Covid-19 en Guinée : Manifestation du personnel soignant à Donka…

CONAKRY-Le personnel soignant impliqué dans la lutte contre le coronavirus n'est pas content ! Ils étaient plus d'une centaine à avoir pris d'assaut la devanture de l'hôpital Donka ce lundi 2 novembre 2020, pour faire un sit-in. Réunis au sein d'un collectif, ces manifestants exigent le payement de leurs primes exceptionnelles promises par le Gouvernement. Venus très nombreux ce matin devant le CHU Donka, infirmiers, hygiénistes, médecins, lavandiers et ambulanciers ont manifesté leur colère. Munis de pancartes, ces médecins scandaient des slogans appelant au paiement de leurs primes. "Nos primes, nos primes", entendait-on, sans cesse, certains hurlant dans des speakers.
“Nous manifestons aujourd'hui pour nos primes. Depuis le 23 juin le premier ministre nous a promis des primes exceptionnelles. Nous personnel soignant, infirmiers, hygiénistes, médecins, lavandiers et ambulanciers, nous avons accepté de risquer notre vie, celle de nos familles, de nos confrères et des personnes âgées qui vivent avec nous, pour sauver des vies de nos compatriotes.
Aujourd'hui la Guinée est le pays le plus apprécié dans la qualité des soins apportés à nos malades. Nous avons accepté de le faire. Quand nous rentrons en isolation, nous portons nos blouses, combinaisons taille verte, écran facial, bavettes, les bottes, nous restons 4 h en isolation. Quand nous sortons nous sommes obligés de nous hydrater, parfois on nous compresse. Nous avons accepté tout ça à cause de notre patrie.
On nous a promis une prime exceptionnelle parce que l'État s'est dit satisfait. Ils ont promis la gratuité de l'eau, le courant et le transport urbain, on accepte mais jusqu'à présent nous ne voyons pas nos primes. Nous voulons nos primes exceptionnelles, c'est ce que le collectif demande. Nous n'allons pas cesser de manifester tant qu'on n'a pas nos primes ”, déclare Mohamed Fofana, médecin soignant au CTEPI Donka.
Le responsable du collectif annonce déjà que des actions fortes sont envisagées par les médecins à partir du 13 novembre si l'État ne se bouge pas.
«Si nous n'avons pas nos primes exceptionnelles d'ici le 13 novembre, nous n'allons assurer que le service minimum à la réanimation, il n'y aura pas de prélèvement interne et externe, non plus de nouvelle hospitalisation et de distribution de médicaments » prévient M. Kaba Keïta.
Aux dernières nouvelles, le premier ministre Kassory Fofana vient de convier le collectif des médecins soignants impliqué dans la lutte contre la covid-19 à une rencontre ce lundi à 11h.
«Nous sommes ouverts au dialogue dans un cadre de non intimidation et de non licenciement, nous voulons nos primes exceptionnelles » insiste Kaba Keïta.
Siddy Koundara Diallo
Pour Africaguinee.com
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Créé le 2 novembre 2020 12:10