Coup d’Etat : Des révélations « fracassantes » sur la libération de l’adjudant-chef Zakama Koïvogui
CONAKRY-Arrêté le 06 septembre 2021(lendemain du coup d'Etat en Guinée) pour une affaire de vol d'un montant de 246 millions de francs guinéens, l'adjudant-chef Jacques Zakama Koïvogui, cité dans le dossier du pont 08 novembre, a été nuitamment extrait de sa cellule où il était détenu, ensuite muté à Mali (Moyenne Guinée).
Depuis le 20 avril 2022, jour de sa libération, les nouvelles autorités lui ont interdit de séjourner dans la capitale Conakry, selon son avocat. Au même moment, le parquet général de la Cour d'Appel de Conakry a tenu une audience sans la présence de l'avocat du prévenu. Audience au cours de laquelle, un an de prison a été requis contre le gendarme Jacques Zakama Koïvogui, qui, il faut le rappeler, est passé en prison du grade d'adjudant-chef à celui de sous-lieutenant.
« Le 20 avril dernier, il a été libéré nuitamment. C'est vers 00 heure, qu'il m'a appelé pour me dire maître, je viens d'être libéré mais nous sommes au nombre de six dans deux pick-up en direction de l'intérieur du pays. Je n'ai pas pu fermer les yeux jusqu'au matin parce que, je me disais que sa vie est en danger. On le largue à Mamou comme un colis et c'est là qu’on lui tend son arrêté de mutation à Mali Yembering. Alors que la procédure est pendante. A cela s'ajoute l'interdiction formelle de mettre pied à Conakry. Ça ne vient pas d'un juge. Même un procureur ne peut pas interdire à un citoyen de séjourner sur son territoire. Nous avons été surpris de constater l'enrôlement du dossier le mercredi passé et le parquet a eu le courage de requérir dans cette affaire en l'absence de Jacques Zakama Koivogui », a regretté maître David Béavogui.
M. Zakama Koivogui est un officier de police judiciaire, technicien en identification criminelle, et chef des analystes en renseignement opérationnel de la gendarmerie nationale. Selon l'avocat, tout est monté pour condamner son client afin de le radier des rangs de la gendarmerie nationale.
« Un an de prison a été requis contre Jacques Zakama Koivogui malgré les pressions qui ont été exercées sur les témoins. Nous avons pu requérir un huissier qui a auditionné le témoin sur procès-verbal. Dans la déposition, le témoin a clamé l'innocence de mon client. Avec cette allure du parquet général, je pense qu'on n'est pas dans la logique de la recherche de la vérité. Mais dans une logique de condamnation des prévenus. C'est là notre inquiétude », a-t-il dit.
Pour enfoncer le clou, Maître David Béavogui a fait d’autres révélations, expliquant que l'arrêt de la chambre d'instruction qui ordonnait la libération de son client n'a pas été exécuté à temps. Ce, à cause de l'ingérence du Haut Commandant de la gendarmerie nationale.
« Nous avions des soupçons d'ingérence dans cette affaire. Mais aujourd'hui c'est confirmé parce que, le 05 avril dernier quand nous avons eu l'arrêt de la Cour d'Appel, nous avons remis à un huissier qui a signifié au régisseur et au procureur général pour leur demander de libérer Jacques Zakama Koivogui. A 22 heures 30, le haut commandant de la gendarmerie nationale s'est rendu à la maison centrale. Il a extrait notre client cette nuit-là et lui a demandé de présenter des excuses à la hiérarchie. Mon client n'a pas obtempéré », a fait savoir maître David Béavogui.
Malgré cette ingérence et l'enrôlement du dossier sans la comparution du prévenu, l'avocat entend introduire dès la semaine prochaine, une demande de rabattement de délibéré.
Dossier à suivre…
Siba Engagé
Pour Africaguinee.com
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Créé le 6 mai 2022 17:28Nous vous proposons aussi
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