Bah Oury : ‘’Ce que nous attendons du président Patrice Talon’’

Bah Oury, leader de l'UDRG

A La suite d’un mini-sommet entre chefs d’Etats, la CEDEAO a décidé de déléguer le président Patrice Talon du Benin pour rencontrer les trois chefs d’Etats militaires des pays en transition dans la zone de l’Afrique de l’Ouest. Comment comprendre la démarche des dirigeants de la CEDEAO ? Quelles sont les chances pour Patrice Talon de réussir sa mission en Guinée ? Pour parler de la tournée du dirigeant Béninois, Africaguinée.com a interrogé Bah Oury, président de l’UDRG.


Africaguinee.com : Quelle analyse faites-vous de la désignation du président Patrice Talon pour venir rencontrer les dirigeants militaires de la Guinée, Mali et Burkina Faso ?

Bah Oury : La CEDEAO semble être préoccupée par la gravité des crises qui secouent l’Afrique de l’Ouest. La crise notamment au niveau du Sahel, aggravée par le prochain départ de la MUNISMA du Mali, avec la présence des troupes Wagner dans les territoires maliens, les incertitudes sécuritaires au Burkina et les réseaux djihadistes qui s’étendent beaucoup plus largement sont autant de facteurs. C’est le premier aspect.

Le deuxième aspect, c’est en même temps la situation des transitions politiques dans les trois pays. Ce sont les deux sujets fondamentaux qui ont motivé une réunion expresse d’une sous-commission des chefs d’Etats  sur la question, proposer des alternatives sous l’égide du président de la Conférence des chefs d’Etats.

Cela veut dire que la situation est tellement grave que  ne rien faire, c’est de voir toute l’Afrique de l’Ouest précipitée dans un trou d’incertitude et de conflits. Donc c’est tout à fait normal de voir ces types de tentatives pour voir ce qui peut être fait pour contribuer à les résoudre.

Que pensez-vous du choix de Patrice Talon pour conduire ce processus ?

Je pense que peut-être qu’il y a une certaine neutralité par rapport à la situation qui prévaut dans les trois pays principalement. Il était moins présent dans les instances de la CEDEAO. Avec l’arrivée du nouveau président nigérian, je pense que c’est une manière de montrer que tout le monde se mobilise. Parce que le Bénin aussi n’est pas à l’abri des incursions terroristes surtout au Nord. C’est cela qui a motivé. Que chacun se rende compte sa propre sécurité dépendra de la restauration de la sécurité dans l’ensemble sous-régional.

Principalement, parlant du cas guinéen, qu’est-ce que vous attendez de lui ?

En ce qui concerne notre pays, qui est dans une situation moins grave que les deux autres, c’est la question notamment du concours de la Cedeao et de la communauté internationale pour contribuer à mobiliser en partie les financements et l’assistance technique dont la Guinée a besoin pour parfaire et parachever le processus du retour à l’ordre constitutionnel normalement. C’est ce premier point qu’on attend des chefs d’Etats de la Cedeao.

Par contre, en ce qui concerne les autorités guinéennes, elles doivent être beaucoup plus proactives. Elles doivent comprendre que la transition  n’est pas faite pour les autres. Elle est faite pour nous. Tout manquement, toutes difficultés liées à cela, c’est à nous de trouver les voies et moyens pour résoudre ces problèmes. C’est de notre responsabilité, les autres ne feront qu’accompagner.

Il ne faut pas dire que, tant que les autres n’apportent pas leurs concours, nous ne serons rien ou nous ferons qu’attendre puisqu’ils avaient promis. Donc, il nous faut avoir des dynamiques alternatives pour revoir le chemin financier pour que ça soit beaucoup plus conforme à ce qui est essentiel. Parce que, si on ne peut pas tout faire, il faut rogner les dépenses, il faut rogner dans les propositions, il faut revoir le budget…. Il faut que ça soit beaucoup plus conforme et réaliste pour que ça puisse convenir à nos capacités financières en même temps. Ce n’est qu’à partir de là que l’extérieur contribuera également à accompagner notre pays sur ce plan.

Vous avez évoqué un aspect fondamental, le gouvernement l’a d’ailleurs reconnu. C’est cette difficulté de mobiliser les fonds. Ils ont d’ailleurs interpellé les partenaires. D’après vous, où se situe le blocage?

Lorsque quelqu’un veut financer quelque chose, il faut qu’il participe à l’élaboration soit du cahier de charge, soit à l’expression du besoi. Si on voit simplement un schéma global comme tel, avec des montants et des actions qui peuvent motivées autrement, il va de soit que ça ne va pas encourager. Donc la méthodologie de la mise en œuvre du programme et du budget pourrait nécessiter une plus grande préparation, une implication de la plupart des acteurs tant nationaux qu’internationaux, afin de convaincre tout le monde sur la sincérité du budget proposé.

Dansa Camara DC

Pour Africaguinee.com

Créé le 20 juillet 2023 14:59

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