Buhari, Issoufou, Ado : ‘’Ces messieurs n’ont pas de leçons de démocratie à nous enseigner’’
CONAKRY-Comment le camp du président Alpha Condé réagit-il face au report de la mission des Chefs d'Etat de la CEDEAO ? Alors que les spéculations vont bon train, Amadou Damaro Camara a voulu être tranchant : ces Chefs d’Etat n’ont aucune leçon de démocratie à enseigner au Président Alpha Condé. Interview.
AFRICAGUINEE.COM : Comment réagissez-vous face à l’annulation de la mission des Chefs d’Etat la CEDEAO qui était attendue ce mardi 17 mars à Conakry ?
AMADOU DAMARO CAMARA : J’avoue que je ne connais pas les raisons de l’annulation de cette mission. J’apprends que c’est à cause du Coronavirus qu’ils auraient reporté leur voyage. Mais ce je sais, c’est que Mahamadou Issoufou a vraiment des problèmes à régler chez lui à propos d’une corruption de large échelle de l’argent de la communauté internationale pour soutenir la guerre contre les djahadistes que son gouvernement aurait détourné. Il y a des émeutes au pays et le marché central serait en feu.
Mais au-delà de l’annulation de cette mission, moi je n’avais absolument aucune inquiétude. Je me suis prononcé en disant que n’importe quelle annulation ou proposition de report des législatives, le RPG allait protester avec véhémence et s’opposer avec véhémence. Parce que tout simplement, nous ne croyons pas que ces messieurs ont des leçons de démocratie à enseigner au Pr Alpha Condé ou aux guinéens.
Premièrement, Issoufou a son principal opposant en prison. Mieux, il vient de féliciter Faure Gnassimgbé pour son quatrième mandat avec 72% des suffrages. Alassane Ouattara a ses éventuels opposants soit en prison, soit en exil. Il désigne son premier ministre en créant toutes les conditions de son élection. Au lieu de dire modestement qu’il laisse le soin au peuple ivoirien de choisir son remplaçant, il dit qu’il procède à un transfert de pouvoir à une nouvelle génération. C’est clair. Franchement nous n’avions, nous n’avons et nous n’aurons absolument aucun besoin de leçon de démocratie de la part de qui que ce soit. Même pas de la part de ceux qui sont annoncés en Guinée.
Voulez-vous dire alors que le parti au pouvoir ne se plierait pas sous le diktat de la CEDEAO ?
Absolument non ! Non seulement de la CEDEAO, mais de n’importe quelle organisation régionale ou internationale ou de n’importe quel autre pays quel qu’en soit sa puissance. Nous respectons tout le monde, mais nous respectons notre souveraineté.
Le président ghanéen Nana Akufo Addo a été choisi par la CEDEAO comme facilitateur dans la crise guinéenne. Qu’en pensez-vous ?
N’importe qui peut venir faire la médiation. Notre problème se situe au niveau des élections. Nous, nous allons faire des élections le 22 mars. Nous sommes ouverts à toute négociation sur du possible après. On a été toujours ouverts pour le dialogue, mais je ne cesserai de le dire, on négocie le possible. On ne peut négocier l’impossible. On ne peut pas négocier que deux personnes demandent au président de la République démocratiquement élu de ne pas proposer à son peuple une constitution à cause simplement de soupçons. C’est là où le bât blesse, sinon on est ouvert au dialogue.
Les élections auront le dimanche 22 mars comme annoncé. Sauf une catastrophe peut annuler les élections. La France qui nous donne des leçons de Coronavirus a tenu des élections municipales hier.
Ne craignez-vous un record du faible taux de participation ?
Le taux de participation ne détermine la légitimité dans nos Lois en Guinée. Dans d’autres pays on dit que si le taux de participation n’atteint pas 50%, les élections ne sont pas validées. Mais chez nous dans nos lois, même si c’est 2% les élus sont validés, ils sont légitimes. Parce qu’on a demandé à tout le monde de voter. Que certains ne veuillent pas voter, ça aussi c’est un choix. Mais légalement ça n’a aucun impact sur la légitimité des élus.
A suivre…
Entretien réalisé par Diallo Boubacar 1
Pour Africaguinee.com
Tél. : (00224) 655 311 112
Créé le 17 mars 2020 10:28
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