Conakry : A la rencontre de Aïssatou Sow, conductrice de tricycle « bonbonna »…
CONAKRY- C’est une jeune dame qui a décidé de prendre son destin des deux mains. Aïssatou Sow, c’est son nom. Contrairement à d’autres filles de son âge qui optent pour la couture ou la coiffure pour joindre les bouts, elle a choisi un métier souvent réservé aux hommes. Elle conduit à Conakry, un tricycle, connu dans le langage populaire « bonbonna ». C’est un moyen de transport en commun très prisé dans certains axes routiers de la capitale guinéenne. Africaguinee.com est allé à sa rencontre.
Cosa, nous sommes vendredi 04 août ! Aissatou apprête son tricycle. La jeune conductrice vit encore chez ses parents. Il est 7 heures 00, Aïssatou Sow sort pour rejoindre son trajet habituel. Elle fait la navette entre Lambanyi et Madina marché. Nous décidons de monter à bord de son tricycle, c’est là qu’elle nous explique son quotidien.
« J’ai pratiqué beaucoup d’autres métiers avant que je n’opte pour le transport urbain. C’est après d’amères expériences que j’ai décidé d’apprendre la conduite la moto tricycle. Il m’a fallu trois mois d’apprentissage avant que je n’aie la maitrise. Par la suite, mon maitre m’a donné sa moto tricycle pour que je travaille pour lui en versant des recettes. C’est comme ça que j’ai commencé cette activité. Malheureusement quelque temps après, il est venu récupérer le tricycle pour le vendre alors que je commençais juste à me familiariser aux clients.
Dieu aidant, quelqu’un d’autre est venu me donner ce tricycle dans lequel vous m’avez trouvé. Depuis quelques mois je travaille avec cet engin. Maintenant, chaque jour, je me réveille à 7 heures pour aller à Lambanyi où je prends les passagers pour partir à Madina. Bref, je fais la navette entre Lambanyi et Madina marché. Des fois, je rentre à 19 heures et s’il y a l’embouteillage, je rentre à 20 heures pour reprendre le travail le lendemain. Grâce à ce travail je gagne petit à petit ma vie. C’est pourquoi je profite d’ailleurs pour dire autres femmes et filles de faire un métier parce que les hommes aiment les femmes qui se battent. Je suis fière de faire ce travail, ma famille me soutient beaucoup et j’aime beaucoup aussi ce métier », déclare-t-elle le volant en main.
Tout n’est pas rose dans la pratique du métier de conductrice de tricycle. Aissatou Sow décrit les difficultés qu’elles rencontrent.
« Dans ce travail, comme dans tous les autres boulots, il y a des difficultés. En ce qui me concerne, c’est surtout entre les usagers et moi. Mais, la plus grande difficulté c’est entre les policiers et moi. Mais je prends mon courage. Je fais tout ça là pour aider ma famille. Mais comme je l’ai dit, ce tricycle appartient à quelqu’un. Il peut le récupérer à tout moment. C’est pour cette raison que je profité de cet entretien pour lancer un appel au président de la transition le colonel Mamady Doumbouya et aux bonnes volontés de m’aider à avoir ma propre moto tricycle pour mieux m’en sortir », lance-t-elle avec un grand espoir.
Mamadou Yaya Bah
Pour Africaguinee.com
Créé le 5 août 2023 17:46Nous vous proposons aussi
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