Atrocités à Koyamah : Pourquoi le silence du Gouvernement ?

CONAKRY-Quatre citoyens guinéens ont été tués selon des sources concordantes, plusieurs dizaines d’autres ont été blessés dans des heurts à relent communautaire dans la sous-préfecture de Koyamah (Macenta), en Guinée forestière.
Trois jours après ces violentes atrocités, le gouvernement guinéen n’a pipé mot. Une attitude bien curieuse que surprenante alors que des violences similaires ont déchiré la ville de N’Zérékoré, les 22 et 23 mars dernier, faisant au moins 30 morts, selon un bilan officiel fournit par le parquet de Kankan.
Pour le moment, ni le porte-parole du gouvernement, ni le département de l’administration du territoire et de la décentralisation, ni celui de Sécurité, encore moins la présidence ne s’est exprimé sur ces violences.
« Les évènements qui touchent du domaine foncier, ça relève du domaine de compétence du ministère de l’administration du territoire et de la décentralisation. Ce sont les préfets et autres qui gèrent ça, mais les choses se sont calmés (…) toutefois ce n’est pas normal que le gouvernement ne communique pas dessus », a confié une source gouvernementale qui a souhaité garder l’anonymat.
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Aujourd'hui, certes le calme est heureusement revenu à Koyamah après que des renforts venus de Nzérékoré composés de policiers et de gendarmes soient intervenus entre les belligérants. Mais beaucoup s'interrogent sur le silence pesant du gouvernement par rapport à ces évènements douloureux.
Est-ce par manque de compassion aux victimes ? Est-ce par déficit d’organisation ? Ou bien tout simplement par amateurisme que l’exécutif guinéen n’ai pas encore réagi 72heures après violences ? A chacun de cogiter. Une délégation composée du gouverneur de la région de N’Zérékoré et d’autres responsables de l’administration territoriale se sont rendus sur les lieux après les violences pour calmer les ardeurs. Mais est-ce suffisant pour justifier le silence du gouvernement? Pas sûr ! Même au niveau des autorités administratives locales, c’est l’omerta totale. Plusieurs fois sollicités, ni le préfet, ni le sous-préfet encore moins le maire, aucun n’a daigné nous répondre.
2 morts, plus de 60 blessés…
Les violences survenues à Koyamah ce mardi 23 juin 2020 ont éclaté aux environs de 10 heures. Selon une source sécuritaire, ce sont deux groupes rivaux se réclamant des Tomas et Manians, qui se sont affrontés sur un domaine de terrain objet de leur conflit dont le règlement est à date pendant à la Mairie.
« La violence qui en a résulté a fait un bilan de 2 morts (un vieux et un jeune), 58 blessés et des dégâts matériels du côté de la communauté, ainsi que 5 blessés dans les rangs des forces de défense et de sécurité » a confié notre source.
A suivre…
Diallo Boubacar 1
Pour Africaguinee.com
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Créé le 25 juin 2020 14:35
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