Agression portugaise : plongeon dans l’histoire « méconnue » du monument du 22 novembre…
CONAKRY-En mémoire du « vaillant peuple de Guinée » qui s’est soulevé pour défendre sa souveraineté contre l’agression portugaise ayant fait plus de 500 morts, le 22 novembre 1970, un monument éponyme a été érigé dans l’enceinte du Palais du Peuple. Africaguinee vous replonge dans l'histoire peu connue de ce monument, surtout par la nouvelle génération.
Bâti sur une superficie de 1.380 mètres carrés, ce monument mesure 30 mètres, même hauteur que le bâtiment du Palais du peuple et le mat du drapeau sur l’esplanade. La pose de la première pierre de ce patrimoine historique offert par la Chine à la Guinée, a été faite à l’occasion du premier anniversaire de l’agression portugaise. Il a été inauguré le 22 novembre 1972 en présence du président Idi Amin Dada de l’Ouganda et de Kamanda Wakamanda, secrétaire général adjoint de l’Oua à l’époque.
Au cours des travaux, un travailleur chinois est mort électrocuté par un câble de haute tension. Et depuis ce drame, les autorités avaient décidé d’enfuir la haute tension sous terre. Au pied du monument, on observe des fresques représentant une résistance populaire contre l’envahisseur. On peut aussi lire 4 slogans qui y sont gravés un peu en hauteur. « A la violence impérialiste, le peuple a vigoureusement opposé la violence révolutionnaire par une fermeté intransigeante et un courage résolu». « La défense nationale et le progrès continu de la révolution concernent tout le peuple et impliquent que les masses disposent de tout le pouvoir». Dans le verdict populaire, la raison historique a prévalu sur la raison sociale à laquelle reste subordonnée la raison individuelle». Et « la révolution est exigeante ! L’impérialisme trouvera son tombeau en Guinée».
Aller sous le pied du monument est devenu comme une sorte de pèlerinage pour l’actuel administrateur du Palais du peuple. « Je ressens une fierté. Ce gigantesque monument bâti à l’honneur de la victoire du peuple de Guinée contre les hordes portugaises qui sont venues arbitrairement nous agresser pour libérer les prisonniers du PAIGC et attenter à la vie du chef de l’Etat Ahmed Sékou Touré. Mais, le peuple a brandi le courage révolutionnaire contre l’impérialisme portugais. En me trouvant au bas de ce monument, je ressens de la fierté et de victoire. Il y a des fresques parlantes de tous les côtés du monument. On a bravé le colonialisme pour être le premier pays de l’Afrique de l’Ouest à obtenir son indépendance. C’est un sentiment de réconfort moral pour moi de visiter cet endroit», a témoigné Mory Diabaté qui envisage d’y construire un complexe culturel.
« Il m’est venu à l’esprit de mettre cet endroit en valeur. J’ai choisi un opérateur guinéen que j’ai fait visiter le lieu afin de trouver un moyen de viabiliser le monument. Les études sont déjà faites et j’ai écrit au président. Cela fait 4 ans maintenant que je suis sur le projet. On a obtenu l’autorisation de construire. Ça sera un complexe culturel extraordinaire. Le monument sera mis en relief et on fera payer pour le visiter. Si cela est fait, j’aurais gagné un pari pour l’honneur de notre peuple. Il y a des fils du pays qui voient le monument de passage, mais ils ne savent qu’est-ce qu’il représente. Alors qu’en lisant les slogans gravés sur le monument, on est fier d’être guinéen», explique l'administrateur du palais du peuple.
L’attaque du 22 novembre 1970 contre la Guinée avait été déclarée Journée de libération du peuple africain par l’Oua qui, tout comme l’Onu, avait condamné fermement l’agression portugaise.
Abdoul Malick Diallo
Pour Africaguinee.com
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Créé le 22 novembre 2020 14:46Nous vous proposons aussi
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