Coléah : expulsée de sa maison, une famille barre la voie publique…
CONAKRY-Les faits se passent de commentaires ! Expulsés par des gendarmes de leur maison sise au quartier Coléah, des membres d’une famille n’ont pas trouvé mieux que de barricader la voie publique par leurs bagages. Un conflit domanial en est la cause.
Dans cette famille, certains de ses membres auraient revendu la concession à un libanais sans le consentement d’un autre groupe qui refuse de quitter la maison commune. Ce matin des gendarmes sont venus les expulser manu militari de la maison. Pour protester, ils ont barré la route du Niger avec leurs bagages, paralysant la circulation.
Selon Aissata Baga Camara, membre de la famille, ce sont des gendarmes venus sur instruction d’un huissier, qui ont expulsé ses parents très tôt ce vendredi 19 novembre 2021. Chose qu’elle dénonce.
« C'est une de mes cousines qui m'a informée. J’ai quitté Nongo pour venir constater. A mon arrivée, j’ai trouvé qu'ils ont jeté les bagages de nos parents dehors. On a cherché à comprendre. Les gendarmes nous ont dit que ce sont des huissiers qui sont venus leur dire de faire sortir leurs bagages. Ils nous ont dit qu'ils ont reçu l'ordre et qu'ils sont obligés de l'exécuter comme c'est la loi », dénonce-t-elle.
Elle accuse un libanais d’avoir racheter la concession familiale alors que tous les membres ne sont pas d’accord sur la vente. Aissata Baga Camara s’interroge : « comment peut-on acheter une maison commune s’il y a une partie qui n’est pas d'accord ? C'est inadmissible et inacceptable.
C'est pendant la prière de l'aube que nos parents ont été sommés de quitter. Ils ont jeté tous les bagages dehors. Or, nos mamans ne sont pas d’accord avec cette vente. Elles n'ont même pas signé. Elles ont tous les papiers » a ajouté Aissata Baga Camara.
Sirah Soumah membre de la famille désapprouve la vente. Elle pointe du doigt un libanais nommé Saaref d’être à l’origine de leur malheur et fustige la brutalité subie par ses parents.
« C'est Saaref qui veut nous expulser. Ils sont venus à 6h du matin alors que nous étions encore couchés, ils nous ont fait sortir de la maison ainsi que ceux qui priaient dans la mosquée. Des gendarmes ont fait sortir nos bagages en disant que c'est un Libanais qui a obtenu un bail par l'intermédiaire de bandits qui veulent nous exproprier de nos biens. Ma maman malade a piqué crise.
Certains de nos biens ont été volés, certains de nos frères qui s’opposent à la vente sont en prison. Jusqu'à présent ils sont détenus alors que cette concession appartient à nos parents qui étaient quatre, deux hommes et deux femmes. Ils ont embarqué nos frères pour une destination inconnue. Ils n’ont envoyé qu’un seul préavis pour nous dire de libérer. On a tous les dossiers » explique-t-elle.
Siddy Koundara Diallo
Pour Africaguinee.com
Créé le 19 novembre 2021 12:19
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