RABAT-Le président de l'UMP, Jean-François Copé, a expliqué vendredi à Rabat s'être rendu ces deux derniers jours au Maroc pour évoquer "la France de demain" et a défendu sa "nouvelle politique d'immigration".
M. Copé a rencontré vendredi le chef du gouvernement marocain, l'islamiste Abdelilah Benkirane, ainsi que des ministres et responsables de trois partis proches de l'UMP, dont la fédération au Maroc est la plus grosse à l'étranger. Jeudi soir il a tenu un meeting à Casablanca.
"Cela a été l'occasion pour moi de dire ce que (…) j'imagine pour la France de demain. Car il y aura bien un jour où il y aura l'alternance, où les Français nous referont confiance", a déclaré M. Copé à l'AFP.
"J'ai évoqué les pistes de travail (auxquelles) je réfléchis avec mes amis de l'UMP en terme économique, mais aussi en terme de sécurité, notre politique d'immigration, qui sont des sujets majeurs", a-t-il enchaîné.
S'agissant des relations franco-marocaines, M. Copé a évoqué "un partenariat d'exception". Interrogé sur la capacité de Paris à aborder le thème des droits de l'homme au Maroc, le président de l'UMP a considéré qu'il n'existait "pas de sujet tabou". "Il y a des principes auxquels nous sommes profondément attachés et il faut le dire à ses interlocuteurs mais en évitant de donner des leçons", a-t-il dit.
Jean-François Copé a également défendu sa récente proposition pour une "nouvelle politique d'immigration", objet de vives critiques dans la classe politique, estimant que la "nationalité" ne devait "pas récompenser l'illégalité".
Mardi, dans la foulée de "l'affaire Leonarda", il avait déclaré que l'UMP allait déposer en 2014 une proposition de loi sur une "nouvelle politique d'immigration, remettant en cause le droit du sol pour les enfants nés en France de parents en situation irrégulière.
"Je voudrais qu'on sorte des clichés, qu'on (arrête) aujourd'hui de dire que la France est parmi les pays les plus attractifs sur le plan social pour les immigrés. Tellement attractive d'ailleurs que c'est devenu un échec", a affirmé à l'AFP M. Copé.
"Il ne s'agit pas de réformer le droit du sol, il s'agit de poser la question de ceux qui viennent en France illégalement. Est-ce que la nationalité doit récompenser l'illégalité? La réponse est non", a-t-il affirmé. "Il faut une politique courageuse en matière d'immigration", et face à "l'absence de ligne politique claire de la majorité", "le rôle de l'UMP est de proposer des réponses concrètes, c'est que j'ai fait", a-t-il jugé.
Comme on lui demandait s'il avait parlé d'immigration durant ses entretiens, il a répondu par l'affirmative mais sans entrer dans les détails. De même il a refusé de se prononcer sur la politique d'immigration prônée par le roi du Maroc qui prévoit de régulariser "au cas par cas" des clandestins subsahariens. "La problématique en France est très différente. Notre problème, c'est de réussir l'intégration de ceux qui immigrent légalement", a-t-il dit.
AFP
Créé le 27 octobre 2013 10:48