Accord politique en Guinée : Pourquoi Jean Marie Doré n’est pas d’accord ?

CONAKRY- L’ancien Premier Ministre guinéen Jean Marie Doré semble se démarquer des acteurs politiques qui ont signé le 20 août dernier un accord politique en prélude à l’élection présidentielle du 11 octobre 2015. Le leader de l’Union pour le Progrès de la Guinée s’est dit opposé au contenu de l’accord portant sur les délégations spéciales.
Dans l’accord politique signé le 20 août dernier par les acteurs politiques guinéens, les représentants du Gouvernement, les partenaires internationaux et la société civile, ont convenu que la recomposition des trente huit (38) conseils municipaux urbains et des quatre vingt-dix (90) conseils municipaux ruraux, se fasse au plus tard le 2 septembre, en fonction des résultats du scrutin proportionnel des élections législatives du 28 septembre de 2013.
Interrogé ce lundi 24 août 2015 par notre rédaction, l’honorable Jean Marie Doré n’est pas allé du dos de la cuillère pour exprimer son désaccord. Selon lui, il est juridiquement intenable de transposer les résultats d’une élection en faveur d’une autre.
« Je ne suis pas d’accord, parce que, si ça peut arranger quelques individus pendant un moment, ce sont des mauvaises habitudes. On ne peut pas transposer les résultats d’une élection en lieu et place d’une autre élection. Je ne vois pas le fondement de telles opérations sur le plan du droit. Je n’ai jamais vu ça. Ou on annule carrément les résultats des élections législatives, on procède à de nouvelles élections ou bien on maintient les résultats. Mais on ne peut pas prendre les résultats des élections législatives, les manipuler et puis donner le titre d’élus à ceux qui ont échoué (…). Ce n’est pas bien, je ne peux pas comprendre ces attitudes là », s’est insurgé l’ancien Premier ministre.
Pour Jean Marie Doré, le consensus vient replacer l’imprécision des textes.
« Il y a des textes qui peuvent être interprétés dans un sens comme dans un autre. Dans ces conditions je ne vois pas pourquoi on va s’aliéner à une seule interprétation. Dans ce cas, on a recours à l’arbitrage d’un consensus. Mais comme ça je ne vois pas le fondement. C’est des mauvaises habitudes », a souligné le parlementaire, avant de conclure avec une dose de dérision.
« Je ne vois comment on peut transposer en faveur d’une élection les résultats d’une autre élection. Je ne vois pas comment on peut remplacer le fils par le neveu, à moins d’un acte d’adoption. Ça me paraît juridiquement intenable. Je ne vois pas comment c’est faisable. En droit ce n’est pas tenable », enseigne le leader de l’UPG.
Diallo Boubacar 1
Pour Africaguinee.com
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Créé le 24 août 2015 16:34Nous vous proposons aussi
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