Crimes en Guinée : Saisie par le Gouvernement et le FNDC, l’UE réagit (exclusif)
BRUXELLES-La Commission de l'Union Européenne vient de s'exprimer au sujet des requêtes introduites à son niveau par le Gouvernement guinéen et le Front National pour la Défense de la Constitution.
Les deux protagonistes ont simultanément saisi le 04 avril dernier la Commission de l’Union Européenne. Preuves à l’appui, chacun tire la couverture de son côté accusant l’autre responsable des violences enregistrées en Guinée. Difficile de dire qui sortira gagnant de ce duel.
Interpellée par le Gouvernement guinéen et le front national pour la défense de la Constitution (FNDC) sur les violences en Guinée, l’Union Européenne a réagi. Interrogée par Africaguinee.com, Virginie Battu-Henriksson, la porte-parole de l’UE a confirmé que le 4 avril 2020 les services de la Commission européenne ont reçu de l’Ambassade de Guinée une note verbale et un ‘Mémorandum concernant les actes de violences commis en République de Guinée’, imputés à l’opposition, accompagnés de photographies.
Elle précise aussi qu’à la même date, un mémorandum du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC) daté du 4 avril faisant état de violences policières lors du double scrutin du 22 mars a par ailleurs été adressé à la Délégation de l’Union européenne à Conakry le 9 avril. Le FNDC a sollicité une commission d’enquête internationale pour faire la lumière sur les violences qui ont émaillé le double scrutin du 22 mars 2020.
« Il n’appartient pas à l’Union européenne de se prononcer sur une telle demande. En revanche, elle note que le FNDC a saisi la Cour Pénale Internationale sur ces actes de violence », précise madame Virginie Battu-Henriksson.
Elle note toutefois que « l’UE est en contact avec l’ensemble des interlocuteurs guinéens, gouvernementaux et non-gouvernementaux ». Ces contacts permettent par ailleurs à l’UE de rappeler que « l’Union Européenne condamne la violence d’où qu’elle vienne. Les actes de violence et l’usage disproportionné de la force par les forces de l’ordre à l’occasion du double scrutin du 22 mars sont inacceptables. Il est nécessaire de faire clarté sur ces incidents, d’identifier les responsables et de les traduire en justice », prévient madame Henriksson.
Elle souligne que l’Union européenne appelle par ailleurs au dialogue inclusif pour récréer les conditions consensuelles et pacifiques pour les scrutins à venir.
« Les conditions d’organisation des élections législatives et du référendum constitutionnel n’étaient pas de nature à en assurer la crédibilité. Le caractère non inclusif et non consensuel de ces scrutins et du fichier électoral ainsi que l’absence d’observation régionale et internationale reconnue y ont contribué », souligne la porte-parole de l’Union Européenne.
"L’Union Européenne réitère son soutien aux initiatives de la Communauté économique des états de l'Afrique de l'Ouest, de l’Union Africaine et de l’Organisation internationale de la Francophonie pour rétablir le dialogue entre toutes les parties et faire prévaloir le respect des principes démocratiques", a souligné Virginie Battu-Henriksson.
Dossier à suivre…
Diallo Boubacar 1
Pour Africaguinee.com
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Créé le 13 mai 2020 19:07
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