Affaissement « meurtrier » d’un immeuble à Matoto : L’Etat accusé de « négligence »…

CONAKRY-A Matoto, les recherches se poursuivent pour retrouver d’éventuels survivants dans les décombres de l’immeuble qui s’est affaissé, lundi 10 juillet 2023 à la cité Nord France où des logements sociaux sont en cours de construction. Depuis hier, c’est la course contre la montre alors que trois corps sur les cinq portés disparus ont été extraits des décombres. Le génie militaire et la protection civile s’active avec des engins de terrassement. Les lieux sont fortement sécurisés.

Fodé Sylla 21 ans, fait partie des ouvriers surpris par l’incident dramatique. Depuis hier, il n’a pas encore été retrouvé. Nous avons interrogé son père sous le choc. M. Abass, enseignant à la retraite pointe l’amateurisme de l’ingénieur et accuse l’Etat de négligence.

« L’ingénieur a très mal travaillé. Regardez les bâtiments (en construction), il y a plus de sables que de ciment. Normalement le chantier d’un bâtiment à six étages surtout qui est construit au compte de l’Etat devrait être suivi de près. Mais rien n’en est. C’est nous qui en sommes les perdants. Nous avons des remords, mais on n’y peut rien. On s’en remet à Dieu », soupire M. Sylla, la mine crispée.

ll explique que son fils travaillait dans des conditions pénibles et percevait des broutilles comme rémunération. Alors que l’ingénieur serait déjà en fuite, le père d’Alsény affirme qu’ils n’ont reçu la compassion d’aucune autorité depuis que cet incident a eu lieu.

« L’Etat et l’ingénieur ont tous leur part de responsabilité. Un bâtiment destiné à accueillir les travailleurs de l’Etat doit être bien fait. Pour cela, il faut un suivi régulier parce que c’est beaucoup d’argent qui est investi. C’est une négligence de l’Etat couplée à l’amateurisme de l’ingénieur qui a conduit à ce drame. Mon fils travaillait ici dans des conditions pénibles. Ce qu’il gagnait était insignifiant », témoigne-t-il.