Assassinat du prédicateur Saoudien : Attention à l’arbre qui pourrait cacher la forêt…
MANDIANA- L’assassinat du prédicateur saoudien à Kantédou-Balandou, un village situé dans la préfecture de Mandiana est tout sauf anodin. Au delà du crime commis, on est aujourd’hui en phase de se poser un certain nombre de questions. Comment Abdoul Aziz Tawajiri et son équipe sont arrivés en Guinée ? Est-ce qu’ils s’étaient faits enregistrer au niveau de l’ambassade d’Arabie Saoudite à Conakry ? Qui sont les bailleurs de fonds de ces prédicateurs ?
Selon plusieurs sources, Abdoul Aziz et ses camarades intervenaient dans le « social ». Plusieurs hôpitaux, des mosquées et mêmes des forages ont été construits par ces saoudiens. Les autorités des localités bénéficiaires ne se sont jamais interrogées sur l’origine des fonds qui ont servis à toutes ces œuvres que certains estiment être caritatives.
Kantédou-Balandougou est un village situé à quelques kilomètres du Mali. Un pays dont toute la partie nord est souvent victime d’attaque terroriste. Ce territoire a pendant plusieurs années servi d’arrière base à plusieurs groupes terroristes dont AQMI (Al-Qaïda au Maghreb Islamique). La préfecture de Mandiana est également une zone d’exploitation minière. Ce qui crée une forte affluence d’étrangers venant notamment du Mali voisin. Les frontières étant poreuses, il n’existe à ce jour aucun moyen d’identifier tous les ressortissants étrangers vivants sur cette partie du territoire national.
A Kantedou-Balandou, ces prédicateurs qui parainent depuis quelques temps une association de jeunes musulmans, ont eu le temps, tout le temps pour s’adresser aux populations. Quel est le contenu des prêches faits par Abdoul Aziz et ses acolytes ?
Ce qui paraît aux yeux de certains comme étant un crime banal, pourrait pourtant être l’arbre qui cache la forêt. Au lendemain de l’assassinant du saoudien, c’est le chef des chasseurs donzos qui a été tué. Ce dernier a reçu un coup de poignard de la part d’un des « disciples » d’Abdoul Aziz. Ce qui laisse entrevoir une « bataille » entre deux confréries. Les islamistes et les donzos qui sont beaucoup plus des féticheurs.
En Haute-Guinée, tout comme dans beaucoup d’autres régions, il y a de nos jours une floraison de mosquées et d’écoles coraniques. Ces édifices sont souvent présentés comme des œuvres caritatives, donc financés par des mécènes qui se trouvent à l’étranger. Pour ce qui est des mosquées, très souvent, ces « mécènes » construisent même une maison privée pour l’imam. Pour attirer plus de monde, des sacrifices sont faits tous les vendredis. Le prix à payer : Faire passer les messages du « bienfaiteur ». N’est-ce que la main qui donne c’est la même main qui dirige ?
Au delà des simples condamnations, des enquêtes ouvertes et qui ne seront jamais clôturées, le Gouvernement guinéen devrait prendre à bras le corps ce phénomène d’insécurité. La réglementation de l’arrivée sur le sol guinéen des étrangers devrait plus contrôlée.
A Conakry, une nouvelle forme d’insécurité est apparue depuis quelques temps. Les enlèvements suivis de demandes de rançon. Les services de sécurité peinent encore à mettre fin à ce fléau.
L’assassinat du prédicateur saoudien pourrait donc être l’arbre qui cache la forêt.
Focus d’Africaguinee.com
Créé le 19 janvier 2018 13:36Nous vous proposons aussi
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