Aliou Condé : « le ministre Bouréma Condé a tort… »

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CONAKRY-Qui va trancher entre le parti de Cellou Dalein Diallo et celui de Sidya Touré autour du quota de leurs représentants à la CENI ? Alors que le bras de fer se poursuit entre les formations politiques des deux anciens premiers ministres, Aliou Condé, Secrétaire Général de l’UFDG a interpelé le ministre Bouréma Condé. Ce proche de Cellou Dalein Diallo a répondu à nos questions.


AFRICAGUINEE.COM : Pourquoi l’UFDG et l’UFR ne s’entendent pas sur le quota revenant à chaque parti pour la désignation des représentants de l’opposition à la CENI ?

ALIOU CONDE : Je pense qu’on est en train de créer un problème là où il n’y en a pas. Vous-mêmes vous avez dû avoir la loi par devers vous. Cette loi a pallié à la loi de 2012 en fixant les règles du jeu. Nous avons deux articles. Le premier parle des partis habilités à désigner. Une fois qu’on a dénombré ces partis habilités à désigner, il y a l’article 8 qui dit comment on réparti le quota.  Et l’article 8 dit que c’est au prorata des suffrages obtenus par chacun lors des élections présidentielles et législatives. Moi je pense que ça c’est simple. Il s’agit de prendre pour chacun ce qu’il a eu à la présidentielle et aux élections législatives et de faire le total des suffrages. Après avoir totalisé, puisqu’il s’agit de 7 commissaires, vous allez voir que pour avoir 1 commissaire il faut avoir obtenu tel suffrage. Et tout le monde est habitué à ça parce que c’est le même principe qu’on applique pour les députés à la liste nationale. Mais dans le cas d’espèce pour ce qui nous concernait, comme on était que trois (3) partis, il y a un qui n’avait pas un commissaire plein. Donc tous les plus forts-restes reviennent à ce commissaire-là parce qu’on a dit il faut obligatoirement trois partis. Sinon le plus fort-reste c’est pour l’UFDG.

On a dit donc on ne prend plus le plus fort reste de l’UFDG sinon l’UFDG aurait eu 6 commissaires. D’après les calculs, on a 5,53, l’UFR a 1,14 ; l’autre a 0,33. Donc il fallait compléter le 0,33 jusqu’à 1. Donc on prend les décimales. Mais l’UFR a dit qu’ils ne rentrent pas dans les calculs c’est-à-dire c’est un « gentlemen-agreement » qu’ils veulent. C’est-à-dire on regarde leurs poids. Le PEDN qui a le petit suffrage on lui donne 1, comme l’UFR n’est pas égal  au PEDN va obtenir 2 et après les 4 quatre qui restent on donne à l’UFDG. Mais ça, c’est s’il y a entente, ce n’est pas une obligation, l’obligation c’est ce que la loi a dit. S’il y a un qui ne veut pas vous êtes obligés d’appliquer la loi. Et ils ne veulent pas appliquer la loi. C’est là où nous nous ne comprenons pas le rôle du ministère de l’administration du territoire. J’ai attendu le ministre nous demander de négocier et de discuter. Non ! S’ils ne veulent pas négocier vous ne pouvez pas les obliger à négocier.

Sidya Touré affirme que vous vous étiez tombé d’accord lors du vote de cette loi entre les trois grands groupes parlementaires sur le quota qui  devait revenir à chaque parti. Que lui répondez-vous ?

Non ! On ne s’est pas entendu. Je reviens là-dessus, si la loi est appliquée quel résultat l’UFR obtiendrait ? C’est-à-dire si vous appliquez la loi intégralement le PEDN n’a rien. Mais on prend par le nombre de députés. Donc il y a 47 députés de l’opposition. Et toujours le quotient c’est 7. Donc si vous divisez 35 députés par 7, ça vous donne 5 il reste 2 députés. Si vous divisez 10 par 7, ça vous donne 1 il reste 3 députés. On est que deux (…)d ès que vous introduisez trois (3) partis la règle du jeu est modifiée. Et c’est ça que l’UFR n’a pas vu.  Donc l’UFR considère si on introduit un c’est l’UFDG qui avait déjà 5 parce que dans le partage là on a 5 et ils ont 2 donc c’est l’UFDG qui va prendre un de ses commissaires pour  donner au PEDN. Mais cela n’est écrit nulle part, voilà où il y a le divorce.

Mais au-delà de tout ça, quand vous vous retrouvez entre responsable, il y a un qui vous dit appliquons la loi. Vous dites non je ne négocie pas j’ai déjà mon chiffre, est-ce que vous pensez sincèrement qu’on peut trouver une solution à l’amiable ? Il faut d’abord appliquer la loi après maintenant on revient aux autres questions. 

Le ministre Bouréma Condé  dit que ce n’est pas de son ressort de départager l’UFDG et l’UFR.Il vous demande donc de vous entendre. Comment l’opposition va trancher cette question ?

Le ministre n’a pas raison. Le ministre est l’autorité de tutelle. Il peut dans un premier temps dire allez négocier. Mais si on n’arrive  pas  à négocier au finish,, il a la loi. Il vous dit voici ce que dit la loi. Il  peut demander à ses services compétents appliquez-moi la loi à ces deux qui ne veulent s’entendre. S’il n’a pas des services compétents, il peut demander à la CENI calcule moi les quotas et après on nous appelle on dit voilà les chiffres et on regarde tous si les calculs sont biens ou mal fait. Si c’est mal fait on proteste et si c’est bien fait on accepte. C’est aussi simple que ça, il est l’autorité de tutelle mais il recule. C’est lui le dépositaire de la loi, il doit pouvoir appliquer la loi qu’on a voté. Ça ce n’est pas un contentieux électoral pour dire qu’il y a une interprétation que le juge doit voir si la loi a été dite ou pas non c’est écrit.  On vous demande de calculer au prorata. Ou  bien il peut aller à la faculté de mathématiques leur donner le problème ils vont calculer pour eux. Ce n’est pas compliqué quand même. Mais à chaque fois on nous tombe dessus, à Matoto on nous tombe dessus, à Kindia on nous tombe dessus, ici on nous tombe dessus, à Dubréka on nous tombe dessus. Est-ce que le ministre a le droit de recevoir la lettre de l’UFR quand il dit qu’il a écrit au chef de file de l’opposition de lui déposer la liste ? C’est parce qu’il a reçu la lettre de l’UFR qu’il y a problème sinon nous on lui a écrit on lui a donné 6 membres, on dit il reste un. Lorsque le un là nous amènera son représentant, on va vous déposer.

Il ne peut pas dire en même temps qu’on est l’interlocuteur et qu’il écoute l’autre partie aussi. (…)  Il y a un minium d’ordre dans l’Administration, il des règles. Lui il est l’Etat, il ne doit pas avoir d’état d’âme. La seule chose qu’il peut faire à titre amiable, il peut nous appeler et nous dire soyez plus flexibles mais il ne peut pas bloquer notre liste, il a outrepassé son droit, il n’a pas le droit, il ne peut pas bloquer notre liste parce qu’on n’a pas voulu partager notre gain avec un autre. Ce n’est pas normal. A chaque fois quand c’est l’UFDG qu’on vole on dit qu’on aime se victimiser, on ne se victimise pas. A chaque fois on nous tombe dessus, mais ça suffit quand même.

Entretien réalisé par Diallo Boubacar 1

Pour Africaguinee.com

Tel : (00224) 655 311 112

 

Créé le 13 janvier 2019 14:43

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