Conakry : Pourquoi la femme en burqa arrêtée près du palais présidentiel a été libérée ?
CONAKRY- Qu’est-ce qui a prévalu à la libération de Mme Fanta Sanoh Kourouma, cette jeune femme qui avait été arrêtée le 22 Août 2016 aux abords du palais Sékoutoureya ? Celle qui s’était faite remarquée par sa tenue (burqa) et la pancarte qu’elle détenait, a été libérée 3 jours après son arrestation.
Le parquet du tribunal de première instance de Kaloum qui avait été saisi dans ce dossier, est revenu sur les motifs de la libération de Mme Fanta Sanoh Kourouma.
Selon le Substitut du procureur de Kaloum, le dossier a été classé sans suite.
« Après examen du dossier nous avons constaté que les faits pour lesquels elle avait été déférée ne pouvaient pas être retenus contre elle. Et dans le cadre espèce, c’est un classement sans suite. Puisque les faits ne sont prévus et punis par la loi. C’est-à-dire le comportement dont elle a fait preuve, le parquet ne pouvait pas opter pour un délit ou une information judiciaire », a déclaré Abdoulaye Israël Kpogomou, au cours d’un entretien avec une journaliste d’Africaguinee.com.
Désespérée et veuve, elle demande toujours de l’aide à l’Etat…
«Même hier lundi, cette pauvre dame était là avec sa sœur bien que ce parquet ait opté une décision de classement sans suite. Mais, elle est tellement respectueuse de la loi qu’elle se dit, il faut se présenter à chaque fois au procureur pour qu’on sache qu’elle n’est pas une personne mal intentionnée. Elle a laissé entendre qu’elle a été victime d’une injustice et vit dans la misère. Elle voulait demander aux autorités de lui venir en aide, afin de subvenir aux besoins de sa famille », a indiqué le Substitut du procureur du Tribunal de Kaloum .
Fanta Sanoh, âgée d’une quarantaine d’années avait déclaré avoir perdu son mari en 2010 lors d’une manifestation politique. Dans le désespoir, elle affirme avoir agi pour attirer l’attention des autorités guinéennes sur ses conditions de vie jugées « précaires». Selon ce Magistrat, cette dame n’avait pas l’habitude de porter la burqua. « Elle a décidé de porter la burqua pour venir revendiquer », a précisé cette même source.
Le 22 août dernier, elle avait été interpellée par la police pour trouble à l’ordre public. Cette mère de trois enfants réclamait sur une pancarte: "Des innocents guinéens sont en danger: j'ai un message pour la Guinée".
BAH Aissatou
Pour africaguinee.com
Tél. : (00224) 655 31 11 14
Créé le 1 septembre 2016 15:41
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