Assassinat de Oumou Tabara en Belgique : le cri de cœur de Diaryatou Bah…
CONAKRY- L’assassinat de Oumou Tabara Diallo à Liège en Belgique continue de susciter des réactions d’indignation. Certaines voix appellent déjà à la mobilisation pour protester contre les violences faites aux femmes. Parmi elles figurent Diaryatou Bah, une activiste guinéenne qui lutte contre les violences faites aux femmes.
Elle préside aujourd’hui, l’Association Espoirs et Combats des Femmes basée en France. Elle appelle à un rassemblement le dimanche 4 mars prochain à Liège en Belgique pour interpeller les autorités belges sur l’assassinant de Oumou Tabara Diallo.
La présidente de l’Association Espoirs et Combats des Femmes basée en France, Diaryatou Bah compte à travers cette action montrer aux autorités belges que tous les guinéens ne sont pas violents. Activiste des droits des femmes depuis 2006, elle estime que les violences faites aux femmes sont universelles. Elle sollicite que toutes les victimes soient honorées.
« Il ne faut pas dramatiser la situation, mais il faut faire en sorte que cela ne se répète plus. D’abord, c’était Mariam en France qui avait été tuée par son mari. Cela m’a touchée. Après c’est Oumou. Demain on ne sait pas qui sera la prochaine victime. Donc c’est une manière de dire il faut que cela cesse. Oumou était parmi des milliers de femmes qui vivent des difficultés avec leurs maris », observe la militante.
Oumou Tabara Diallo mère de deux enfants a été tuée en Belgique dans des circonstances très horribles. Son mari soupçonné d’être derrière ce crime est dans les mains de la police qui poursuit son enquête. Cette affaire a plongé la communauté guinéenne en Belgique sous le choc. A Conakry, les parents de Oumou Tabara réclament justice. Le dimanche 04 mars 2018 à 15 heures une manifestation sera organisée à Liège, ville où celle qu’on appelait affectueusement Yayé a été tuée.
« On appelle toutes les personnes de bonne volonté qui sont touchées par l’histoire de Oumou et Mariam de venir assister à cette manifestation. Pour montrer aux autorités belges qu’on n’est pas d’accord avec ce qui s’est passé et que tous les guinéens ne sont pas violents », a lancé Diaryatou Bah, soulignant que les violences faites aux femmes se passent partout dans le monde.
« Nous allons montrer à tout le monde qu’il y a des associations qui aident les femmes en situation difficile. Nous verrons également s’il y a nécessité de créer une association des compatriotes guinéens en Belgique, parce qu’il y a beaucoup de problème là-bas », a lancé Diaryatou Bah que nous avons interrogée depuis la France.
Si cette activiste guinéenne s’est engagée dans la lutte contre les violences faites aux femmes, ce n’est pas anodin. Elle nous confie avoir été mariée de force à l’âge de 14 ans par un homme âgé de 45 ans qui selon elle, l’a fait subir toutes formes de violence quand elle l’a rejoint en Hollande.
« J’ai été mariée de force à l’âge de 14 ans. Quand je suis arrivée en Hollande à cet âge mon ex-mari avait 45 ans. J’ai subi le viol, les violences, l’enfermement et l’isolement, en plus j’ai perdu 3 grossesses dans cette situation-là dont un bébé à la naissance. Arrivée en France, j’ai quitté ce mari en 2003 grâce à l’aide des autorités françaises. Je ne savais ni lire ni écrire en français à cette époque », raconte-t-elle, observant plus loin que « on a une culture formidable mais on a des coutumes qu’il faut condamner pour que cela s’arrête ».
Après avoir combattu pour reconstruire sa vie, elle dit avoir pardonné son ex-mari, mais elle n’oublie pas.
« J’ai compris que tout ce qui m’est arrivée c’est du fait que j’étais illettrée et non émancipée. Je pardonne mais je n’oublie pas ce qui m’est arrivée. C’est pourquoi je m’engage à aider les autres. J’ai écrit un livre’’ on n’a volé mon enfance’’. Aujourd’hui, j’ai une fille et je ne veux pas qu’elle vive la même chose que moi. C’est pourquoi je suis convaincue dans cette lutte », soutient-elle.
Diaryatou Bah est engagée dans le combat contre toutes les formes de violence faites aux femmes dont l’excision. Elle invite la gente féminine à briser le silence et à dénoncer tous les abus qu’elle subit
BAH Aissatou
Pour africaguinee.com
Tél : (00224) 655 31 11 14
Créé le 20 février 2018 21:49Nous vous proposons aussi
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