Comment « dénouer » la crise? Les religieux face à l’histoire…

CONAKRY-Cette fois sera-t-elle la bonne ? Peut-être ! Après des mois de débats de sourds, les leaders religieux ont réussi à mettre autour de la table ce lundi 13 mars 2023, les forces vives de Guinée et le Gouvernement de transition, dirigé par le Premier ministre, Dr Bernard Goumou.


Les débats de fond autour des points de discorde n’ont certes pas été abordés, mais cette rencontre a le mérite d’avoir permis aux protagonistes de la crise politique d’être face à face et de se dire certaines « vérités ». Le pari était loin d’être gagné d’avance. Tellement que les points de friction sont nombreux et les positions semblaient tranchées dans les deux camps.

Le rendez-vous de ce lundi 13 mars 2023 a été présidé par le grand imam, Elhadj Mamadou Saliou Camara qui assure la médiation avec d’autres prélats respectés du pays.

Aliou Condé, un doyen habitué par ce type de négociations, a pris la parole au nom des forces vives. Dès l’entame, confie une source ayant pris part à la rencontre, le secrétaire général de l’UFDG n’est pas passé par mille chemins. « Il a dit au Premier ministre, que les membres des forces vives étaient déjà blessés. Pendant qu’on essaie de soigner cette blessure, on vient aggraver la plaie avec une autre », confie notre interlocuteur.

Il a égrené des exemples, selon notre source. C’est notamment le cas des leaders politiques qui sont placés sous contrôle judiciaire depuis fin octobre, d’autres sont incarcérés et dernier cas en date, Abdoul Sacko.

« On leur a dit qu’il y a des choses négociables par contre, d’autres ne le sont pas. Avant tout dialogue, il faut des actes forts. Parlant de ces préalables, il y a la libération des détenus politiques, tels que Foniké Mengue, Ibrahima Diallo et consorts. A cela s’ajoute maintenant le cas Abdoul Sacko. Donc, avant toute négociation, il faut lever ces préalables », précise cet acteur qui a pris part à la rencontre.

Après cet exposé, soutient notre informateur, « le premier ministre a indiqué avoir pris note de nos préalables et a promis de les analyser. Ensuite, nous faire un retour le plus rapidement que possible ».

Comment démêler l’inextricable écheveau ?

Un acteur clef des forces vives nuance. « Il ne faut pas chercher la solution très loin. La balle est désormais dans le camp du Premier ministre et du CNRD. Nous avons décliné nos préalables. Les religieux aussi en tant qu’arbitres, doivent pouvoir siffler hors-jeu ou pénalty quand c’est nécessaire ».

Le Gouvernement qui avait sollicité l’implication des religieux n’a pas encore réagi sur ce premier round. Toutefois, chez les religieux, on estime qu’il fallait poser les préalables sur la table. « Pour tout bon dialogue, pour toute bonne négociation, il faut des préalables. Pour le moment, nous sommes à cette phase. Quand nous aurons toutes les données, nous allons revenir. Mais pour le moment nous avons seulement donné l’introduction… », a confié Monseigneur Jacques Boston.

A suivre…

Ahmed Tounkara

Pour Africaguinee.com

Créé le 13 mars 2023 22:06

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