Coups d’Etat : Face aux putschistes, l’UA admet que les sanctions sont « inefficaces »

ADDIS-ABEBA-Ces trois dernières années, plusieurs pays du continent africain ont connu un véritable recul en matière démocratique. En témoigne l’incursion de l’armée dans la gestion de l’Etat, des changements de constitution opérés par des chefs d’Etat pour se maintenir au Pouvoir, des élections truquées… Plusieurs pays ont connu des coups d’Etat.


Dans cette série de putschs, l’Afrique de l’Ouest, déchirée par une montée de l’extrémisme, du terrorisme, a battu le record. De 2020 à 2023, cette région a connu deux tentatives et trois coups d’Etat. Des régimes civils ont failli être renversés en Guinée Bissau et en Gambie, tandis qu’au Mali, en Guinée et au Burkina Faso, les pouvoirs civils ont été balayés par des miliaires qui sont encore à la tête de ces Etats.

L’Union Africaine (UA) qui a ouvert son 36 sommet ordinaire des chefs d’Etat s’est questionnée, samedi 18 février 2023, sur l’efficacité des sanctions imposées aux Etats, où ces coups d’Etat sont enregistrés. Moussa Faki Mahamat, le président de la commission de l’UA appelle à une mutation profonde pour réexaminer le système de résistance aux changements non constitutionnels pour le rendre plus efficace.

« L’une des fragilités majeures de l’Afrique se manifeste dans les champs politique et sécuritaire, les deux s’influençant mutuellement. Dans ces domaines, les efforts de construction nationale se heurtent ces derniers temps à la résurgence des changements anticonstitutionnels de gouvernement accentuant l’instabilité politique et la fragilisation des Etats. Celles-ci sont par ailleurs alimentée par d’autres foyers tels que l’extrémisme violent, et les changements climatiques », a pointé le tchadien Moussa Faki Mahamat.

Le président de la Commission de l’UA questionne ensuite l’efficacité des sanctions imposées aux pays théâtre de coups d’Etat. A ce propos, il a fait un aveu qui sonne comme une faiblesse.

« Je voudrais saisir ici l’occasion de poser clairement la question des sanctions imposées aux États membres, suite à des changements non constitutionnels de gouvernements. A l’évidence, ces sanctions ne semblent pas produire les résultats escomptés. Bien au contraire, elles suscitent la défiance des Etats concernés et paraissent sanctionner davantage les populations et impacter négativement les économies des pays visés », a-t-il déclaré dans son discours d’ouverture.

Moussa Faki Mahamat appelle à changer de paradigme. « Il me parait nécessaire de réexaminer le système de résistance aux changements non constitutionnels pour le rendre plus efficace contre le mal et plus soucieux des conditions économiques et sociales des populations. C’est sans doute l’un des angles sous lequel la réforme du Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union africaine doit être sérieusement envisagée », a-t-il lancé.

A suivre…

Diallo Boubacar

Pour Africaguinee.com

Créé le 19 février 2023 10:19

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