Guinée: « On pensait être dans un film de guerre », raconte un rapatrié du Soudan
CONAKRY-Ce jeudi 04 mai, les autorités guinéennes ont accueilli la première cohorte de migrants guinéens qui vivaient au Soudan, pays en proie à un conflit entre camps rivaux des services de défense. Parmi eux, des femmes, des enfants. Au nombre de 84, ces Guinéens ont été accueillis aux environs de 22h 30 par une délégation gouvernementale conduite par le ministre secrétaire général de la Présidence de la République.
« Lorsque que le chef de l’Etat a eu l’information que la situation sécuritaire au Soudan se dégradait et que cela mettait en péril l’intégrité physique de nos citoyens résidents dans ce pays, il a instruit le ministre des affaires étrangères, le premier et l’ensemble de ses équipes à prendre toutes les dispositions pour que nos frères, sœurs, fils cousins qui, un moment étaient établis au Soudan puissent revenir chez eux, en Guinée », a confié le Colonel Amara Camara.
Le porte-parole de la présidence affirme que cet acte est conforme à la vision de repositionnement et de refondation que le Président a prôné depuis le 5 septembre 2021.
« Cela voudrait dire que partout dans le monde où le guinéen sera en péril et que son cri de détresse voudrait que l’Etat se mette à disposition pour retourner sur la terre de ses ancêtres, le président mettra tout en œuvre pour que cela soit possible. C’est ce qui a permis aujourd’hui cette vision éclairée, d’user de tous les canaux possibles à travers nos partenaires, la relation diplomatique également avec l’action très franche et collaborative de nos équipes hors du pays notamment en Égypte et au Soudan pour permettre le rapatriement de ces 84 de nos compatriotes qui vont retrouver leurs familles.
Il me charge également de dire à nos frères et sœurs que toutes les dispositions sont prises pour faciliter leur intégration ici et que l’Etat sera présent non seulement pour eux mais aussi pour d’autres Guinéens partout dans le monde. C’est le sens de la refondation qu’il a prônée depuis le 5 septembre« , a-t-il expliqué.
Dr Morissanda Kouyaté qui a coordonné les opérations de rapatriement a souligné l’implication personnelle du Chef de l’Etat, qui a permis, à ces guinéens de retourner au bercail.
» Le président nous a demandé de faire de votre transfert ici une priorité absolue. Nous ne rappellerons pas tout ce qui s’est passé. Mais nous pouvons dire, de bout en bout, depuis votre regroupement à Khartoum, jusqu’à votre transport dans les bus jusqu’en Égypte, à Assouan et jusqu’à ce soir à Conakry, tout a été pris en charge 100% par le colonel Mamadi Doumbouya, président de la transition.
Nous pouvons saluer nos partenaires mais le président a dit que lorsqu’il s’agit de la souveraineté de l’Etat guinéen, c’est d’abord l’Etat guinéen. Vous êtes 84 Guinéens, nous sommes très heureux de vous accueillir ici. Il y a un signe important, vous avez vu les balles passer mais aucune ne vous a touchés, le président vous a appelé avec le cœur, la sincérité et l’amour de la Guinée« , a déclaré le ministre affaires étrangères, de l’Intégration africaine et des Guinéens établis à l’étranger.
Ces guinéens sont soulagés d’avoir pu rentrer dans leur pays sains et saufs. Comme le témoigne cet immigré.
» On est vraiment content de l’Etat guinéen particulièrement du chef de l’Etat, Colonel Mamadi Doumbouya. Au Soudan, c’est vraiment chaud. On est sorti d’une catastrophe comme ça. Ils ont gâté le pays, l’aéroport… C’est pourquoi on est vraiment content d’être rentré dans notre pays.
On a voyagé dans le bus pendant 7 jours pour quitter le territoire soudanais. A la frontière avec l’Égypte on a fait quatre jours, à la frontière égyptienne deux jours. C’est ainsi que le chargé d’affaires est venu nous chercher pour nous amener à Assouan », a témoigné cet ancien résident de Khartoum.
» Au Soudan, on pensait qu’on était dans un film de guerre, dans le campus où on habitait, les forces d’interventions rapides (FIR) étaient autour de nous. C’est des bombardements, on était apeurés. Nous remercions l’Etat de nous ramener dans notre pays parce qu’on pensait qu’on était des hommes morts. Mais Dieu merci aujourd’hui nous sommes chez nous, pour cela je remercie le gouvernement, les bailleurs de fonds et toutes ces personnes qui se sont impliqués pour nous sortir de cette misère« , a déclaré Aboubacar Sidiki Cissé, étudiant à l’université internationale d’Afrique. Ces migrants vont passer la nuit dans des hôtels avant de regagner leurs familles respectives.
Siddy Koundara Diallo
Pour Africaguinee.com
Tel: (00224) 664 72 76 28
Créé le 5 mai 2023 09:29Nous vous proposons aussi
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