Charles Fall, député américain: » mon message à l’endroit des guinéens… «
CONARY- Charles Dialor Fall un Afro-américain d'origine guinéenne a été élu député à la chambre des représentants de l’Etat de NEW-YORK aux Etats-Unis. A l’âge de 29 ans, ce jeune va siéger au Parlement l'Assemblée locale de l'île Staten Island, une banlieue de New-York. En séjour à Conakry, Africaguinee.com l’a rencontré. Charles Fall est le premier musulman afro-américain d’origine guinéenne à occuper la fonction de député provincial de cette ville. Avec lui, nous avons évoqué dans cette interview, son parcours, ses projets pour la Guinée et surtout son message à l’endroit de la jeunesse guinéenne. Lisez !!!
AFRICAGUINEE.COM : Quel est le but de votre séjour en Guinée ?
CHARLES DIALOR FALL : C’est toujours magnifique de se retrouver dans son pays d’origine. Ça fait plaisir, je suis très content de revoir la famille. Donc ma visite ici est d’abord familiale, une visite de remerciement et de bénédiction. J’ai été plébiscité durant les élections au cours desquelles j’ai vu une émulation au sein de la communauté guinéenne, africaine. Tout le monde s’est mis à ma disposition pour essayer de faire le maximum afin de me soutenir physiquement, matériellement et spirituellement. Il y a eu beaucoup de prières et de bénédictions de part et d’autre. Etant de conscient de ça, j’ai décidé de venir voir la famille, les parents, le peuple de Guinée et remercier tout le monde.
Vous êtes élus jeunes au parlement de l’Etat de New-York dans la commune de Staten Island. Qu’est-ce qui a joué en votre faveur ?
On a gagné parce que tout simplement nous connaissons les réalités de notre communauté. Nous connaissons leurs problèmes, leurs soucis, leurs difficultés. Elle avait besoin d’une nouvelle génération, d’un nouveau leadership pour donner un nouveau dynamisme pouvant régler les problèmes de la communauté. Je crois que les gens ont eu aussi confiance en moi à cause de mon expérience. J’ai travaillé pour le gouvernement de la ville de New-York, pour le maire de New-York et aussi en tant que chef d’une agence de la ville. Voyant mon parcours, les électeurs ont eu confiance en moi pour m’élire.
Il faut aussi signaler que j’avais une équipe de campagne très dynamique qui est partie à la rencontre des populations, connaître leurs besoins et leur expliquer mon projet. Mon équipe a fait du porte-à-porte, on est allé dans les églises, dans les mosquées, dans les bureaux, dans les rues partout convaincre les gens. C’est au bout de ce travail ardu qu’ils m’ont élu.
Contrairement à mes challengers, j’ai été très sincère et très franc avec mes électeurs parce que je connais leurs problèmes. Mais je leur ai dit la vérité. Je leur ai dit que je serai le guerrier pour eux afin de pouvoir décrocher les fonds nécessaires au niveau du Gouvernement fédéral pour résoudre leurs problèmes. J’ai été très sincère avec la communauté.
Le fait que vous soyez issus d’une famille immigrée noire a-t-il été un obstacle ou un atout pour vous ?
J’étais tout à fait préparé à répondre à ce genre de question durant ma campagne, mais Dieu merci elle ne s’est jamais posée. Les électeurs ne considèrent pas la couleur de la peau ou encore les origines. Les électeurs ont regardé le background, le programme, les qualités et surtout ce que je peux apporter à l’amélioration de leur condition de vie.
Beaucoup d’immigrés guinéens vivent dans la clandestinité aux Etats-Unis notamment à New-York. Avez-vous un programme pour eux afin de favoriser la régularisation de leur situation ?
C’est à un niveau fédéral que cette question se règle. Je connais très bien cette réalité. Mais j’ai un plan de travail sur ça. Dans mon équipe, j’ai un ami qui été élu au niveau fédéral. C’est un congres-man. J’ai un plan de travail avec lui concernant ce genre de chose. Mais il faut préciser que l’immigration aux USA est contrôlée par le Gouvernement fédéral. En ce qui concerne l’Etat de New-York, dans mon groupe, j’ai des gens avec lesquels je travaille sur ces questions. Il y a par exemple un plan pour contrecarrer la volonté du président Trump d’annuler le Dream-act. Nous verrons au niveau de l’Etat de New-York ceux qui n’ont pas des autorisations de travail, nous les aiderons à avoir une identification qui leur permettrait de vivre dans l’Etat de New-York.
Avez-vous des projets dans le futur que vous entendez développer en Guinée pour venir en aide à la jeunesse, aux enfants, aux couches vulnérables ?
Cette visite s’inscrit aussi dans ce cadre. Je suis venu toucher du doigt les réalités du pays que je ne connaissais pas avant. Ça m’ouvre les yeux et l’esprit sur beaucoup de choses. Après je verrai à mon niveau quelle est la solution que je pourrai apporter. J’ai pris contact avec des gens qui ont des fondations, avec des jeunes leaders, nous avons échangé. Ça m’aide à emmagasiner globalement quelques idées de la situation. Ensuite développer une aide en faveur du pays.
Quelle opinion avez-vous de la situation politique de la Guinée ?
En réalité, je ne connais pas vraiment la situation politique du pays. Peut-être qu’à partir de l’instant je vais l’observer. Parce que certainement je vais voir certains politiciens, je vais les écouter et les cadrer aussi sur comment gérer cette situation. J’ai déjà rencontré beaucoup d’officiels du Gouvernement, j’ai aussi des rendez-vous avec des officiels de l’opposition. Je vais les écouter. C’est normal dans tout pays qu’il y ait une opposition. Mais ce qui est important c’est le peuple. Quelque soit vos différences, vous devez voir l’intérêt de ce peuple et satisfaire ses besoins.
Quel est votre message à l’endroit de la jeunesse guinéenne ?
Le plus grand conseil que je vais livrer à la jeunesse guinéenne, c’est d’abord de travailler dur, croire en ce qu’elle veut accomplir comme rêve. Lors d’une de mes visites dans une université de la place, j’ai eu à dire que c’est seulement par le travail que la jeunesse peut se libérer, anoblir ses projets. Il est évident aussi que ça ne se gagne pas facilement, mais il ne faut jamais lâcher, il faut redoubler d’efforts pour pouvoir réussir.
Votre dernier message ?
Merci beaucoup de cette opportunité. Ça été un grand plaisir. Je me rends compte que la Guinée a pleins de jeunes épris de talents. J’encourage cette jeunesse de ne jamais se décourager devant n’importe quel obstacle. Avec la volonté et le travail, c’est possible d’y arriver. Je peux être un exemple, un modèle pour cette jeunesse. Il faut beaucoup de patience, il faut travailler dur et surtout écouter les conseils des parents. Ça prend du temps, mais ce qui est clair, à la fin ça se paie, vous y arriverez.
Interview réalisée par Diallo Boubacar 1
Pour Africaguinee.com
Tel : (00224) 655 311 112
Créé le 24 décembre 2018 20:37Nous vous proposons aussi
TAGS
étiquettes: immigration aux Etats- Unis, Interviews