Amara-Yarie Soumah-Doumbouya : les « dessous » d’un divorce prématuré…

Mamadi Doumbouya, Yarie Soumah, Amara Camara

CONAKRY-Le mariage n’aura été que de très courte durée. Deux mois tout au plus. Dans la soirée du vendredi 31 décembre 2021, le président de la Transition colonel Mamadi Doumbouya, a limogé madame Fatouma Yarie Soumah garde des Sceaux, ministre de la justice et des droits de l’homme. C’est le premier véritable entrechoc enregistré au sein du Gouvernement de Transition, mis en place il y a moins de deux mois. La ministre déchue était en profond « désaccord » avec le tout-puissant ministre Secrétaire Général à la présidence, colonel Amara Camara, à propos de la convocation des magistrats à une réunion le 02 janvier 2022 avec le président de la transition pour discuter de la politique pénale du gouvernement de transition.


Avec des mots crus, l’ancienne notaire a fustigé la démarche de celui qui est considéré comme le numéro 2 du CNRD, et surtout le fait de n’avoir pas été consultée en amont à propos de cette réunion. Une réaction énergique et téméraire que le chef de la junte n’a pas voulu tolérer, alors qu’il y a moins de deux semaines, c’est son premier ministre Mohamed Béavogui qui lui exprimait son opposition face à une décision à controverse. La rebaptisation de l’aéroport de Conakry du nom de feu Ahmed Sékou Touré.

Bien que beaucoup ont exprimé leur solidarité à dame Yarie Soumah jugeant ses arguments tout à fait fondés, Mamadi Doumbouya n’a réfléchi deux fois. Il a pris la défense de l’ancien Directeur l’école militaire inter armée qui faut-il le rappeler, a les pouvoirs de signer certains actes du président de la transition en l’absence de ce dernier. S’il est certain que la lettre-réponse au courrier du secrétaire général à la présidence a scellé le sort de dame Yarie Soumah, il faut dire qu’il y a d’autres raisons qui n’étaient jusque-là pas ou peu connues du grand public.

Ce divorce bien que prématuré était attendu. « Ils ne se sont pratiquement pas compris depuis la prise de fonction de madame Soumah», confie un cadre du département de la Justice. Depuis sa nomination le 02 novembre dernier, la désormais ex ministre de la justice n’a cessé d’avaler des couleuvres. D’abord dans la nomination des cadres de son cabinet. Ses proches indiquent qu’elle n’a pas apprécié la démarche solitaire de la junte.

« Le secrétaire général (son remplaçant, ndlr) du département a été parachuté comme ça sur elle, sans qu’elle ne soit consultée ou informée à l’avance. Ce qui l’a beaucoup irritée ce sont les récentes nominations enregistrées au sein du département. Au sein du corps de la magistrature elle a été surprise de constater que l’essentiel de ce qui a été préparé par ses services n’a pas été pris en compte », confie une source généralement bien informée.

Madame Fatoumata Yarie Soumah est décrite comme une femme de caractère qui n’accepte pas les compromis lorsqu’il s’agit du respect des principes et du droit. « Elle sourit rarement et marche sur les principes », confie un habitué des couloirs du département de la justice. Depuis sa nomination, elle a accumulé une série de « frustrations ». Mais le pic pour elle a été la lettre d’information du colonel Amara Camara datant du 29 décembre. Ne voulant plus continuer à avaler des couleuvres, elle a trouvé par ce courrier, « une aubaine parfaite pour sortir de ses gonds quitte à perdre son poste », nous confie-t-on. Le chef de la junte n'a voulu maintenir le statut quo autour de cette crise qui se dessinait au sommet de l'Etat. 

La lancinante question que maints observateurs se posent est de savoir si elle avait signé sa démission avant son limogeage ou non. Seule elle pourra éclairer la lanterne de l’opinion sur cette interrogation. En attendant, chacun y va de son commentaire.

A suivre…

 

Focus Africaguinee.com

Créé le 1 janvier 2022 17:11

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