Accusée d’adultère, MK se fait humilier par son mari : témoignage choc…

Image d'illustration

NZEREKORE- C'est une histoire de violence conjugale d’une rare cruauté ! L'acte s’est passé à Koropara, village situé dans la sous-préfecture de Kobéla (Nzérékoré). Accusée d’adultère par son mari, une femme s’est vue infliger une humiliation hors du commun.


Le couple qui vit ensemble depuis 2013 a fait deux enfants. La victime a abandonné l'école à cause de son foyer. Nous la surnommons madame MK. Elle a confié son histoire à notre correspondant.

« Pour ce qui vient de se passer, j’étais sortie pour chercher du médicament vers 20h puisque j’ai parfois mal au cœur. Il n’était pas là quand je sortais. Comme mon enfant dormait, je l’ai laissé au lit pour aller et revenir vite. Il a un an deux mois. Là où je suis allée acheter le produit, on m’a dit qu’il n’y en avait pas.  On m'a recommandé un médecin. Je suis passée chez ce dernier pour voir si je pouvais gagner le produit. Malheureusement, celui-ci aussi n’était pas présent.

A mon retour, mon mari m’a brusquement attrapé. Je portais une robe et j’avais attaché un pagne dessus puisque j’étais prête pour aller me coucher quand les maux ont commencé. Il a commencé à m’insulter et à me traiter de bordelle. Pour lui, j’étais partie chez un homme. Il a commencé à me battre tout en déchirant mes habits. Il m’a dit qu’il faut qu’on parte chez l’homme chez qui j’étais allée. Je lui ai dit que je n’étais chez personne. Il a déchiré tous mes habits et m’a mise nue comme le jour de ma naissance. Il m’a mis à terre et a écarté mes jambes. Il a appelé les gens pour venir me regarder», confie-t-elle.

Madame MK accuse pourtant son mari d’être lui aussi infidèle. « Il a engrossé une autre fille qu’on devait accompagner. Il m’accuse de ne pas rester attendre à la maison puisqu’on devait accompagner ma coépouse là. C’est cette nervosité-là qui l'a poussé à me faire ces actes», déplore-t-elle.

’Ce n’est pas la première fois qu’il me batte. Même quand j’étais enceinte de l’enfant que j’ai actuellement, il me frappait à chaque fois. Nous sommes allés jusqu’à la gendarmerie. Après, ses parents sont venus plaider pour qu’on puisse arranger à l’amiable. Suite à cela, la plainte a été retirée », se souvient-elle.

La victime a obtenu l’appui d'une l’ONG de protection du genre de l’enfant dont la présidente explique : « J’ai été interpelée le 09 octobre sur le cas de la dame. J’ai été dans le village pour m’enquérir des faits. Les autorités administratives m’ont dit que ce n’était pas la première fois pour cet homme d’avoir violenté sa femme. Quand l’acte s’est produit, elle est restée enfermer pendant deux jours. Parce que c’est honteux que ton mari écarte tes jambes et demande aux gens de venir regarder. La dame a voulu se suicider. C’est un monsieur qui a été très gentil qui est allé la recueillir immédiatement chez elle où elle restait enfermée pour l’amener en ville. Depuis cet événement-là, elle est là en ville. Nous avons porté plainte. Le problème se trouve au niveau du commissariat central. On a envoyé une première convocation, l’accusé n’a pas accepté de se présenter. Pas plus tard qu’ hier lundi, je parlais avec celui qui a le dossier en main, qui m’a dit qu’il allait envoyer une deuxième convocation», explique Mme Marie Hélène en fustigeant les pesanteurs socioculturels qui favorisent la banalisation des violences basées sur le genre.

« Nous vivons les cas de violence tous les jours qui restent souvent impunis. Les coupables de ces actes, souvent ne répondent pas parce qu’on met cela au compte de la coutume. La femme est une appartenance à l’homme qui peut-être faire ce qu'il veut. (…)  Quand on envoie l’affaire devant la justice, c’est souvent les vieux qui viennent solliciter la résolution du problème à l’amiable. Malheureusement, quand nous venons encore au niveau de la justice, elle banalise ces cas de violences là. Puisqu’elles ne savent pas parler français, elles sont victimes d’arnaques très souvent. On leur demande des sommes qu’elles ne peuvent pas payer, et comme le problème est banalisé, on leur dit vas, tu viens (…) souvent les victimes se découragent et abandonnent le dossier. Elles n’ont pas souvent l’argent aussi pour payer les prestations des avocats», dit-elle.

Le principal mis en cause est un professeur d’éducation physique dans la sous-préfecture de Koropara. Pour l’heure, il n’a pas souhaité répondre à nos questions.

 

SAKOUVOGUI Paul Foromo

Correspondant régional d’Africaguinee.com

A Nzérékoré

Tél. : (00224) 628 80 17 43

Créé le 12 novembre 2020 10:43

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