Construction des raffineries : Le Gouvernement exige des « actes concrets » aux compagnies minières concernées
CONAKRY-A quel niveau se situe l’état d'avancement de la construction des Raffineries exigées aux sociétés minières par le colonel Mamadi Doumbouya ? Pour lever le voile sur cette problématique, des membres du Gouvernement ont rencontré ce jeudi 12 janvier 2023, des dirigeants de compagnies minières ayant signé des conventions avec la Guinée, a constaté Africaguinee.com.
A l'initiative du ministère des Mines et de la Géologie dirigé par Moussa Magassouba, cette importante rencontre a été l’occasion pour les parties d’aborder ce sujet qui tient à cœur les autorités de la transition dans le fond, sans tabou. Le tête-à-tête a réuni dans les locaux du ministère des Mines des membres du Gouvernement et des responsables miniers pour discuter sur l'état d'avancement de la construction des Raffineries.
Cette rencontre a été présidée par la ministre de l'Environnement et du Développement Durable accompagnée du ministre du Budget Dr Lancinet Condé et le Gouverneur de la Banque Centrale, Karamo Kaba. Le moins que l’on puisse dire, ce que le Gouvernement ne plus cautionner le statu quo dans ce processus. Il veut voir le turbo démarrer véritablement sans plus tarder, quitte à accentuer la pression. Et pour ce faire, le Gouvernement exige des actes concrets vis-à-vis des compagnies concernées.
A l’entame des discussions, le Secrétaire Général du ministère des Mines et de la Géologie, Bachir Camara, a planté le décor en indiquant que cette rencontre vise à ramener les choses sur les rails, notamment sur les engagements pris de part et d'autre sur la construction de Raffineries capables de transformer la matière brute extraite du sous-sol guinéen à un produit semi fini.
"Nous avons des compagnies minières qui ont pris des engagements depuis des longues années mais qui n'ont pas été respectés. Depuis l'avènement du 5 septembre 2021, le président de la transition, Colonel Mamadi Doumbouya a toujours dit qu'il va respecter ses engagements vis-à-vis des conventions minières et il veut que ça soit de même pour les autres. Aujourd'hui on rappelle que nous ne voyons pas de signe, de visibilité par rapport aux engagements que ces compagnies ont signé dans leurs conventions. On les rappelle également l'impact que cela joue sur la Guinée par rapport au marché mondial de l'alumine. Donc, on sent qu'il y a de la mauvaise volonté mais on veut rectifier ça avec un suivi très serré. On va essayer de mettre en place un chronogramme trimestriel pour voir effectivement ce que chacun fait, mois après mois, à travers des rapports mensuels", a déclaré le Secrétaire général du ministère des Mines et de la Géologie.
Cette situation ne peut plus continuer
La première fois que la bauxite est sortie de la terre guinéenne, c'était en 1973. Depuis ce jour jusqu’à maintenant, les entreprises bauxitiques qui se sont installées en Guinée le unes après les autres, se sont engagées dans leurs conventions de construire des Raffineries, a rappelé le ministre du Budget. Dr Lanciné Condé note aujourd'hui que ces raffineries ne sont pas en train de venir alors que celle de Friguia est dans un état critique.
"Nous continuons à exporter la terre rouge avec une faible valeur ajoutée et une faible capacité de création de richesse et de travail. Cette situation ne peut plus continuer. Le chef de l’Etat, président de la Transition a appelé les neuf (9) entreprises minières qui ont dans leurs conventions la construction d'une raffinerie d'alumine et a eu un entretien pour leur dire que cet état de fait ne peut pas être maintenu. Elles doivent s'inscrire dans la logique de satisfaction de leurs obligations en matière de construction de raffinerie. Un délai de conformité leur a été donné.
Il ne s’agit pas d’une blague
Ce délai est en train de s'écouler petit à petit et il ne reste plus que quelques jours. Nous ne pouvons pas rester sans les rappeler leur responsabilité et leur indiquer qu'il ne s'agissait pas d'une blague. Les sociétés concernées, ont le plus grand intérêt à montrer de façon très sérieuse et crédible une trajectoire de réalisation de ces Raffineries individuellement ou en groupe…c’est à elles d'en décider. L'idée est que chacun soit en capacité de respecter ses engagements", a martelé Dr Lancinet Condé.
Certes admet le ministre, une raffinerie ne sort pas de terre en quelques jours en quelques mois. Au minimum il faut 24 mois, a-t-il dit soulignant que pour être en bis, on peut aller jusqu'à 48 mois pour avoir une raffinerie fonctionnelle.
"L'idée est qu'on sache que des gens y travaillent parce que si on n’y travaille pas, ça va se passer comme depuis 1973. C'est à dire, (nous sommes là-dessus). Nous voudrions que les acteurs concernés mettent ensemble leur savoir-faire, leur expertise, présentent des projets crédibles et des agendas soutenus. Le cas échéant, des plans de financement soit présenté pour qu'on puisse suivre le processus trimestre par trimestre, les pas réalisés vers la construction de la raffinerie. L'idée n'est pas qu'on ait une raffinerie d'ici 1er février, mais c’est de voir une trajectoire crédible consistante et financée vers cela", a indiqué le ministre Dr Lancinet Condé.
La construction des Raffineries a plusieurs avantages a-t-il renchéri. « La transformation locale de la bauxite créée de l’emploi supplémentaire pour la jeunesse guinéenne. Aussi, la différence du prix entre la bauxite brute (terre rouge) que nous vendons et la bauxite transformée en alumine, l'écart entre les prix est au-delà des deux chiffres. Ça veut dire que si nous recevions un franc par unité, nous passerons à l'échelle. Vous imaginez la possibilité qui s'offre à nous avec ces manques d'infrastructures que nous avons, ces besoins de la formation de la jeunesse…", a-t-il renchéri.
Présent à cette rencontre, le président de la chambre des Mines de Guinée a promis de s'impliquer pour que les compagnies minières concernées puissent se mettre à jour.
"A partir de la semaine prochaine, nous travaillerons à ce que chaque compagnie se mobilise pour apporter toutes les réponses qui ont été soulevées et répondre aux impératifs relatifs aux obligations qui sont les siens", a déclaré Ismaël Diakité.
A suivre…
Siddy Koundara Diallo
Pour Africaguinee.com
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Créé le 13 janvier 2023 11:19Nous vous proposons aussi
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