Attaque meurtrière en Cisjordanie après de nouveaux heurts à Jérusalem

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Un garde d'une vingtaine d'années, stationné à l'entrée de la colonie d'Ariel, dans le nord de la Cisjordanie, a été tué par balles vendredi 29 avril, dans la soirée par deux assaillants qui ont pris la fuite en voiture, ont indiqué l'armée et les services de secours israéliens.


Une journée, de nouveaux heurts entre Palestiniens et policiers israéliens sur l'esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est. Les forces de sécurité israéliennes ont lancé une opération pour tenter de retrouver les deux assaillants dans des secteurs avoisinants.

De son côté, le ministère palestinien de la Santé a annoncé le décès d'un Palestinien âgé dans la vingtaine, cible d'un tir "à balle réelle" lors d'une opération de l'armée israélienne dans la localité d'Azzoun, située à une vingtaine de kilomètres d'Ariel, sans toutefois préciser si ces affrontements étaient liés à la chasse à l'homme en cours.

Le mouvement islamiste Hamas au pouvoir dans la bande de Gaza a salué l'attaque d'Ariel qu'il a qualifié d'"opération héroïque", disant qu'elle faisait "partie de la réponse de notre peuple aux attaques contre al-Aqsa", faisant référence aux violences récentes sur l'esplanade des Mosquées de Jérusalem.

La journée de vendredi a vu de nouveaux heurts sur ce site considéré comme le troisième lieu saint de l'islam et le plus sacré du judaïsme sous son nom de Mont du Temple.

Selon le Croissant-Rouge palestinien, 42 Palestiniens ont été blessés "lors d'affrontements avec les forces d'occupation", dont 22 ont été hospitalisés, les policiers ayant tiré des balles en caoutchouc et des grenades de gaz lacrymogène selon des témoins.

Les forces israéliennes ont pénétré sur l'esplanade et utilisé des "moyens pour disperser la foule", après que des "émeutiers" eurent "lancé des pierres et tiré des feux d'artifice", certains essayant de jeter des pierres sur le Mur des Lamentations, autre lieu saint juif situé en contrebas, a indiqué la police en faisant état d'arrestations.

Située dans la vieille ville de Jérusalem-Est, secteur palestinien de la Ville sainte occupé et annexé par Israël, l'esplanade est administrée par la Jordanie mais son accès est contrôlé par Israël.

– Escalade –

Au cours des deux dernières semaines, des affrontements ont fait près de 300 blessés palestiniens dans et autour de l'esplanade des Mosquées.

Les violences interviennent dans un contexte d'escalade après une série d'attaques anti-israéliennes ayant fait 15 morts, dont un policier arabe israélien et deux Ukrainiens, depuis le 22 mars dernier. Deux des attentats ont été perpétrés dans la région de Tel-Aviv par des Palestiniens originaires de Cisjordanie, territoire occupé par Israël depuis 1967.

Dans la foulée de ces attaques, l'armée israélienne a mené plusieurs opérations en Cisjordanie émaillées de heurts meurtriers. Au total, 27 Palestiniens et trois Arabes israéliens ont été tués, dont des assaillants.

Les nouveaux accrochages à Jérusalem sont intervenus par ailleurs le jour de la célébration de la "Journée d'Al-Qods" (Jérusalem en arabe), initiée par l'Iran dans la foulée de la révolution islamique de 1979.

Des manifestations ont eu lieu en Iran, pays ennemi d'Israël, ainsi qu'en Irak, en Syrie et dans d'autres pays de la région, en solidarité avec les Palestiniens.

"L'Iran soutient la résistance palestinienne et dénonce la normalisation (avec Israël). Ce que certains pays arabes ont fait est une trahison", a déclaré à cette occasion le guide suprême iranien Ali Khamenei en référence à plusieurs pays arabes ayant normalisé ces deux dernières années leurs relations avec l'Etat hébreu.

– "Judaïsation" –

Jeudi, des ténors des organisations armées palestiniennes du Hamas et du Jihad islamique, proches de l'Iran, ont tenu un rassemblement dans le stade de Gaza pour appeler à "défendre" Jérusalem et l'esplanade des Mosquées.

"Jérusalem restera au centre du conflit avec l'ennemi (israélien)", a déclaré vendredi le Hamas, affirmant que les "projets de l'ennemi de judaïsation, de profanation et de division" étaient voués à l'échec.

Le déploiement de forces policières israéliennes et la présence sur l'esplanade pendant le ramadan de nombreux juifs, autorisés à visiter le lieu à des heures précises mais sans y prier d'après le statu quo en vigueur, ont été largement perçus par des Palestiniens et plusieurs pays de la région comme un geste de "provocation".

Israël "ne changera pas" le statu quo sur l'esplanade des Mosquées, a assuré dimanche son chef de la diplomatie Yaïr Lapid, en soulignant que les interventions policières sur l'esplanade étaient "justifiées".

AFP

Créé le 30 avril 2022 01:14

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