Cas Diouldé Diallo : Amara, Béavogui, Abé…et les courriers qui jettent la « lumière » sur l’arrestation de l’ex DG de la SEG

Mamadou Diouldé Diallo, ancien DG de la SEG

CONAKRY- Accusé par la Crief de « détournement présumé de deniers publics, enrichissement illicite, corruption », Mamadou Diouldé Diallo, l’ancien Directeur de la SEG (Société des Eaux de Guinée), croupit en prison depuis une semaine. Comment a-t-il été arrêté ? A-t-il été victime d’un « complot » ? L’ex patron de la SEG voulait-il prendre la fuite au moment de son interpellation ? Au vu de certains éléments qui viennent d’apparaître dans les circonstances ayant conduit à son arrestation (vendredi 11 février) et de son incarcération (dans la nuit du lundi 14 février), ces interrogations valent tout leur pesant d’or.


Africaguinee.com s’est procuré des courriers signés par le ministre Abé Sylla, le Premier ministre Mohamed Béavogui, Colonel Amara Camara, ministre Secrétaire Général à la Présidence. Ces notes jettent la lumière sur les conditions dans lesquelles, l'ex DG de la SEG a voulu voyager sur Dubai quant subitement il a été interpelé à l'aéroport et conduit manu-militari à l'Etat-major. Explications.

Comme la plupart des anciens dirigeants des entités étatiques, Mamadou Diouldé Diallo (actuellement en détention à la maison centrale), a été convoqué par la Crief (cour de répression des infractions économiques) dans le cadre de l’enquête préliminaire sur les dossiers dits de « détournement présumé de deniers publics », pour fournir des explications. Des convocations qu’il a répondues volontiers, apprend-on.

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C’est dans ce contexte, alors que cette procédure était en cours, le ministre de l’Hydraulique, de l’Énergie et des Hydrocarbures l’informa du projet de la mission Gouvernementale devant se rendre aux Emirats Arabes Unis dans le cadre du « Guinea Investement Forum ». Mission à laquelle Diouldé Diallo devait faire partie.

D’après nos informations, « conscient » de la procédure qui était pendante devant la Crief où il a été à maintes reprises convoqué, l’ex DG de la SEG a gentiment décliné à la mission de Dubaï. « Pour le moment, je ne peux pas bouger sinon, ils vont penser que je vais fuir », aurait-il fait savoir à son ministre.

Malgré les réserves exprimées par M. Diallo, d’après nos sources, Abé Sylla a insisté. Ainsi, le ministre de l’Énergie l’Hydraulique et des Hydrocarbures, a émis le 08 février 2022 une « demande d’établissement d’un ordre de mission avec frais » (pour le voyage à Dubaï de Mamadou Diouldé Diallo). Cette demande a été adressée au Premier Ministre Mohamed Béavogui. Lequel, à la date du 10 février 2022, a adressé au ministre Secrétaire Général à la présidence, Colonel Amara Camara le même type de demande en faveur de l’ex DG de la SEG, en joignant le courrier du ministre Abé Sylla « N° 01 81/MEHH/CAB/2022 ». Il précise dans son courrier (consulté par Africaguinee.com) que les dates de départ et de retour sont respectivement envisagées pour le 10 et le 17 février.

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C’est après tous échanges « épistolaires » que le colonel Amara Camara, ministre secrétaire général à la présidence, a signé l’ordre de mission (huit jours d’indemnités + billet aller-retour) en faveur de Mamadou Diouldé Diallo. L’ordre de mission consulté par Africaguinee.com a été émis le 11 février 2022.

D’après nos sources, c’est en voyant l’ordre de mission signé par le ministre secrétaire général à la Présidence, colonel Amara Camara, que M. Diouldé Diallo a finalement donné son accord d’effectuer le voyage. Ayant obtenu cette garantie forte de la part d’un haut responsable du CNRD, il se rend à l’aéroport le vendredi 11 février. Patatras, après avoir fini d’effectuer les formalités, on lui a notifié qu’il n’était pas autorisé à quitter le pays, explique notre informateur.

De là, l’ex DG de la SEG a été embarqué pour être déposé à l’Etat-major Général des armées où on a fait appel à trois fournisseurs de la SEG, ainsi que le directeur financier de la Société M. Kourouma. Après discussions, les agents se seraient rendus compte que ce pourquoi, ils ont arrêté le DG de la SEG, n’était pas ce qu’ils croyaient.

Diouldé a-t-il soudoyé des OPJ de la Crief pour se tirer d’affaires ?

Notre informateur est formel et catégorique. Il n’a déboursé aucun rond. D’après notre source, ce sont les fournisseurs, fatigués du « harcèlement » dont ils faisaient l’objet, qui ont dit que même s’il faut payer de l’argent pour qu’on les laisse en paix, ils étaient prêts.

« Le DG s’est opposé à cette démarche parce qu’il dit ne se reprocher de rien. Les fournisseurs ont donné de l’argent (dont le montant varie entre cent et cent cinquante millions). Ils ont libéré Diouldé qui est rentré chez lui, mais les autres sont restés. Lundi, il a encore été convoqué devant les OPJ de la Crief où il a été entendu par ces derniers. Il a réitéré la même chose, disant qu’il n’a donné aucun franc et qu’il ne se reproche de rien par rapport à sa gestion à la SEG. Lundi, après la lecture du décret de son limogeage à la télé, il a été directement conduit à la maison centrale avec les trois autres », explique notre informateur.

Cette version intervient alors que le procureur Spécial près la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (Crief)Aly Touré, avait indiqué le 15 février dernier, que l’ancien patron de la SEG et le comptable de cette entité étatique sont poursuivis pour un détournement présumé estimé à plus de 3 milliards de francs guinéens. Un montant qui devrait, selon lui, servir à l'achat des matériels et le paiement des loyers de certains agents de la SEG.

Aly Touré précisait en outre qu’après examen et analyse des procès-verbaux, son parquet a requis l'ouverture d'une information judiciaire devant la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières. « M. Mamadou Diouldé Diallo et Ousmane Kourouma ont tous ont été auditionnés par les magistrats instructeurs… et ont été placés sous mandat de dépôt pour des faits de détournement de deniers publics, enrichissement illicite, corruption. »Dossier à suivre…

Ci-dessous les courriers du ministre Abé Sylla, du Premier ministre Mohamed Béavogui et l’ordre de mission établi par le colonel Amara Camara.

Africaguinee.com

Créé le 21 février 2022 14:36

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