A Conakry, le Ramadan impose un nouveau mode de vie (reportage…)
CONAKRY-Le mois saint de ramadan, a réussi à métamorphoser les habitudes des citoyens de la capitale guinéenne, Conakry. Que ce soit dans le mode vestimentaire ou dans les relations sociales, tout a été secoué par le vent du mois de ramadan qui a imposé un nouveau mode de vie, a constaté Africaguinee.com.
Des lieux saints qui désemplissent pas…
En effet, le mois de pénitence, a pratiquement tout bouleversé à Conakry. Au niveau des mosquées, depuis, le début du mois saint, l’on constate une ruée de fidèles à toutes les heures de prières. Les dix derniers jours de ce mois, c'est-à-dire la dernière ligne droite, il y a une course effrénée de prières de dévotion. Outre, le traditionnel Nafil (prières surrérogatoires faites pendant la nuit) qui a lieu après la près la prière de 20 heures, les fidèles musulmans ont aussi un nouveau appétit. Puisqu’aussitôt, en milieu de nuit, les fidèles envahissent à nouveau les lieux saints pour faire des prières et des bénédictions et implorer le pardon divin. Certes pour chercher la nuit glorieuse où le coran fut révélé pour la première fois.
Les bruits intempestifs de Mamayas dans les rues de Conakry ont cédé la place aux mélodies de lecture du saint Coran. Les mosquées de Conakry résonnent au même rythme de mélodie. Donnant l’impression parfois pour quelqu’un qui est étranger à ces rites, d’être à la Kaaba, (lieux saint de l’Islam).
Autres changement spectaculaire que le mois de Ramadan a imposé chez les fidèles en Guinée, c’est au niveau de l’usage des téléphones portables. Les sonneries des téléphones sont devenues des récitals coraniques. Si auparavant, quand on appelait quelqu’un, on était accueilli par des son des stars américaines, chez les jeunes, ou par un Sékouba Bambino, chez les frénétiques de la mélodie guinéenne, tout cela cédé la place à des récitals coraniques : Soudayshi, Chourayni, ou Mathroud, tous des grands érudits Saoudiens, sont les nouveaux stars dans les téléphones portables.
Dans la capitale guinéenne, au niveau de la couche juvénile, chez les jeunes filles, par exemple, les habillements sexys, mini jupe et décollectés, bref ces vêtements extravagants ont cédé la place aux habits plus décents.
Chez les garçons, les habillements extravagants (pantalons sous les fesses), ont disparu de la circulation. Les jeunes sont depuis le début de ramadan, plus décents dans leur habillement. Les boubous blancs ont réussi à s’imposer sur les pantalons jeans…
Pourquoi ce brusque changement des vieilles habitudes en un si laps de temps?
Notre reporter est allé à la rencontre de citoyens dans les rues de Conakry. « Nous savons que c’est un mois saint donc, nous sommes obligés de s’habiller correctement. Si nous sommes à jeun c’est la foi ; mais l’habillement aussi est le reflet de la foi. Si ce n’est pas le Ramadan, je suis libre de porte les habits comme je veux. Parfois je suis en tenue africaine ou en européenne. », a lancé Mlle Bayo.
Pour sa part, Mahawa Condé en service au ministère des Finances, si ce n’est pas le mois de Ramadan elle est chaque fois en sexy pour se rendre à son lieu de travail.
« Les filles respectent surtout le mois de carême. Je suis habillée en tenue africaine, si ce n’est pas le mois de Ramadan, je ne porte pas ce genre d’habillement. Comme c’est le mois saint, après onze mois de récréation, c’est le seul mois ont doit s’habiller correctement pour adorer le bon Dieu, c’est normal. Les autres mois, je dois être en sexy pour aller au boulot parce que nos bureaux ne sont pas climatisés. Si tu porte des habits comme ça c’est gênant. En plus, je suis plus resplendissante avec les sexys », a laissé entendre Mlle Condé.
Par contre, Aissatou Lamara Barry, résidente au Etat-Unies a affirmé qu’elle est tout le temps voilée.
« Même si ce n’est pas le Ramadan, je suis voilée parce que j’ai trouvée cela dans ma famille. Les filles qui s’habillent mal c’est leurs choix parce qu’ils n’ont pas vu avec les parents. C’est eux qui doivent apprendre à leurs enfants comment s’habiller ? Et les interdire de sortir à la maison avec certains accoutrements », avance-t-elle.
Certains hommes qualifient cela de déguisement juste pendant le jeun, contrairement à d’autres qui apprécient ce genre d’habillement.
C’est l’avis de, Pépé Loua, qui a fait comprendre que la femme à droit à un respect total dans le mode vestimentaire et cela doit changer pas seulement le mois de carême. ‘’La femme doit s’obéir elle-même. Donc, quand la femme est respectée c’est vraiment génial’’, dit-il.
De son côté, cette mère de famille, Mme Hadja Béavogui Soboye, employée au ministère du commerce est heureuse de l’abandon des habits dépravants.
« A l’heure actuelle, elles ont fait une prise de conscience. Nous les mamans nous sommes vraiment comblées, parce que les filles maintenant ne s’habillent pas en se dépravants. Elles savent qu’il y a un Dieu qui existe, voilà l’essentielle du Ramadan », s’est-elle réjouie.
Pour finir, Mme Béavogui a lancé un appel à l’endroit des filles pour adopter une bonne façon de s’habiller.
‘’ C’est très mauvais de voir une fille habillée de façon extravagante. Nous devons valoriser la tenue africaine. Je conseille à toutes mes filles de bien s’habiller’’, invite-t-elle.
Pendant ce mois, les croyants s'abstiennent de boire, de manger, de fumer et d'avoir des relations sexuelles, du lever jusqu'au coucher du soleil. Le ramadan dure 29 ou 30 jours.
BAH Aïssatou & Diallo Boubacar1
Pour Africaguinee.com
Tél : (+224) 655 31 11 14
Créé le 23 juillet 2014 12:26Nous vous proposons aussi
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