Conakry : Comment se prépare la fête de Tabaski ?
CONAKRY-Malgré la présence du virus Ebola dans le pays, les préparatifs de la fête de Tabaski ou encore fête du mouton vont bon train à Conakry. Au marché de Madina, si les clients se plaignent de la cherté des prix, par contre les marchants déplorent à leur tour la forte baisse des achats ; a constaté Africaguinee.com
Le plus grand marché du pays, Madina situé dans la commune de Matam est inondé de monde de tout âge. Hommes, femmes et enfants sont venus, soit pour s’offrir une tenue de fête ou encore faire les dernières courses. Mais à cause de la cherté des prix, peu de gens rentrent avec la joie au cœur.
Mamadou Alpha Bah, client : « je suis venu pour acheter la tenue de fête. Mes parents m’ont donné 100 000 fg, mais les prix marché sont très chers. Je veux acheter un pantalon, une chemise et une paire de chaussure. J’ai acheté le pantalon à 70 000 fg, pour la chaussure on me dit que c’est à 100 000fg alors que tout mon argent n’est que ce montant. Je n’ai pas acheté la chemise. Je suis très inquiet. J’ai fais le tour du marché. Avant les pantalons friperies étaient à 30 000fg, les choses sont devenues plus chères alors qu’il y’a pas d’argent. J’achetais les chemises à 20 000fg avant, mais aujourd’hui on me dit 30 000fg à 35 000fg ; » s’inquiet t-il.
Du côté des marchands, on se plaint de la rareté de la clientèle. Interrogé par notre reporter, Moussa condé vendeur explique :
« Cette fête est très différente des fêtes de Tabaski précédentes. Au paravent à l’approche des fêtes, je pouvais vendre jusqu’à 20 complets par jours. Mais actuellement si je vends trois à 4 complets le jour là j’aurai beaucoup vendu. Les autres jours qui ne sont pas à l’approche de la fête, par fois toute une journée je ne peux rien vendre. Les choses ont vraiment changé. Actuellement je viens au marché pour ne pas rester à la maison sans aucune occupation », se plaint ce jeune vendeur.
Abdoul Rahime Diallo raconte pour sa part qu’il voit beaucoup de personnes en longueur de journée mais il n’a y a pas d’achat.
‘’Les clients viennent demander les prix puis ils passent. Seuls quelques uns qui achètent. Quand tu leur dis le prix , ils vont te demander de diminuer jusqu’à un prix auquel toi-même tu n’as pas acheté la marchandise. Tout le monde pleure qu’ il n’y a pas d’argent. Avant, à l’approche des fêtes on pouvait vendre plusieurs paires de chaussures. Mais maintenant, je peux recevoir plusieurs clients qui viennent juste pour discuter le prix. Personne n’achète. Une chaussure que tu vends à 50 000 fg pour un intérêt de 5 000 fg. Actuellement je vends juste une à deux paires par jour »
Binta vendeuse de perruques déclare que depuis une semaine, elle n’a vendu qu’une seule perruque. ‘’Les clients viennent massivement pour demander mais ils n’achètent pas. Vraiment cette fête est très naze. Tout le monde pleure qu’il n’ y a pas d’argent. Les clients discutent sur le prix. Je vends les longues perruques à 70 000fg ou 80 000fg pour avoir our 5000 fg d’intérêt. Quand les clients qui viennent demandent à ce que je leur revends à 50 000fg ou 40 000fg. C’est vraiment difficile », se lamente-t-elle.
Par contre, au niveau des ateliers de couture et les salons de coiffures, l’on enregistre une hausse de la recette journalière.
Hawa Barry, coutrière: « pendant cette période de l’approche des fêtes je reçois plus de clients qu’aux autres jours. Aujourd’hui par exemple, j’ai eu plus de 10 clients. D’autres veulent faire la broderie, certains juste les modèles simples. Je passe actuellement les nuits à l’atelier pour coudre. Mais malheureusement si tu dis le prix à un client, il commence à pleurer sur toi en disant qu’il n’y a pas d’argent alors que le model qu’il a choisi consomme assez de matériels. Par fois je peux coudre un complet à 100 000 ou 150 000fg jusqu’à deux jours pour 10 000fg ou 15 000 fg d’intérêt. Ils ne payent pas du tout le prix normal et ils demandent des modèles complexes. Le seul avantage est que c’est plusieurs clients qui viennent donc l’intérêt se multiplie », déclare cette gérante d’un atelier de couture.
Au niveau des salons de coiffure, le constat est presque le même. Mariama Diallo nous explique qu’elle reçoit assez de clients pendant cette période : « nous avons assez de clients pendant cette période. La plupart de mes clientes mettent les tissages. Peu d’entre elles se tressent les mèches. Parce que cela prend beaucoup plus de temps. Les prix varient selon le modèle, coupé ou long. Nous tissons la tête à 20 000fg jusqu’à 30 000 fg. Ce sont les coupes qui sont généralement plus chères. Quand les clientes viennent elles négocient jusqu’à ce qu’on tombe d’accord’’, dit-elle ajoutant qu’au moment des fêtes, toutes les filles se rendent belles mais aucune d’entre elles ne paye le prix normal".
Un reportage de Fatoumata Keïta
Pour Africaguinee.com
Tel : (+224) 655 31 11 15
Créé le 3 octobre 2014 17:56
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