Arrivée à Ouagadougou de trois magistrats guinéens : Dadis Camara sera-t-il inculpé ?

CONAKRY- Les magistrats guinéens chargés d’interroger l’ancien chef de la junte, Moussa Dadis Camara, sont arrivés ce mardi matin dans la capitale Burkinabé. Deux juges et le procureur du tribunal de première instance de Dixinn, ont foulé le sol du Burkina ce mardi 7 juillet 2015.

Selon nos informations, l’audition de l’ancien Président du Conseil National pour la Démocratie et le Développement, Moussa Dadis Camara, devrait commencer ce mercredi 8 juillet 2015.

A Conakry, les langues commencent à se délier sur l’accélération de la procédure judiciaire dans l’affaire des massacres du 28 septembre 2009. Dans le camp des « Forces Patriotiques pour la Démocratie et le Développement », on dénonce une cabale contre Moussa Dadis Camara après son rapprochement avec le chef de l’opposition guinéenne Cellou Dalein Diallo.

D’autres estiment que la justice guinéenne a plutôt reçu une pression de la Cour Pénale Internationale après la visite à Conakry de la procureure Fatou Bensouda. Sans donner de date, la procureure de la CPI avait souhaité la fin de l’instruction et la tenue rapide d’un procès.

Un procès à haut risque…

C’est un procès à haut risque qui devrait s’ouvrir à Conakry. L’enquête dans l’affaire des massacres du 28 septembre 2009 à Conakry a révélé l’implication de plusieurs hautes personnalités, des civils et des militaires. Plusieurs officiers supérieurs de l’armée guinéenne qui sont toujours en fonction, ont été inculpés dans ce dossier. Il s’agit entre autres du Ministre chargé de la sécurité présidentielle, le Colonel Claude Pivi, et du Secrétaire chargé de la lutte contre le grand banditisme et des crimes organisés. Le Haut commandant de la gendarmerie nationale, le Général Ibrahima Baldé avait lui aussi été entendu par le pool des juges chargés d’enquêter dans cette affaire, mais à titre de témoin.

Des civils, proches du Président Alpha Condé seraient également cités dans ces massacres qui ont coûté la vie à plus de 150 civils selon un bilan fourni par l’Organisation des Nations-Unies.

L’autre risque dans ce dossier est l’entrée en politique de l’ex chef de la junte militaire qui avait pris le pouvoir au lendemain de la mort du Général Lansana Conté, en décembre 2008. Moussa Dadis Camara, qui a décidé d’ôter le treillis militaire, a annoncé sa candidature à la prochaine élection présidentielle prévue le 11 octobre prochain. Avec son parti, le FPDD, l’ex numéro un du CNDD a décidé de se rapprocher du chef de file de l’opposition guinéenne, Cellou Dalein Diallo.

En exil forcé à Ouagadougou depuis 2009, Moussa Dadis Camara bénéficie de la sympathie de certains de ses concitoyens, surtout en région forestière.

 

SOUARE Mamadou Hassimiou

Pour Africaguinee.com

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Créé le 7 juillet 2015 16:08