junte et discuter du déroulement de la transition, les forces vives de Guinée exigent entre autres la libération des acteurs sociaux et politiques détenus, le retour des exilés politiques (avec une garantie de non poursuites), la levée des contrôles judiciaires contre les responsables politiques, la levée de la suspension des manifestations de rues.
Ces préalables posés sur la table du premier ministre sont non négociables. Dr Bernard Goumou va-t-il fléchir ? Rien n’est moins sûr. Ce lundi 10 avril 2023, le porte-parole du Gouvernement réaffirmé que lorsqu’on veut dialoguer, on ne pose pas de préalables. Des propos qui en disent long sur la position des autorités quant aux exigences posées par le camp de Sékou Koundouno, Sidya Touré, Cellou Dalein Diallo et compagnie.
C’est dans ce contexte d’incertitude qu’un nouveau tête-à-tête est prévu ce mercredi 12 avril 2023. Cette énième rencontre sera cruciale. Les délégués des forces vives attendent des réponses concrètes de la part du gouvernement par rapport aux préalables posés. Sans quoi de nouvelles mesures seraient envisagées. Comme pour dire que les religieux sont désormais sous « pression ».
A suivre…
Africaguinee.com
Créé le 11 avril 2023 10:05Nous vous proposons aussi
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