Affaire de détournement de fonds publics : Un haut cadre du budget entendu dans le procès
CONAKRY- Le procès des deux anciens ministres du gouvernement de consensus, accusés de détournement de deniers publics d’une valeur de 13 milliards de francs guinéens s’est poursuivi ce mardi au tribunal de Kaloum, avec la comparution du directeur national adjoint du budget, a assisté Africaguinee.com.
Avant d’annoncer un renvoi au mardi 20 mai, au cours de son audition, le directeur national adjoint du budget, Richard Kamano a fait comprendre qu’il n’est pas imprégné du dossier. C’est pourquoi, il a fait une doléance pour avoir des informations sur ce sujet.
Vue cette méconnaissance, le président du tribunal Ibrahima Sory Tounkara a décidé à ce que le directeur national adjoint du budget intervient en tant qu’expert financier afin d’édifier le tribunal sur les questions techniques.
Le ministère public a posé la question de savoir : Est-ce que le ministre des finances qui n’a pas approuvé ce projet, peut-il le mettre en exécution?
M. Kamano a répondu par l’affirmatif sur la procédure de cautionnement des marchés ou des contrats de l’Etat faisant partie de ses prérogatives et de ses attributions. Il a également expliqué comment le décaissement se fait.
Pour sa part, l’avocat de la défense, Maitre Mory Doumbouya estime que faire une expertise est une perte de temps.
Par ailleurs, l’avocat d’Etat, Maitre Nicolas Zomy, a déclaré que le passage de Monsieur Kamano n’a pas apporté grand-chose.
« Il n’a pas pu répondre aux questions qui pouvaient lever des nuances notamment sur les signatures apportées par Monsieur le ministre des finances sur les cautionnements. Ensuite le marché d’un montant aussi important de 13 milliards a été signé par un contrat de gré à gré. Alors que selon le code du marché public, cela est en violation des règlements en la matière », fustige-t-il.
Il a, par la suite, souligné que ‘’le silence sur ces questions est de nature à prouver suffisamment les responsabilités de ces cadres qui sont poursuivis devant le tribunal’’, a accusé Me Zomy.
Par contre, les avocats de la défense se disent situés sur l’intervention du cadre des finances.
Maitre Amara Bangoura a précisé qu’ils ont démontré que ce n’est pas le contrat qui a été exécuté.
« Nous notre client a exécuté le projet de relance de la filière coton. Donc, ce n’est pas un contrat et si vous avez remarqué, le contrat porte sur la fourniture d’intrants. Alors que nous notre client à l’époque, a exécuté le projet de cautionnement pour relancer le projet de filière coton », a-t-soutenu.
Finalement, le débat a été clôturé. A la demande du parquet, le président du tribunal a décidé de reporter à la huitaine l’audience qui sera consacrée au réquisitoire et à la plaidoirie dans ce procès des anciens ministres de l’agriculture et de l’Economie et des finances respectivement Dr Mahmoud Camara et Dr Ousmane Doré, tous condamnés par défaut à cinq ans de prison.
Affaire à suivre !
BAH Aissatou
Pour africaguinee.com
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Créé le 13 mai 2014 22:35
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