Aboubacar Soumah : « Pourquoi nous avons quitté la table des négociations… »
CONAKRY- Les négociations tripartites engagées entre le Gouvernement, le patronat et le mouvement syndical rencontrent des difficultés. Ce jeudi 3 aout 2023, les protagonistes se sont séparés sur fond de malentendus. Interrogé par Africaguinee.com, le secrétaire général du syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée a révélé les dessous de la discorde.
« Hier on a boudé les négociations parce que tout simplement on avait commencé les débats mais on ne s’est pas entendu sur le nombre des représentants par partie prenante. Nous nous sommes venus avec 15 membres, on leur avait écrit deux correspondances pour les aviser du nombre des négociateurs du côté du mouvement syndical. On a fixé ce nombre à 15. Mais eux ils disent que c’est 10 ou 11. Nous avons dit c’est 15 ou rien. Ils nous ont dit que le premier ministre n’a accordé que 13. On leur a dit que s’ils ne peuvent pas changer malgré tout le sacrifice consenti, l’unification du mouvement syndical, il faudrait donc que toutes les centrales se sentent concernées par les négociations. Il y a des questions qui relèvent de certains secteurs qui demandent la présence des spécialistes en la matière, c’est pour cela qu’on les a mis dans la commission des négociations. Malgré toute cette argumentation ils n’ont pas accepté. Comme le représentant du gouvernement, le secrétaire général du ministère de la fonction publique a dit que c’est le premier ministre qui a accordé ce nombre de 13 places au mouvement syndical, on leur a dit qu’on quitte et on va se référer. C’est ainsi qu’on a quitté pour descendre à la bourse de travail », a expliqué Aboubacar Soumah.
Les discussions devraient commencer par la levée des préalables. Des points résolus depuis les négociations d’avril 2022 mais qui n’ont toujours pas été appliqués par la partie Gouvernementale. Mais à la dernière minute, le gouvernement aurait posé une condition qui n’a pas été du goût des syndicalistes qui ont préféré quitter la table de discussions.
« Lorsqu’on s’est retrouvé à la bourse du travail, on s’est quand-même posé la question pourquoi ils veulent réduire le nombre ? Et ensemble on a dit que si c’est pour une question de primes, on n’est pas là-bas à cause de ça et donc qu’il faut qu’on maintienne les 15 membres choisis par Le mouvement syndical. On va revenir aujourd’hui encore autour de la table des négociations. Si c’est à cause des primes qu’ils demandent une réduction du nombre ou autre chose. Mais nous c’est les 15 ou rien« , a révélé Aboubacar Soumah.
Tout de même, selon le secrétaire du syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée, il y a eu des négociations sur certains préalables.
» On est encore sur les préalables, le protocole d’accord qui a été signé en 2022 dont les points n’ont pas été appliqués. Il faut qu’on passe en revue tous ces points qui ne sont pas appliqués. Nous allons en discuter parce qu’il faudrait que ça soit appliqué avant qu’on ne passe sur les questions relatives à la plate-forme que nous avons déposé le 1er mai 2023« , a indiqué Aboubacar Soumah. De ces préalables, il y a eu un point qui a été résolu selon le secrétaire général du SLECG.
» On a discuté sur l’allocation familiale au niveau des travailleurs qui est relevée de 2200 à 25 000 Gnf. Cette allocation est appliquée partiellement au niveau de certains travailleurs en activité qui ont déposé leurs dossiers mais au niveau des retraités ce n’est pas encore appliquée. On a exigé à ce que ça soit appliqué. On s’est mis d’accord que ça être appliqué et qu’au mois d’août ils vont commencer à payer. Nous avons demandé à ce que le paiement soit rétroactif à la date de signature au mois d’avril 2022. Et il faudrait aussi qu’on nous présente un plan de remboursement. On s’est accordé sur ça. Ils vont commencer à payer au mois d’août et ils vont nous donner un plan de remboursement des arriérés« , a expliqué Aboubacar Soumah.
Sur les points relatifs aux enseignants contractuels, ces questions seront déterminées lors des rencontres prochaines. Mais attendant, les représentants du mouvement syndical comptent répondre à l’appel du gouvernement ce vendredi.
Siddy Koundara Diallo
Pour Africaguinee.com
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Créé le 4 août 2023 15:36