Bataille électorale en Guinée forestière : Entretien avec la Ministre Domani Doré… (Exclusif)

CONAKRY- Après l’annonce de l’alliance entre l’UFDG de Cellou Dalein Diallo et le FPDD de Moussa Dadis Camara, la bataille sera sans merci pour la conquête de la région forestière hautement prisée à cause de son poids électoral. Des hauts cadres ressortissants de guinée forestière ont retroussé les manches pour assurer la victoire au Président Alpha Condé lors des prochaines consultations électorales. Très confiante, la mouvance présidentielle multiplie ses actions de terrain en vue d’assurer la victoire au Président Alpha Condé lors de la présidentielle du 11 octobre 2015. Réunis au sein d’une coordination, ces cadres promettent la victoire à l’actuel locataire du Palais Sékoutoureya. Dans cet entretien exclusif avec la Ministre Domani Doré, il n’a point été question de sport. Dame Doré s’est laissée orienter par le vent de la politique. Exclusif !!!

 

AFRICAGUINEE.COM : Madame Domani Doré bonjour !

DOMANI DORE : Oui bonjour Monsieur Bah !

Une coordination des cadres de la région forestière vient de voir le jour en vue de réélire le Président Alpha Condé en 2015. Qu’est-ce que cette structure pourrait apporter selon vous dans la campagne pour l’actuel Chef de l’Etat ?

Vous savez chaque cadre est comptable des résultats  que le mandat du président a  apportés pendant ces cinq années en terme de bilan. En tant que responsable nous avons l’obligation de permettre aux guinéens de se rendre compte de ce que la Guinée devient au fur et à mesure, pour avoir fait confiance au chef de l’Etat et de lui renouveler cette confiance, ce que j’appelle une stabilité d’alternance. Cette stabilité veut que l’on apporte un appui à ce qui progresse dans le bon sens, et on va améliorer ce qui a déjà été fait. C’est pourquoi je dis qu’il y a une forme d’alternance qui permet de passer du moins bien, au bien et pourquoi pas au meilleur.

Pensez-vous que cette alliance annoncée entre l’UFDG et le FPDD ne constituerait pas un obstacle pour vous en région forestière ?

J’attends comme tous les guinéens la confirmation d’une alliance entre le parti piloté par l’ancien président Dadis et l’UFDG de Cellou Dalein Diallo. D’ici là, il n’y a pas à commenter les agissements d’une entité ou d’une personne. Le plus important c’est de garder le cap sur l’essentiel. La Guinée a besoin de changement  et il nous revient de dire que ce changement  doit être accompagné par toute personne désireuse que la Guinée progresse. Par conséquent le plus important pour nous c’est comment aller  vers cette démocratisation qui va encore se renouveler à travers des élections qui vont permettre aux guinéens d’exprimer  leur position électorale sans violence. C’est un impératif qui nous interpelle tous. En dehors de tout ce que nous sommes en train de débattre, le plus important c’est comment préserver la quiétude sociale qui devrait  permettre  de raffermir  nos relations. L’heure et à resserrer  les rangs pour être au service de la Guinée et de son bien-être.

Et si cette alliance entre l’UFDG et le FPDD se concrétisait ?

On avisera au moment venu (sourires…).

Depuis un certain temps, des cadres ressortissants de la région forestière vont à l’assaut des populations autochtones. Est-ce que cette présence massive de ces cadres est une mission du parti au pouvoir  en prélude aux futures échéances électorales en Guinée cette année ?

Je ne pourrais pas confirmer cette information. Mais si cela s’avérait vraie, je voudrais vous dire que je les féliciterais pour l’initiative, dans le sens, comme je l’ai dit tantôt, il faut être capable d’assumer ses choix. Un cadre dans l’administration publique doit servir la cause de sa nation.

Est-ce le rôle d’un administrateur public de faire campagne pour le parti au pouvoir ?

Je continue en disant que se battre pour la cause de la Nation à travers un vote, répond  à accompagner le projet de société du RPG-Arc-en-ciel (parti au pouvoir en Guinée, ndlr) dont le candidat était le professeur Alpha Condé.  Le président à travers  ce projet de société  s’est appuyé sur l’exécutif que nous sommes, gouvernement et Administration  pour mettre en œuvre ce projet. Du coup ce n’est pas son projet de société, mais celui de milliers de guinéens qui ont crû à ce projet et qui l’ont élu. Par conséquent des cadres que nous sommes, exécutants les projets de société dans l’administration, on a encore une fois l’obligation d’aller informer nos parents dans nos langues nationales  afin qu’ils comprennent que nous sommes allés vers eux  pour accompagner une initiative qui tient la route et qui est objective. C’est ce que vous devez faire lorsque vous avez  des initiatives objectives quel que soit votre position sur le plan politique ou religieux.

Certains accusent votre coordination de vouloir tenter une division entre les différentes communautés de la région forestière. Que répondez-vous ?

Voyez-vous, je me dis que nous sommes arrivés à un stade en Guinée où la politique est devenue une espèce de cercle vicieux. On a tendance à utiliser des expressions ou d’apporter des accusations gratuites  pour le plaisir d’animer la galerie. Le plus important c’est ce que ces populations pensent  et qu’est –ce qu’elles expriment. Pour le moment nos ailleux  ont trouvé un système de cohabitation séculaire qui nous permet aujourd’hui d’être un pays assez stable. Le guinéen a l’avantage d’être d’une éducation culturelle très hospitalière. Rassurez-vous que  les populations savent comment elles vivent ensemble, elles sont soudées. Je voudrais dire à la classe politique de revoir sa copie en termes de débat. Mais je suis convaincue d’une chose, c’est que la Guinée a besoin de paix pour réussir quoi que ce soit. Quand j’entends les gens dire que l’ethnocentrisme est entrain de gangrener nos populations, je dis non. Entre nous,  dans nos quartiers, nous avons des formes de relation que nous même nous construisons. Ces relations ne sont pas dictées par un parti politique ou un chef de l’Etat. Nous savons dans nos sociétés quelle est la place de ton voisin par rapport à des parents qui sont à des milliers de kilomètres, mais on arrive à cohabiter. De l’autre côté avec l’évolution médiatique, on a tendance à tenir des propos espérant  que cela dérange le soubassement  que nous avons en commun dans la cohabitation.

Merci Madame le Ministre !

C’est moi qui vous remercie !

 

Entretien réalisé par  BAH Boubacar LOUDAH

Pour Africaguinee.com

Tel : (00224) 655 31 11 13

 

Créé le 21 juillet 2015 02:42