Bachar el-Assad réélu président de la Syrie
Le président sortant a décroché sans surprise un nouveau mandat de sept ans avec 88,7% des voix dans un pays ravagé par plus de trois ans de guerre civile. Un scrutin qualifié de «honte» par les États-Unis.
Ce n'est évidemment pas une surprise, puisque le vote n'a eu lieu que dans les régions sous contrôle du régime. Le président syrien Bachar el-Assad a été réélu pour un mandat de sept ans avec 88,7% des voix, a annoncé ce mercredi le président du Parlement, Mohammad al-Laham, au lendemain du scrutin.
«Je proclame la victoire du Dr. Bachar el-Assad en tant que président de la République arabe syrienne qui a obtenu la majorité des suffrages exprimés lors du scrutin», a-t-il déclaré lors d'une allocution télévisée. La participation a, quant à elle, atteint 73,4%, selon la Cour constitutionnelle. Sur les 15,8 millions de personnes appelées à voter en pleine guerre civile, 11,6 millions ont ainsi participé au scrutin.
Fait inédit en Syrie, Bachar el-Assad affrontait deux autres prétendants – l'ancien membre du gouvernement Hassan al-Nouri, et le parlementaire Maher al-Hajjar. Depuis un demi-siècle en effet, un seul candidat était autorisé à se présenter et les sept derniers scrutins présidentiels se sont résumés à des plébiscites de l'actuel chef de l'État ou de son père, Hafez, qui n'a jamais obtenu moins de 99% des voix. Les deux adversaires de Bachar el-Assad n'étaient toutefois considérés que comme de simples faire-valoir. Hassan al-Nouri et Maher al-Hajjar ont obtenu respectivement 4,3% et 3,2% des voix.
Trois morts après des tirs de joie
L'annonce de la réélection d'Assad a été accompagnée par des tirs de joie qui ont fait trois morts à Damas, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Dans un communiqué, le président avait pourtant demandé en vain de s'abstenir de ce type de manifestation.
«Face au complot, le peuple a choisi de reconduire ses dirigeants pour rétablir la sécurité, lutter contre le terrorisme et reconstruire le pays», a en tout cas affirmé le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid el-Mouallem, cité dans la presse avant même les résultats du scrutin. L'Occident, qui soutient l'opposition syrienne modérée, a dénoncé la tenue du scrutin dans un pays à feu et à sang, et l'OSDH a affirmé que le régime avait «forcé» des citoyens à voter sous peine d'arrestation. La chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, a qualifié l'élection d' «illégitime» et estimé qu'elle minait «les efforts politiques pour trouver une solution à cet horrible conflit». En visite chez le voisin libanais, le secrétaire d'État américain, John Kerry, a qualifié le scrutin de «non-élection», et appelé les alliés du régime à œuvrer pour mettre fin à la guerre qui a fait en trois ans plus de 162.000 morts.
Le figaro.fr
Créé le 5 juin 2014 09:51Nous vous proposons aussi
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