Congo : le président Sassou Nguesso réélu dès le premier tour
Le président congolais sortant, Denis Sassou Nguesso, qui cumule 32 ans de pouvoir à la tête de son pays, a été réélu dès le premier tour lors du scrutin présidentiel de dimanche avec 60 % des voix, a annoncé jeudi 24 mars le ministre de l’intérieur, Raymond Zéphyrin Mboulou.
Selon le décompte officiel, Guy-Brice Parfait Kolélas arrive deuxième avec un peu plus de 15 % des suffrages, et le général Jean-Marie Michel Mokoko troisième avec environ 14 %. Mercredi, ces deux candidats d’opposition avaient contesté les résultats partiels publiés la veille par la Commission nationale électorale indépendante (CNEI), qui donnait M. Sassou Nguesso en tête avec 67 % des voix.
Le président congolais, âgé de 72 ans, avait fait adopter en octobre une nouvelle Constitution pour se représenter. Le nouveau texte lui permet de briguer trois nouveaux mandats. Ce changement de Constitution avait été qualifié de « coup d’Etat constitutionnel » par les détracteurs du président sortant.
La consultation électorale de dimanche, pour laquelle concouraient neuf candidats, s’est déroulée en l’absence de télécommunications dans l’ensemble du pays. Les autorités avaient déclaré avoir ordonné ce black-out à la veille du scrutin pour des raisons de « sûreté nationale », afin d’empêcher l’opposition de commettre une « illégalité » en publiant elle-même les résultats de l’élection.
M. Sassou Nguesso a dirigé le Congo, petit pays pétrolier d’Afrique centrale, sous le régime du parti unique de 1979 à 1992. Battu cette année-là par Pascal Lissouba à l’élection présidentielle organisée après l’instauration du multipartisme, il est revenu au pouvoir en 1997 à l’issue d’une violente guerre civile. Il a été élu président en 2002 puis en 2009.
Avant que ne soient annoncés les résultats de l’élection, l’envoyé spécial du Monde, Christophe Châtelot, ainsi que deux envoyés spéciaux de l’Agence France-Presse ont été agressés mercredi 23 mars en début d’après-midi, à Brazzaville. Les trois reporters sortaient d’un point de presse avec le général Jean-Marie Michel Mokoko, l’un des opposants au président congolais Denis Sassou-Nguesso,lorsqu’une voiture leur a bloqué la route. Quatre hommes en civil, qui se sont présentés comme des policiers, leur ont alors asséné des coups de poing et se sont saisis de leur matériel, caméras et carnets, ainsi que de leur passeport, sans donner d’explication.
Le Monde proteste contre cette agression inacceptable commise contre trois journalistes alors qu’ils ne faisaient qu’exercer leur métier. Nous réclamons que les matériels, documents et passeports des reporters leur soient restitués dans les plus brefs délais.
Le Monde.fr
Créé le 24 mars 2016 09:39Nous vous proposons aussi
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