Cas du Burkina : Qu’en pense l’opposition guinéenne ?

Aboubacar Sylla, porte-parole de l'opposition guinéenne

CONAKRY- L’opposition guinéenne compte-t-elle s’inspirer du cas Burkinabé pour accentuer sa pression sur le pouvoir du président Alpha Condé ? Le leader de l’Union des Forces du Changement, Aboubacar Sylla s’est exprimé sur les derniers évènements survenus au Burkina Faso où Blaise Compaoré a été contraint à la démission la semaine dernière.


Nous vous livrons l’intégralité de la réaction de l’ancien ministre Aboubacar Sylla qui a été interrogé par notre rédaction…

 

Les évènements du Burkina-Faso doivent constituer une leçon pour tous les gouvernements  et tous les présidents de la République qui veulent tripatouiller les constitutions en Afrique, pour s’éterniser au pouvoir. Donc le peuple Burkinabé a montré que lorsque les populations sont déterminées, et quand les partis politiques et la société civile se mettent ensemble pour  faire valoir les  idéaux de démocratie et de progrès dans un pays, rien ne peut les arrêter. Même un régime qui a fait plus d’un quart de siècle d’implantation, même s’il a eu à infiltrer tous les rouages de l’administration, n’est pas en mesure de les empêcher  à atteindre leur  objectif. Je crois qu’une autre leçon qu’on devrait en tirer, c’est que l’armée Burkinabé, a été très bien inspirée, refusant d’obéir au mot d’ordre, aux consignes de répression, de sorte qu’il n’y a pas  eue de carnage. Si cette armée ne s’était pas sentie républicaine, elle ne serait pas aussi proche de la population.

Est-ce que l’opposition guinéenne dispose d’une force comparable à celle de l’opposition burkinabé ?

Certes, les leaders de l’opposition du Burkina  sont restés soudés. Mais l’opposition  burkinabé est beaucoup  plus faible que l’opposition guinéenne. Pour preuve elle a été laminée par des décennies d’un pouvoir aristocratique. Ce mode de gouvernance très autoritaire n’a pas laissé la place à l’épanouissement de l’opposition. Alors qu’en Guinée, nous avons une  opposition très forte, même si aujourd’hui, elle est traversée par quelques courants qui sont plus dus à des malentendus qu’à des questions de fond. C’est  une opposition qui est forte, et au moment venu qui peut rallier la société civile, et dans ces conditions elle sera parfaitement capable de se faire respecter, et de faire respecter les principes démocratiques. Le Burkina, c’est surtout la société civile qui a mis à bas le régime, et qui a amené le président Compaoré a revenir sur  ses prétentions. Ici l’opposition a réussi quelque chose qui est très rare en Afrique. Elle a réussi à se mettre en ballotage à des élections nationales comme les élections législatives, c’est extrêmement significatif. Ceci dit, c’est devenu un peu compliqué dans la mesure où les populations estiment que  c’est elles qui ont fait tomber ce régime et non l’armée. Il ne s’agit pas d’un coup d’Etat militaire, mais plutôt d’une insurrection populaire. Les sociétés civiles et les partis politiques estiment que c’est eux qui doivent conduire  la transition politique qui doit s’achever par des élections. Il faut le dire quand même la seule institution qui peut prendre en charge dans nos pays africains et qui peut tout de suite sans délai prendre en charge les questions de sécurité, de gouvernance de façon urgente c’est l’armée. Donc s’était normal que l’armée intervienne. Mais à partir du moment où la situation s’est calmée elle doit ouvrir ses bras à toute la société civile et les forces politiques, à se retrouver autour d’une table pour ensemble décider de l’avenir de la transition.

 

Boubacar Loudah Bah

Pour Africaguinee.com

Tél. : (+224) 655 31 11 13

Créé le 3 novembre 2014 16:04

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