Casses de Kaporo-rail : deux ans après les faits, où en est l’action judiciaire?
CONAKRY-Il y a deux ans, -le 25 février 2019 précisément-, débutait une opération de déguerpissement de grandes envergures à Conakry. Des quartiers entiers -Kaporo rails, Kipé 2 et Dimess-, ont été démolis.
Selon le rapport des victimes, cette vaste opération de déguerpissement dans la commune de Ratoma a abouti à la destruction de 1.769 bâtiments. 1. 204 familles (19 219 personnes) ont été impactées par cette opération.
Déboutées par la justice guinéenne, le collectif des victimes a saisi la Cour de justice de la Cedeao basée à Abuja au Nigeria. La saisine vise à condamner l'Etat guinéen. Où en est cette action judiciaire ?
«Nous avons sollicité un transport judiciaire pour que les juges viennent voir de leurs propres yeux, constater les dégâts. La première demande que nous avions formulée, une décision devait tomber, mais cela a coïncidé au 3e mandat. Les juges qui devaient statuer sur la demande ont été informés qu'ils ne pouvaient pas bénéficier d'une sécurité optimale pour qu'ils viennent constater. Cette demande est restée pendante.
Nous avons également formulé une demande où nous avons cité à comparaître en qualité de témoin, le Président de la République. Vous le savez, sur les ondes de la RTG en 2016, il a formellement affirmé que les habitants de Kaporo Rails sont les propriétaires de leurs biens. Que ceux qui avaient été déguerpis en 97 et 98, l'ont été injustement et que pendant son règne, si l'Etat doit exproprier un bien, il indemnisera le propriétaire préalablement », a expliqué l’avocat Me Yaya Dramé rassurant que “l’audience pourrait être fixée incessamment" en attendant le transport judiciaire de la Cour de la Cedeao à Conakry.
L’avocat a aussi évoqué l’implication du ministre Ibrahima Kourouma dans ces opérations de déguerpissement de grandes envergures. «Si les victimes d’aujourd’hui n’ont pas la possibilité de déposer une plainte pour abus d’autorité, voix de fait contre l’actuel ministre de l’Habitat, sachez qu’il est toujours poursuivable, quand il ne sera plus ministre. Aujourd’hui, il n’est justiciable que devant la haute Cour de justice, parce qu’il est ministre. Il bénéficie de ce qu’on appelle une immunité partielle», explique Me Yaya.
Abdoul Malick Diallo
Pour Africaguinee.com
Tel : (00224) 669 91 93 06
Créé le 28 mars 2021 13:50Nous vous proposons aussi
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