Asmaou Barry fait des révélations « accablantes » contre une unité de la police…

CONAKRY-Elle a vécu peut-être le pire cauchemar de sa vie. Madame Diallo Asmaou Barry dont le mari Ibrahima Diallo a été "kidnappé" en sa présence à son domicile vit difficilement l’absence de son époux. Rencontrée à son domicile, elle a révélé que des policiers de la Brigade de Recherche et d’Interpellation ont volé son téléphone portable au cours de l’arrestation de son mari. Elle accuse ces « agents-voleurs » d’utiliser son appareil pour extorquer ses informations. Elle explique les circonstances dans lesquelles son mari a été arrêté avec son collègue Sékou Koundouno et annonce une plainte.
Ils m’ont agressé, humilié chez moi…
« Ils étaient une vingtaine dans trois pick-ups. C’est la police de la brigade de recherche et d’interpellation (BRI)que j’ai bien identifiée. Et en partant ils ont emporté mon téléphone avec eux. Dans la soirée, j’ai appelé leur Chef qui était aussi venu. Il m’a promis qu’il va me rendre mon téléphone mais il ne l’a pas fait. Maintenant, je me rends compte qu’ils sont en train d’utiliser mon téléphone pour contacter des personnes qu’ils pensent être des proches du FNDC, pour essayer d’extorquer des informations. Ils l’ont fait jusqu’à hier soir avant que je ne m'en rende compte. C’est ce que j’assimile à du vol. En plus ils se sont introduits dans mon domicile, ils m’ont agressé et humilié en me déshabillant. Cela ne leur a pas suffi, maintenant, ils utilisent mon téléphone pour des fins inavouées. C’est ce que je ne compte pas pardonner parce que pour moi, c’est le comble », s’insurge dame Asmaou Barry.
Une plainte en cours…
Face à l’humiliation et la brutalité dont elle a été victime de la part des hommes armés et encagoulés qui ont fait irruption à son domicile, l’épouse d’Ibrahima Diallo envisage de porter plainte aujourd’hui pour être rétablie dans ses droits.
« Je compte porter plainte dès aujourd’hui contre mes agresseurs. C’est difficile de reconnaitre les personnes qui m’ont agressé parce qu’ils étaient en cagoules et avaient des gilets par balles. C’est pourquoi je porterais plainte contre l’unité elle-même puisse que l’unité à un Chef d’opération que j’ai reconnu. Il me semble que c’est facile de porter plainte et espérer être rétabli dans ma dignité », a déclaré Asmaou Barry, exprimant des inquiétudes pour sa sécurité.
‘’On se demande quand est-ce ils vont venir me prendre aussi’’
« J’étais terrorisée mais je ne m’attendais pas moins d'eux. On a vu qu’ils font preuve de brutalité partout où ils vont. On a déjà suivi l’arrestation qu’ils avaient faite au domicile d’Adourahmane Sanoh et d’autres interpellations, ils ont utilisé les mêmes méthodes. Chaque jour on entend parler de ces kidnappings. Donc tout le monde ne se sent pas en sécurité. On se demande quand est-ce ils vont venir me prendre moi aussi. Quand ils arrivent, c’est carrément pour semer la terreur. Je me sentais terrorisée, surtout en colère et déçue de ces agents qui se sont rendus coupable de cela parce qu’ils ont violé les procédures en matière d’interpellation sur lesquelles ils sont suffisamment renseignés. Ils l’ont fait à dessein et par préméditation. C’est pour faire peur mais mon époux et moi ça ne nous ébranle pas. Plutôt cela va renforcer nos convictions », a martèle la journaliste.
Comment je vis l’absence de mon mari…
Depuis l’arrestation de son mari, Ibrahima Diallo, un responsable au sein du front national de la défense de la constitution, Asmaou Barry vit dans la douleur. Elle ignore encore la raison de cette détention qu’elle qualifie d’injuste.
« En tant qu’épouse je leur ai demandé est-ce que c’est possible de le rencontrer à la DPJ. Ils ont accepté sur un certain nombre de conditions. Selon lesquelles ça devait se passer devant d’autres agents. Qu’on ne devait pas nous laisser seuls ensemble et surtout que nous ne devons pas échanger sur la procédure et sur leur condition de détention et encore moins ce dont on les reproche. Ce qui fait que je ne sais pas leur condition de détention et surtout je ne sais pas de quoi on les reproche. C’est douloureux de rester comme ça sachant que c’est une injustice qu’on est en train de nous faire subir. Forcément, je suis en colère et je pense en tout cas que la justice guinéenne dira le droit et va nous rétablir dans notre dignité. Surtout je formule les vœux qu’il revienne très rapidement à la maison. S’il y a quelqu’un qui veut me faire du mal, de toutes les façons maintenant, ils connaissent mon domicile donc ils n’ont qu’à venir terminer ce qu’ils ont commencé. Je n’ai pas peur », a indiqué Asmaou Barry.
Bah Aissatou
Pour Africaguinee.com
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Créé le 10 mars 2020 10:33Nous vous proposons aussi
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