Conakry: de « graves accusations » contre des gendarmes postés à Bambéto…

CONAKRY-Des gendarmes postés à Bambéto, l’un des endroits chauds de la capitale pendant les manifestations, sont accusés d’un "crime" très gave. Le lundi 19 février 2018, le jour même où le gendarme Chérif Soumah Yansané a été tué, un autre crime s’est produit à Bambéto. Des gendarmes postés dans cette zone sont accusés d’avoir largués des bombes de gaz lacrymogène dans le domicile d’une famille, occasionnant la mort-subite d’une vielle très âgée soufrant d’une hypertension.
Ils m’ont arraché ma mère…
La vielle Adama Sira Bah, septuagénaire a succombé le lundi 19 février dernier après avoir inhalé la fumée des gaz lacrymogènes jetés intentionnellement devant leur domicile par un groupe de gendarmes. La tristesse se lisait sur le visage de madame Aissatou Diallo, la fille de la défunte, quand nous l’avons interrogé ce mercredi. Elle explique les circonstances dans lesquelles le drame s’est produit.
« C’est aux environs de 11 heures dans la journée du lundi que des gendarmes sont venus jeter deux gaz lacrymogènes devant la porte en lançant aussi des cailloux dans notre concession. J’étais au salon avec ma mère alitée. Je suis sortie en les suppliants d’arrêter. Ils ont refusé en disant que ce n’est pas eux qui nous disent de mettre au monde des enfants qui vont manifester dans la rue. Ils ont cogné la porte avec des cailloux, ma maman a sursauté alors qu’elle avait la tension. Le gaz a envahi la maison. C’est ainsi ma mère a commencé à suffoquer. J’ai appelé aux secours les gens sont venus voir que son état de sa santé s’était aggravé. Quelques heures après elle était morte. Chaque fois on nous agresse ici lors des manifestations, on a plusieurs fois renversés nos marmites qui était sur le feu », fustige Dame Aissatou.
Lamarana Bah accuse ces agents de sécurité d’avoir tué sa grand-mère Adama Sira Bah. Le petit-fils de la défunte ne décolère depuis le décès tragique de sa grand-mère qu’il appelait affectueusement ‘’mère’’.
« Des gendarmes m’ont arraché ma mère. Je ressens de la tristesse. Ce jour-là (lundi 19 février), j’ai entendu un coup de feu. Les gendarmes étaient en train de pourchasser des jeunes manifestants comme vous venez de constater toute suite. Comme ils n’ont pas réussi à les prendre, ils sont venus s’attaquer à notre maison avec des gaz lacrymogènes. Ma grand-mère alitée à l’intérieur souffrait d’une hypertension artérielle. Quand ils ont jeté le gaz lacrymogène, elle a cessé de bouger. Ma maman et moi avions demandé de nous aider à l’évacuer. On l’a pris pour la faire sortir. Je l’ai entendu appeler le nom du prophète une fois et la deuxième elle a respiré et c’était fini. Toute la famille a commencé de pleurer je ne pouvais rien faire. Je suis allé appeler mon papa et il est venu voir. C’est un imam, il est ressorti en pleurant. C’est là que j’ai compris que ma grand-mère était décédée », s’alarme Lamarana Diallo.
Ce petit-fils d’Adama Sira Bah qui réclame justice n’exclue pas de porter plainte. « Ce décès là on ne va pas le pardonner. Même si on ne porte pas plainte je ne pourrais jamais oublier ça. Ma grand-mère représentait tout pour moi et elle m’aimait beaucoup », témoigne-t-il.
BAH Aissatou
Pour africaguinee.com
Tél : (00224) 655 31 11 14
Créé le 22 février 2018 13:32Nous vous proposons aussi
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