Cour d’assises de Conakry : 15 ans de réclusion criminelle pour un malfrat récidiviste

justice

CONAKRY-Un groupe de malfrats inculpés pour association de malfaiteurs, vol à mains armées et détention illégale d’armes et de munitions a été condamné ce vendredi à de lourdes peines par la cour d’appel de Conakry, a constaté sur place Africaguinee.com.


Abas Camara,  Aly Bangoura chauffeurs  et Mohamed Sylla élève, ont comparu devant la cour. Les faits qui leur sont reprochés remontent au 03 mars 2010. Ils sont accusés d’avoir opéré une attaque à mains armées dans une famille à Coyah. Ils ont tous été retenus dans les liens de la culpabilité. Le nommé Abas Camara a été condamné à 15 ans de réclusion criminelle par la cour d’assises tandis que ses complices ont écopé respectivement de 5ans de réclusion et 4 ans d’emprisonnement.

 Selon le contenu de l’arrêt de renvoi lu par le greffier, les accusés avaient déjà reconnu les faits qui leur sont reprochés devant les autorités de la gendarmerie et dans leurs dépositions devant le juge d’instruction.  Comme inscrit dans ce dossier, le nommé Abas Camara pourrait être l’un des bandits les plus renommés de Guinée. Il  avait été déjà condamné  pour le même cas en 1999 à une peine de 15 ans de prison ferme.

Ce récidiviste Abas Camara, Alias Kalandiaye,  est reproché pour des multitudes cas de vol à main armée en compagnie de différents associés. Par exemple : la station service de Dixin gare sur l’autoroute, l'agence de western union de Bambéto et plusieurs autres vols d’argent au marché de Madina, des attaques à mains armées dans des boutiques.  Abas Camara avait reconnu avoir effectué plus d’une dizaine d’opérations au cours de l’année 2010 dans sa déposition devant les officiers enquêteurs.

Dans sa déclaration devant le juge d’instruction, lu par le président de la cour, Aly Camara, a avoué qu’il connait bien Abas Camara et l’a aussi confié un sac contenant deux armes  de modèle PMAK.

Devant la barre de la cour d’appel, Abas Camara Alias Kalandiaye, n’a pas reconnu les faits.  Parlant de sa première arrestation, il affirme qu’il avait bénéficié d’une grâce présidentielle pour sa libération.

 Il jure n’avoir jamais volé ni avoir été  associé à un groupe de bandits. Pour lui, il a été arrêté par les services de sécurité à Maférinyah (Forécariah) dans son bar en chantier pour évasion  de la prison.   Selon lui, c’est le lendemain que la gendarmerie lui a montré des dossiers pour dire qu’il a été cité par certains bandits.  Il reconnait avoir une connaissance entre lui et les autres accusés il y a six (6) ans de  ce là,  mais ils n’ont jamais collaborés ensemble. Et n’a aucune information sur l’attaque de Coyah.

Alya Bangoura, a aussi nié les faits.  il affirme être chauffeur. Et, un jour il est revenu de son travail, il a trouvé les services de sécurité en train perquisitionner sa maison. C’est de là qu’ils l’ont arrêté. Il dit qu’il n’a rien de commun avec les accusés Abas et Mohamed Sylla.

Mohamed Sylla,  a à son tour, affirmé qu’il a été arrêté, mais qu’il ne connait rien de cette affaire. Et, qu’il n’y a aucun lien entre lui et Abas. Ce n’est qu’un grand frère pour lui. Bien qu’il était renseigné du plan de l’attaque, Mohamed Sylla explique ne pas connaitre si Abas Camara avait participé à l’attaque ou pas.

La partie civile, suppose que si les accusés ont nié de façon flagrante les faits c’est qu’Abas Camara, étant condamné à 15 de réclusion, s’est retrouvé dehors sans épuisé sa peine, et a spontanément monté un autre plan d’attaque.

Pour le procureur, William Fernandez, si Abas Camara parle librement devant la cours, ce n’est pas parce qu’il est innocent, mais c’est parce qu’il n’est pas  effrayé, car il est habitué à voir les robes rouges de la justice. Donc Abas est un chef Gang ; ajoute le procureur.

Pour les arguments d’Alya, il démontre qu’Alya est bien impliqué et qu’il appartient de cette association.

Pour le cas de Mohamed Sylla, le procureur estime que les faits sont clairs. Ce dernier qui a dénonce que c’est une bande armée qui a opéré chez la famille Tounkara. Ce groupe n’est pas des simples gens, mais ce sont des loups dans la cité, précise le procureur.

Dans son réquisitoire,  le ministère public considère Abas Camara comme un récidiviste, un bandit de grand chemin dangereux pour la société et le condamne  à 10 ans de réclusion criminelle. Alya étant un délinquant primaire jamais condamné, à 5 ans d’emprisonnement et accorde des circonstances atténuante à Mohamed Sylla élève  à 4 ans de prison.

La défense, estime que les noms cités dans la déclaration lue par la cour, répondent tous en la personne d’bas Camara  et non à trois personnes. Donc, pour eux cette déclaration est purement et simplement une invention. Le juge d’instruction n’a pas demandé aux accusés de se faire assisté par un avocat pendant son interrogatoire.

Maitre Mohamed Abou Camara estime  que son client Aly Bangoura a été arrêté pour vol à mains armées mais on ne  lui a posé aucune question lié à ce sujet.

Selon lui, même le juge d’instruction est passé à côté de son devoir.  Pour lui, les services de sécurité ont fait un mauvais travail en amenant Mohamed Sylla un mineur de 16 ans devant la cours d’assises des majeurs. Maitre Camara, affirme cette affaire est un montage et irréelle.

Maitre Labila Michel Sonomou, dit  son client Abas, avait fait déjà l’objet d’un jugement. Selon lui, la police s’est servie du passé pénal pour arrêter Abas Camara et ses coaccusés.

Maitre Sonomou qui dénonce de passage des cas de torture qu’ont ont été victimes ses clients, soutient qu’il n’y a jamais eu de preuve contre ses clients pour les traiter de groupe de malfaiteurs.

Me Sonomou,  a demandé à la cours d’acquitter ses clients pour délit non constitué.

Le président de la cours, Charles Victor Haba a dans le verdict final a condamné l’accusé Abas Camara, pour association de malfaiteurs, vol à mains armées et de détention illégale d’armes, à 15 ans de réclusion criminelle. Alya Bangoura a écopé de 5 ans de réclusion criminelle et Mohamed Sylla s’en sort avec  4 ans de prison ferme.

Le juge accorde six (6) jours aux accusés pour se pourvoir en cassation. Il faut dire que les accusés ont déjà fait 3 ans 7 mois de détention à la prison centrale.

 

Fatoumata Keïta

Pour Africaguinee.com

Tel : (+224) 655 31 11 15

Créé le 5 juillet 2014 17:26

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