Cas Foniké et Cie : « C’est Charles Wright qui téléguide la justice… », selon Koundouno

Sékou Koundouno

CONAKRY-« Il n’y a pas de détenus politiques en Guinée. Nous n’en avons pas et nous n’en n’aurons pas », déclarait vendredi 5 mai, le ministre de la justice, en réaction à ceux qui considèrent Foniké Mengué, Ibrahima Diallo et Billo Bah comme prisonniers politique de la transition.


Du berger à la bergère, le responsable des stratégies et planification du FNDC (dissous), a répliqué. Selon Sékou Koundouno, « en affirmant devant l’opinion, avec une méconnaissance notoire des standards internationaux qu’il n’y a pas de détenus politiques en Guinée », le garde des sceaux, ministre de la justice et des Droits de l’Homme Alphonse Charles Wright « se moque visiblement des Guinéens et montre son vrai visage d’un homme prêt à tout, même au pire pour sauver l’image de la junte en déconfiture en matière de liberté et de respect de droit de l’homme ».

Poursuivant ses diatribes,  l’activiste soutient que Charles Wright cherche à convaincre l’opinion sur l’indépendance de la justice à travers les magistrats, dans le traitement des dossiers des détenus politiques et d’opinion que sont Foniké Menguè, Ibrahima Diallo, Billo Hadjass Bah et Compagnie.

Or, selon Sékou Koundouno, ces derniers savent qu’ils « ne sont pas et n’ont jamais été libres dans le traitement de ces dossiers ».

« L’une des preuves les plus éloquentes de l’assujettissement des magistrats au pouvoir exécutif est la multiplicité des communications du ministre de la Justice sur des dossiers pendants devant les cours et tribunaux », a réagi Sékou Koundouno, ce samedi 06 mai 2023.

Il ajoute que « dans les pays respectueux de la séparation des pouvoirs, on ne peut pas voir un ministre fut-il de la justice se prononcer autant sur des questions qui relèvent des parquetiers ».

« Autre preuve de l’absence totale d’indépendance des juges dans la conduite de ces procédures, c’est au dictateur Mamadi Doumbouya que tout le monde demande la libération des détenus politiques. Malheureusement, cela ne gêne ni le régime de la nébuleuse CNRD ni les magistrats eux-mêmes. Cela signifie tout simplement que les magistrats n’ont aucune maîtrise de ces procédures. Tout leur est imposé, tout leur est dicté », déplore Sékou Koundouno.

Pour lui, l’absence d’indépendance de la justice est allée si loin dans l’examen de ces dossiers qu’il faille attendre l’arrivée du ministre supposé de la justice et des droits de l’Homme pour traiter cette question.

« Si Charles Wright se souciait de la prétendue refondation et de l’indépendance de la justice, il n’allait même pas donner l’impression qu’il a la mainmise sur un dossier judiciaire même si l’on est conscient des pressions qu’il exerce sur les magistrats en n’hésitant même pas à les appeler directement au téléphone quelque fois, selon des témoignages anonymes par les concernés eux-mêmes. Mais que le monde entier réalise qu’en Guinée, c’est Charles Wright qui téléguide la justice, l’indiffère totalement », charge Sékou Koundouno.

Dans le cas Foniké Mengué, Ibrahima Diallo et Billo Bah, au fond, ce sont les magistrats en charge de ces dossiers qui n’ont pas été à la hauteur de la mission attendue d’un magistrat, selon le responsable des stratégies et planification du FNDC (dissous).

« Les magistrats ont failli à leur mission ; ils ont trahi leur serment. Le discours de Charles Wright n’y change absolument rien », regrette Sékou Koundouno.

Siddy Koundara Diallo

Pour Africaguinee.com

Tel : (00224) 664 72 76 28

Créé le 7 mai 2023 13:40

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